Annecy

52 100 hab. (Annéciens) dont 1 760 à part, 1 365 ha dont 450 de bois, préfecture de Haute-Savoie, sur la rive septentrionale du lac d’Annecy à 448 m. La ville s’est formée au 12e siècle par essaimage du noyau plus ancien d’Annecy-le-Vieux, juste sur les rives de l’émissaire du lac, le Thion, qui rejoint le Fier 3 km en aval, à Cran-Gevrier. Promue chef-lieu de comté au 13e siècle, elle attira marchands et artisans, et devint aux 16e et 17e s. une ville active, foyer de la Contre-Réforme. Puis elle déchut, et il fallut attendre l’arrivée de nouveaux entrepreneurs pour que l’industrie reparte, avec la manufacture de coton de J.-P. Duport en 1804, plus tard la métallurgie et les papeteries Aussédat de Cran-Gevrier. Le rattachement de la Savoie à la France fit d’Annecy une préfecture, puis le tourisme et le goût de la montagne attirèrent l’hôtellerie de loisirs, tandis qu’au début du 20e siècle s’ajoutaient de nouvelles industries comme les roulements à billes Oerlikon et les pierres synthétiques Baikowski.

La commune d’Annecy elle-même est pourtant davantage marquée par l’administration, les commerces de centre-ville, les loisirs de bord de lac et la résidence. Parmi les gros employeurs des services et commerces, figurent un hypermarché Carrefour (200 sal.) et les Galeries Lafayette (180 sal.), la Fnac (120 sal.), Monoprix (85 sal.), les banques Société Générale (200 sal.), BNP Paribas (110 sal.), Leydernier (100 sal., groupe du Crédit du Nord), la Banque de France (55 sal.), une clinique (Générale, 250 sal.), les bus urbains (Sibra, 190 sal.), la société de gardiennage suédoise Securitas (190 sal.), Idex Thermalp (chauffage et climatisation, 200), les ordinateurs Compaq (180), le groupe hôtelier allemand Hopf (210 sal., Imperial palace et casino), plus des entreprises immobilières (Opac, 170 sal.; Halpades, 100 sal.) et de bâtiment ou d’aménagement dont la Société d’équipement de la Haute-Savoie (Sedhs, 90 sal.). Le Conseil général emploie 1 300 personnes, la mairie d’Annecy 1 200, la communauté d’agglomération 1 100; EdF affiche 630 emplois, France-Télécom 240, la Sncf 200.

L’activité industrielle n’est pas négligeable, en dépit des transferts vers les banlieues: roulements à billes de la SNR (Renault, 1 200 sal., qui a aussi une autre usine à Seynod), pompes à vide Alcatel (520 sal.), bagues pour automobiles Glacier Garlock Bearings (GGB, 280 sal., groupe états-unien Goodrich), traitement de surfaces Graphocolor (200 sal., groupe états-unien Aptar), mécanique de précision et cristaux de quartz Gemma (65 sal., groupe Areva), machines-outils Serdi (45 sal.), confection Fusalp (40 sal.); plus deux fromageries Entremont (300 et 220 sal.) et les viandes Sodes (80 sal.).

La vieille ville se rassemble au bord du Thion, dont les quais pittoresques sont très appréciés des promeneurs et bourrés de cafés et restaurants, en dépit de leur étroitesse. Au centre même, le petite île du Palais porte une ancienne forteresse édifiée du 12e au 16e s. et qui a longtemps servi de prison avant d’abriter le musée d’histoire d’Annecy. Tout autour, de belles rues à arcades conservent d’anciens hôtels particuliers, entre de gros établissements religieux sans grand caractère, datant surtout du 17e siècle. L’ensemble est dominé au sud par le vaste château, construit en plusieurs étapes du 13e au 16e s. et restauré, qui abrite un grand musée, le conservatoire d’art et d’histoire, l’observatoire régional des lacs alpins.

Les abords du lac sont tout différents; hormis l’hôtel de ville de 1849, il ne s’y trouve que de larges espaces verts, longés par une promenade sur le rivage, et par les embarcadères des petits navires de croisière et des nombreux loueurs de canots et autres engins flottants: jardins de l’Europe au sud du canal de Vassé, Champ de Mars au nord, les deux reliés par la passerelle du pont des Amours, Paquis au nord-est. Un boulevard borde au nord ces espaces verts et mène à la presqu’île de l’Imperial Palace, où ont pris place le palais des congrès et le casino. De l’autre côté du boulevard sont les grands symboles civiques (préfecture, conseil général, palais de justice) et, aux abords de la vieille ville, l’ensemble monumental récent du centre Bonlieu (1981), qui réunit des salles de spectacle, une vaste bibliothèque municipale et des galeries. Des haras nationaux subsistent plus au nord.

La commune a un centre hospitalier (le plus vaste du département, 654 lits médicaux, 980 en tout, 2 600 sal.), une clinique de 134 lits, deux collèges et deux lycées publics, trois collèges privés; mais elle n’est pas très étendue, et les équipements universitaires, entre autres, se sont établis à Annecy-le-Vieux. Toutefois, son finage atteint au nord la vallée du Fier, et grimpe au sud sur 5 km dans les bois du Semnoz jusqu’à près de 900 m d’altitude. À l’extrémité nord de la commune au bord du Fier vers Brogny, mais chevauchant les territoires de plusieurs communes, a été aménagé l’échangeur principal de l’agglomération, qui fait communiquer l’autoroute A 41, la N 201, la N 508 et la rocade d’Annecy; aux abords, ont proliféré de nombreuses activités et s’installe le nouveau centre hospitalier intercommunal.

Hormis sur le Semnoz, l’espace est entièrement urbanisé, les logements ont la réputation d’être chers et la population n’augmente plus: d’un peu moins de 10 000 hab. en 1861, et passée rapidement de 26 000 hab. en 1946 à 54 000 en 1968, elle est stable ou en légère diminution depuis, toute l’expansion se faisant en banlieue; le nombre d’habitants est estimé à 51 000 en 2005. Le maire d’Annecy est Jean-Louis Rigaut, UDF, conseiller général, qui a succédé en 2007 à Bernard Bosson, ancien député et ministre UDF, qui était maire depuis 1983 et qui était démissionnaire. La communauté d’agglomération d’Annecy rassemble 13 communes et 133 000 hab., et siège à Annecy. L’arrondissement a 229 000 hab., 10 cantons, 93 communes, 126 160 ha.

La commune d’Annecy est divisée en 3 cantons; les deux premiers ne débordent pas de la commune, le canton Nord-Ouest associe 11 autres communes. L’ensemble compte 79 000 hab. (sdc), 10 824 ha dont 2 219 de bois. La première ceinture de communes est densément peuplée, par Meythet, Metz-Tessy, Épagny et Poisy. Un peu plus loin, La Balme-de-Sillingy et Sillingy ont également pris du volume en profitant de la N 508 qui mène à Bellegarde. Le territoire de Lovagny (730 Lovaniens, 555 ha), 9 km à l’ouest d’Annecy à 523 m, est bordé au sud par les gorges du Fier, que la commune partage avec Chavanod. Les gorges, très étroites et fort impressionnantes, ont été aménagées pour la visite en 1869, avec galeries, praticables et belvédères; mais la commune est mieux connue pour le grand château de Montrottier (14e-15e s.), célèbre pour son système de défenses et son donjon de 34 m, et nanti d’un musée Léon Marès qui expose les collections du dernier propriétaire privé du château, mort en 1916. L’entreprise Contrôle Bois Sécurité (60 sal.) scrute l’état des poteaux de bois. Lovagny n’avait que 270 hab. en 1962 et progresse depuis, gagnant 235 hab. de 1999 à 2004 (+33%). Nonglard (480 Nonglardiens, 412 ha), juste au nord de Lovagny à 530 m, se signale par une lanterne des morts. Tout au nord du canton, Sallenôves (490 Sallenôviens, 364 ha) est à 17 km de la préfecture, à 448 m; beau château des 15e-16e s., musée des allumettes. Sa population était tombée à 230 hab. en 1975; elle augmente depuis et vient d’ajouter encore 85 hab. de 1999 à 2006. Le Bassin Annécien est l’objet d’un contrat de territoire et d’un schéma de cohérence territoriale (scot); formé par 46 communes et peuplé de 172 000 hab., il associe les communes autour du lac d’Annecy, dont la frange nord des Bauges, à la plus grande partie du massif des Bornes et de la chaîne des Aravis.