Vocabulaire et toponymie en Languedoc-Roussillon

 

Aïguat, inondation; dans le Gard on emploie le terme de gardonnades pour les violentes crues torrentielles (ou vidourlade pour le Vidourle)

Aplec (catalan), réunion, rassemblement, spécialement pour les fêtes et concours de sardanes

Aspre, terroir rude, caillouteux ou accidenté

Aven, gouffre ouvert dans un plateau calcaire, spécialement dans les Grands Causses

Bages, bagn, étang de plaine en Roussillon et Languedoc (même mot que bain)

Baume, baou, grotte

Blache, blaque, blaquière, bouquet de chênes, petite chênaie

Burle, vent du nord, froid et violent, dans les Cévennes

Cami ferrat, chemin empierré, à l’occasion un reste de voie romaine

Camisards, huguenots insurgés en Cévennes, désignés selon leur habituelle chemise blanche

Can, petit causse

Capitelle, cabane de pierres sèches, servant jadis au travail des champs et des vignes, ou aux bergers

Cassagne, casse, cassou, mot évoquant le chêne, une chênaie; ne pas confondre avec castagne, castagnède, qui désigne une châtaigneraie

Castelas, le château, restes de château fort sur une butte

Caune, grotte

Causse, plateau calcaire, avec écoulements souterrains et formes de dissolution du calcaire (karst), pelouses maigres et végétation arbustive

Caylar, cayre, rochers

Cers, vent d’ouest apportant généralement la pluie

Clap, pierraille

Cobla, v. sardane

Cocher des tourmentes, petite construction munie d’une cloche agitée par le vent, qui permet au voyageur égaré de se repérer dans la tempête, dans les hauts massifs cévenols

Cortal, cabane de berger en estive

Costière, coteau

Désert (le), montagne-refuge des huguenots cévenols pendant les périodes de persécution

Dragonnades, opérations de persécution meurtrières menées contre les huguenots réfugiés dans les Cévennes, et contre des villages entiers, par les dragons du Roi; spécialement lors des opérations des années 1681-1685 visant à convertir par la force

Draille, chemin de transhumance pour les troupeaux d’ovins, spécialement à travers les Cévennes et le Larzac pour les troupeaux des plaines méditerranéennes allant dans le Massif Central au printemps

Faïsse, terrasses de culture à murette de soutènement, sur les fortes pentes cévenoles; prend la forme feixe dans les Pyrénées catalanes

Foment, v. sardane

Garrigue, formation arbustive calcicole à plantes surtout odoriférantes, épineuses et huileuses, à végétation persistante, associée aux chênes-verts; le nom vient du garric, chêne kermès aux feuilles piquantes; c’est, en moins fermé, l’équivalent du maquis des terrains siliceux

Gavache, gavatx en catalan: d’origine étrangère, et spécialement «du nord»: le Languedocien pour le catalan, le montagnard pour le Languedocien, etc. Le mot viendrait d’un radical évoquant la gorge, le gavache étant celui qui grasseye, qui ne sait pas rouler les r mais les forme dans la gorge, à la française.

Gour, trou d’eau, étang; le mot prend des formes variées comme gorg, gourg, etc.

Grau, émissaire d’une lagune vers la mer

Horta, ensemble de jardins irrigués en Catalogne, équivalent de l’espagnol huerta

Lavogne, cuvette aménagée sur le causse pour recevoir les eaux de pluie et servant d’abreuvoir pour les troupeaux

Malaïgue, «mauvaise eau», phase d’eutrophisation des étangs littoraux languedociens en cas de forte chaleur soutenue

Manade, troupeau de taureaux en Camargue

Orri, cabane de berger en montagne pyrénéenne

Parier, passeur de jadis sur la voie Régordane (environs de Villefort), mi-guide mi-rançonneur et se considérant comme noble

Pech, sommet, butte, hauteur; parfois pioch; l’équivalent catalan est puig, qui se prononce poutch

Pla, plo, petit plateau

Quié, queire, pic, sommet rocheux

Rec, rech (même prononciation), rigole ou canal d’irrigation

Regatiu (catalan), terre irriguée

Restanque, forme d’abri pour le repos: le nom s’applique aussi bien à des encorbellements naturels qu’à des murettes de soutènement ou de petites constructions

Ribéral, plaine alluviale irriguée le long d’une rivière, en pays sec; s’emploie spécialement en pays catalan, notamment pour la plaine de la Têt; on dit aussi rivière ou ribière en pays occitan

Roselière, marais d’eau douce en Camargue; on dit aussi sagne

Royale, course camarguaise de présentation des meilleurs taureaux des manades; pour le vocabulaire taurin, voir par exemple le lexique taurin du site de la ville de Lunel.

Ruffes, terrains à sols minces, de couleur violacée ou rouge sombre, finement découpés par l’érosion dans les grès permiens tendres et à grains fins (pélites) du bassin de Lodève, spécialement autour du Salagou

Sagne, v. roselière

Salanque, terre basse proche des étangs maritimes, très légèrement salée (d’où son nom) mais pouvant porter des vignes et des cultures de légumes

Salobre, terre salée des abords des marais maritimes méditerranéens, portant notamment des touffes rondes et espacées de salicornes; équivalent de sansouire en Provence

Sardane, danse populaire en pays catalan, en ronde, selon des pas extrêmement précis et légers à la fois, huit courts et seize longs, exécutés en vigatanes (espadrilles); le groupe de musiciens est appelé cobla, la troupe de danseurs un foment («foyer»)

Serre, relief accusé et allongé à fortes pentes, formant interfluve entre deux bassins torrentiels (Cévennes surtout)

Sorède, forêt de chêne-liège

Sotch, petite dépression fermée sur le causse, recueillant les argiles de dissolution du calcaire et offrant ainsi un terrain relativement fertile; c’est le nom local de la doline en géographie générale, mot d’origine balkanique qui signifie simplement plaine

Soum, sommet

Tielle, spécialité sétoise de tourte farcie de poulpes à la tomate et aux épices

Tramontane, vent du nord froid et sec, soutenu, franchissant la montagne comme son nom l’indique (Cévennes ou Pyrénées) et se réchauffant éventuellement par effet de foehn en descendant de la montagne

Truc, sommet isolé

Veïnat, hameau (Pyrénées catalanes), équivalent de véziau (unité de voisinage)

Vigatane, sandale de toile à lacets et semelle de corde, jadis et encore un peu fabriquée à Saint-Laurent-de-Cerdans; le nom vient de Vich, ville de la Catalogne d’où leur fabrication fut importée

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