Annecy

(134 940 Annéciens) est une commune nouvelle formée en 2017 par la réunion à l’ancienne Annecy (55 790 hab., 1 365 ha) de 5 communes voisines: Seynod (23 600 hab., 1 917 ha) au SO, Annecy-le-Vieux (23 260 hab., 1701 ha) au nord, Cran-Gevrier (19 120 hab., 480 ha) et Meythet (8 450 hab., 324 ha) à l’ouest, Pringy (4 720 hab., 906 ha) au NO (populations de 2023).

L’ancienne Annecy, préfecture de Haute-Savoie, est sur la rive septentrionale du lac d’Annecy à 448 m. La ville s’est formée au 12e siècle par essaimage du noyau plus ancien d’Annecy-le-Vieux, juste sur les rives de l’émissaire du lac, le Thion, qui rejoint le Fier 3 km en aval, à Cran-Gevrier. Promue chef-lieu de comté au 13e siècle, elle attira marchands et artisans, et devint aux 16e et 17e s. une ville active, foyer de la Contre-Réforme. Puis elle déchut, et il fallut attendre l’arrivée de nouveaux entrepreneurs pour que l’industrie reparte, avec la manufacture de coton de J.-P. Duport en 1804, plus tard la métallurgie et les papeteries Aussédat de Cran-Gevrier. Le rattachement de la Savoie à la France fit d’Annecy une préfecture, puis le tourisme et le goût de la montagne attirèrent l’hôtellerie de loisirs, tandis qu’au début du 20e siècle s’ajoutaient de nouvelles industries comme les roulements à billes Oerlikon et les pierres synthétiques Baikowski. L’ancienne commune d’Annecy elle-même est pourtant davantage marquée par l’administration, les commerces de centre-ville, les loisirs de bord de lac et la résidence.

La vieille ville se rassemble au bord du Thion, dont les quais pittoresques sont très appréciés des promeneurs et bourrés de cafés et restaurants, en dépit de leur étroitesse. Au centre même, le petite île du Palais porte une ancienne forteresse édifiée du 12e au 16e s. et qui a longtemps servi de prison avant d’abriter le musée d’histoire d’Annecy. Tout autour, de belles rues à arcades conservent d’anciens hôtels particuliers, entre de gros établissements religieux sans grand caractère, datant surtout du 17e siècle. L’ensemble est dominé au sud par le vaste château, construit en plusieurs étapes du 13e au 16e s. et restauré, qui abrite un grand musée, le conservatoire d’art et d’histoire, l’observatoire régional des lacs alpins.

Les abords du lac sont tout différents; hormis l’hôtel de ville de 1849, il ne s’y trouve que de larges espaces verts, longés par une promenade sur le rivage, et par les embarcadères des petits navires de croisière et des nombreux loueurs de canots et autres engins flottants: jardins de l’Europe au sud du canal de Vassé, Champ de Mars au nord, les deux reliés par la passerelle du pont des Amours, Paquis au nord-est. Un boulevard borde au nord ces espaces verts et mène à la presqu’île de l’Imperial Palace, où ont pris place le palais des congrès et le casino. De l’autre côté du boulevard sont les grands symboles civiques (préfecture, conseil général, palais de justice) et, aux abords de la vieille ville, l’ensemble monumental récent du centre Bonlieu (1981), qui réunit des salles de spectacle, une vaste bibliothèque municipale et des galeries. Des haras nationaux subsistent plus au nord.

La commune ancienne a un centre hospitalier (le plus vaste du département, 654 lits médicaux, 980 en tout, 2 600 sal.), une clinique de 134 lits, deux collèges et deux lycées publics, trois collèges privés; mais elle n’est pas très étendue, et les équipements universitaires, entre autres, se sont établis à Annecy-le-Vieux. Toutefois, son finage atteint au nord la vallée du Fier, et grimpe au sud sur 5 km dans les bois du Semnoz jusqu’à près de 900 m d’altitude. À l’extrémité nord de la commune au bord du Fier vers Brogny, mais chevauchant les territoires de plusieurs communes, a été aménagé l’échangeur principal de l’agglomération, qui fait communiquer l’autoroute A41, la N201, la N508 et la rocade d’Annecy; aux abords, ont proliféré de nombreuses activités et s’est installé le nouveau centre hospitalier intercommunal. Hormis sur le Semnoz, l’espace est entièrement urbanisé, les logements ont la réputation d’être chers et la population n’augmente plus: d’un peu moins de 10 000 hab. en 1861, et passée rapidement de 26 000 hab. en 1946 à 54 000 en 1968, elle est stable ou en légère diminution depuis, toute l’expansion se faisant en banlieue.

Annecy-le-Vieux est un ancien chef-lieu de canton à la bordure septentrionale du lac, à 551 m. Ce fut le site d’une cité romaine Boutae, où émergea une villa Anniciacae, origine d’Annecy; la nouvelle cité d’Annecy tout court se développa dès le 11e s., laissant l’ancien site à l’état de village périphérique. Outre un clocher roman carré du 12e s. et un beffroi, quelques châteaux y subsistent, submergés par l’urbanisation du 20e siècle: la Cour (15e et surtout 20e s.), la Pesse (14e s. mais remanié), Verboux, etc. Pour l’essentiel, Annecy-le-Vieux est une banlieue résidentielle d’Annecy, mais avec quatre éléments originaux: les installations universitaires et de recherche; le grand parc d’activités des Glaisins (65 ha), qui date de 1972 et fournit 3 500 emplois; l’ancien village de pêcheurs d’Albigny au bord du lac, garni de parcs et offrant un port de plaisance de 214 places; les pentes boisées du mont Veyrier, où le territoire communal monte jusqu’à 1 100 m. Le Fier limite le finage au nord et à l’est. La commune a eu 1 400 hab. en 1846 et 1 200 en 1906, a lentement crû dans la première moitié du 20e s. et beaucoup plus rapidement au cours de la seconde, passant à 3 100 hab. en 1954, 13 500 en 1975. Les équipements universitaires comprennent le campus de l’agglomération d’Annecy, relevant de l’Université de Savoie, avec bibliothèque, cité pour étudiants, un gros IUT à 8 départements, une École supérieure d’ingénieurs (ESIA), des formations en économie et gestion; le centre de formation Tetras associe l’Université et la Chambre métallurgique de la Haute-Savoie. Le campus se signale plus particulièrement par la présence du LAPP, le Laboratoire d’Annecy-le-Vieux de physique des particules, monté en 1976 par le CNRS et l’IN2P3, et qui réunit 200 personnes. La ville a aussi un Institut rural (IREO) du mouvement des maisons familiales rurales (250 élèves), un institut médico-éducatif et un centre d’apprentissage, deux collèges publics et un privé, un lycée public et un privé.

Seynod est un ancien chef-lieu de canton, juste au SO de la préfecture, à 570 m, sur l’axe de communication vers Chambéry et Grenoble. La ville propose un musée des Trois guerres et un musée rural. Elle s’est équipée de neuf parcs d’activité et de la grande zone d’aménagement concerté (zac) de Loverchy. Seynod s’orne de deux châteaux du 16e s., Château-Vieux et Périaz; elle a reçu un collège et un lycée publics, un collège et un lycée technique privés, un centre d’apprentissage.

Cran-Gevrier est juste à l’ouest d’Annecy sur la rive gauche du Fier à 427 m. Elle résulte d’une fusion de communes de 1902. Sa population avait dépassé 1 000 hab. à la fin du 19e siècle, puis est passée à 5 300 en 1954, 12 400 en 1975; la croissance a ralenti depuis, le territoire étant entièrement urbanisé. Plusieurs échangeurs routiers (A41, N201 et rocade d’Annecy) y ont pris place entre temps. La commune a un institut médico-éducatif, un collège et deux lycées publics, un des huit centres de culture scientifique, technique et industrielle (CCSTI) de Rhône-Alpes, spécialisé dans les questions de l’eau, et associé à l’espace culturel de la Turbine dans un ancien tissage.

Meythet est en banlieue nord-ouest d’Annecy de l’autre côté du Fier, à 446 m. De 900 hab. en 1954, sa population a bondi à 6 600 en 1975; la croissance s’est ralentie depuis, l’espace communal étant pratiquement saturé. Meythet a un collège public, un centre de formation de la Chambre de commerce, et réunit quatre zones d’activités et un ensemble étoffé d’industries. L’aérodrome d’Annecy (LFLP), assorti de l’aéroport Annecy-Haute-Savoie-Mont-Blanc (code IATA NCY), occupe le nord-est de la commune. Il a une piste bitumée de 1 600 m et une piste en herbe de 860 m, un aéroclub. Son trafic annuel atteint 45 000 mouvements, aucun à titre commercial.

Pringy dessine une extension linéaire au NO. Elle s’est agrandie du territoire de Ferrières par fusion en 1974. La croissance de sa population s’est un peu ralentie: la commune avait 1 400 hab. en 1975, 2 500 en 1990. Son territoire est traversé par l’A41, la N201 et la voie ferrée d’Annecy vers La Roche-sur-Foron. Pringy a un musée d’archéologie gallo-romaine à la mairie, un collège privé, une clinique (Argonay, 20 sal.).

La commune nouvelle d’Annecy conserve abondance d’établissements de production et de distribution. Se signalent dans les premiers les roulements NTN (650 sal.) et GGB (200 sal.), le matériel de travaux publics Mecalac (300, 240 et 140 sal.), les pompes Pfeiffer (700 sal.) et Clydeunion (200 sal.), les revêtements de métaux Graphocolor (270 sal.); fromagerie Entremont (230 sal.), matériels d’imagerie médicale Allergan (210 sal.) et médicaments Allergan (110 sal.), menuiserie Athome Clair de Baie (130 sal.), mécanique HTIM (90), plastiques Faiveley (60); vêtements Fusalp (70 sal.); pâtisserie la Gerbe savoyarde (90 sal.).

Dans les autres activités se signalent EDF (190 sal.) et Enedis (110 sal.), les constructions BP (130 sal.), les travaux publics Mithieux (180 sal.) et Ceccon (110 sal.); travaux d’électricité Perrin (90), Duret (70) et Bogey (55), chauffage Dalkia (65); immobilier Halpades (95), informatique SOPRA Banking (200 sal.) et SOPRA Steria (230 sal.), Axway (90), Catidom (80), jeux vidéo Ubisoft (330 sal.); ingénieries Hydrostadium (95) et Teractem (60); supermarchés Carrefour (340 et 90 sal.), E.Leclerc (190 sal.), Casino (180 sal.), Monoprix (80), Boîte à Outils (60), Super U (60); négoces de boissons Vinatis (110 sal.), de fournitures Prévost (80 sal.); La Poste (140 sal.); hôtel Imperial Palace (250 sal.); transports urbains SIBERA (250 sal.), autocars Transdev (230 et 70 sal.) et SABA (60); transports Transalp (75 sal.); nettoyage Atalan (300 sal.), Steam (190 sal.), Euronettoyage (150 sal.), EDN (95), NTA (60); publicité Milee (210 sal.); gardiennage SNEC (60 sal.).

Annecy est le siège de la communauté d’agglomération du Grand Annecy, qui associe 34 communes et 203 800 hab.

Annecy est aussi le bureau de quatre nouveaux cantons à son nom totalisant 26 communes et 20450 hab.

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