Amboise

(12 980 Amboisiens, 4 065 ha dont 2 178 de bois et 80 de vignes) est un ancien chef-lieu de canton de l’Indre-et-Loire dans l’arrondissement de Tours, 25 km à l’est de la préfecture sur la rive gauche de la Loire au confluent de l’Amasse, parfois écrite à tort la Masse: il semble bien que le nom de cette rivière, comme celui de la ville (jadis Ambatia), ait pour origine un mot gaulois amb évoquant un bord de rivière.

La ville est dominée par son château royal, qui contribue à en faire un des hauts lieux du tourisme en Val de Loire. Il a été édifié à la fin du XVe siècle et au début du XVIe sur l’éperon de confluence entre Loire et Amasse, qui servit jadis d’oppidum; apprécié des Valois, il fut le lieu de la Conjuration d’Amboise (1560), et a aussi servi de prison. Sa puissante tour, sa galerie et ses aménagements Renaissance, ses jardins sont célèbres; il reçoit plus de 300 000 visiteurs par an, ce qui vaut à Amboise un équipement hôtelier de qualité. Amboise a aussi un beffroi du XVe, sur une ancienne porte de ville, avec tour de l’Horloge du XIIIe, et un hôtel de ville du XVIe, qui abrite un musée. Non loin se trouve le manoir du Clos Lucé (XVe-XVIe), où travailla Léonard de Vinci, qui y mourut en 1519 et y est honoré par un autre musée, avec collection de machines, et par des jardins parsemés de reproductions de ses inventions; il trouve plus de 300 000 visiteurs par an.

La ville offre également des maisons anciennes (XVe au XVIIe), une chapelle Saint-Jean du XIIe, trois églises, surtout des XVe-XVIe, un manoir du XVIe dit Château Gaillard, un parc de maquettes de 35 châteaux (Mini-Châteaux) sur le site de l’ancien parc du Fou de l’Âne, et plusieurs festivals dont les Courants (musique actuelle et bandes dessinées); théâtre Beaumarchais, médiathèque Aimé Césaire, un cinéma; label ville fleurie (trois fleurs). Les bords de Loire sont aménagés en un mail accueillant des parkings, et une fontaine classée de Max Ernst.

Amboise dispose d’un centre hospitalier public de 290 lits médicaux (700 lits en tout) qui emploie plus de 900 personnes, un centre de réadaptation pour alcooliques, trois maisons de retraite; deux collèges publics, un collège privé, un lycée public, un lycée professionnel public et un lycée professionnel privé. Un lycée professionnel agricole public est installé à la Gabillière, au sud-ouest de la ville, et orienté vers la vigne; il est devenu le centre d’un ensemble VinOpole qui réunit depuis 2015 des administrations viticoles et des activités de recherche: l’Institut Français de la Vigne et du Vin, l’Inspection des Vins de Touraine et une antenne des Vignerons Indépendants. La ville est réputée avoir les plus actifs marchés de Touraine, surtout le dimanche matin.

Le territoire communal déborde un peu sur la rive droite de la Loire, où se tiennent le faubourg du Bout du Pont et la gare. Il inclut ainsi l’île d’Or, occupée par des installations sportives, piscine et camping municipal, et habitée à sa pointe aval dans le quartier de l’Entrepont, sur lequel prend appui le pont, qui mène aux urbanisations de rive droite, de Nazelles-Négron et de Pocé-sur-Cisse. Amboise s’étend vers l’amont de la Loire sur la rive gauche dans le quartier des Violettes, du Château Malvau (centre de soins en alcoologie) et jusqu’à la Briqueterie, où est un échangeur D31-D751 au pied du pont Michel Debré, viaduc de 1981 qui prend appui sur l’île aux Mouettes.

Le plateau des Châtelliers, à l’est de la ville, se termine au château d’Amboise par le promontoire de confluence entre Loire et Amasse. Cette position défensive correspond à un ancien oppidum, qui a fourni des restes de la culture chasséenne et conserve les traces d’une motte, dite Butte de César, et d’un temple antique (fanum); peut-être même a-t-il servi de chef-lieu aux Turons. Un village de vacances du groupe Belambra (350 places) et de nombreuses villas y ont pris place, surtout à l’est dans le quartier du Breuil. Au sud-est a été aménagée la zone industrielle de la Boitardière, la principale d’Amboise, partagée avec Chargé.

La partie méridionale de la commune, sur le plateau entre Loire et Cher, a reçu parmi les vignes de nombreux pavillons, lycées et collèges, centre de formation d’apprentis, médiathèque, la piscine couverte, le nouveau cimetière paysager, un centre des Haras nationaux, le quartier Malétrenne. Un peu isolé tout à l’est de la commune, le quartier de la Verrerie, flanqué de deux longues barres de logements, est considéré comme zone urbaine sensible (1 100 hab., 17 ha) et fait l’objet d’un projet de rénovation.

Au sud règne la forêt d’Amboise, en grande partie privée, qui s’étend au total sur 4 185 ha; à l’orée se dresse la curieuse pagode de Chanteloup, commandée par Choiseul (1778), en un temps de vogue orientaliste, qui a 6 étages et 44 m de haut; mais le fastueux château édifié en 1715 pour la princesse des Ursins puis agrandi par Choiseul après 1760, connu pour ses superbes jardins à la française, un temps utilisé par Chaptal comme exploitation agricole, a disparu, détruit dans les années 1820 par un casseur de pierres. Le château de la Ménaudière est également au bord de la forêt. Tout près, s’offre le parc dit des Mini-Châteaux. Au sud-est dans les bois, se cache le château de la Rouillardière (XIXe), siège d’un groupement forestier. La forêt est traversée par la D31 rénovée, qui contourne la ville en servant de rocade, et franchit la Loire à l’est.

Même si bien des emplois de l’agglomération sont dans les communes voisines, comme Nazelles-Négron ou Pocé-sur-Cisse, Amboise a aussi son éventail de productions: mécanique de précision Mecachrome (530 emplois), fabriques d’antennes professionnelles Jaybeam Wireless (Amphenol Antenna, 150 sal.), de produits chimiques pour le traitement des eaux de piscine (Innovative Water Care, 100 sal.), métallerie Yvelinox (40 sal.), plastiques Atemip (40 sal.), cartonnerie Smurfit (35 sal.), traitements de surfaces Hauck (30 sal.), tous à la Boitardière; hypermarché Leclerc (200 sal.), restauration collective Ansamble (50 sal.).

La commune bénéficie d’une appellation viticole aoc touraine-amboise (300 ha, environ 12 000 hl par an), en chenin pour les blancs, en cabernets, cot et gamay pour les rouges, étendue à neuf autres communes des deux rives; les vignerons de la commune exploitent 43 ha de vignes; elle abrite depuis 1967 une Commanderie des grands vins d’Amboise. La population communale est restée aux environs de 4 500 hab. pendant tout le XIXe siècle et la première moitié du XXe. Elle a augmenté de 1950 à 1975 avant de se stabiliser, puis de reprendre une croissance modérée (12 000 hab. en 1999). La mairie a été tenue par Michel Debré durant 23 ans, puis huit ans par son fils Bernard, battu en 2001 par une liste de gauche mais est passée à droite en 2020. Le nouveau canton, augmenté de Neuillé-le-Lierre et Noizay, réunit 14 communes correspondant à la communauté de communes du Val d’Amboise, (14 communes, 28 000 hab.); le siège est à Nazelles-Négron, principale base industrielle de l’agglomération amboisienne.

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