Auvergne

Carte administrative de l’Auvergne
Carte administrative de l’Auvergne

Carte générale de l’Auvergne
Carte générale de l’Auvergne

région du centre de la France, formée de 4 départements, Allier, Cantal, Haute-Loire et Puy-de-Dôme, dont le chef-lieu est Clermont-Ferrand. Elle occupe 26 013 km2 et elle est l’une des cinq régions métropolitaines qui ne touchent ni à un littoral ni à une frontière. Elle est limitrophe des régions Limousin, Centre, Nièvre, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Sa population est estimée à 1 341 900 hab. (Auvergnats) contre 1 309 000 en 1999 et 1 321 000 en 1990.

La préfecture de région est à Clermont-Ferrand; la région comprend 14 arrondissements, 158 cantons et 1 310 communes, 6 communautés d’agglomération et 98 communautés de communes, regroupées en 14 pays. L’Auvergne a deux parcs naturels régionaux (Volcans d’Auvergne, Livradois-Forez). Le Conseil régional comprend 47 membres, à large majorité de gauche (33 sièges contre 14 à la droite, aucun au Front national). Le président est René Souchon, socialiste, ancien député et ancien ministre, ancien maire d’Aurillac.

Le territoire de la région correspond relativement bien à l’ancienne Auvergne, dont le nom dérive des gaulois Arvernes; à ceci près que le Bourbonnais (Allier) n’en faisait pas partie, et que le Velay (Haute-Loire hors pays de Brioude) a souvent vécu à part, tandis que quelques petits pays traditionnellement considérés comme auvergnats font partie des départements de l’Aveyron ou de la Lozère. Clermont-Ferrand est une métropole incontestable, qui n’est suivie que de loin par 5 chefs-lieux secondaires, Aurillac et Le Puy au sud, Moulins, Montluçon et Vichy au nord, aucun ne rayonnant sur un département entier. La région s’étend en grande partie sur le Massif Central, mais sa partie la plus active et la plus peuplée correspond à un grand fossé qui s’enfonce en coin dans le massif, la Limagne.

La métropole est en position centrale, à l’endroit même où la Limagne va le plus loin dans le massif, ce qui lui donne accès à toutes les parties de la région. L’axe principal, nord-sud, passe par Clermont et suit de plus ou moins loin le cours de l’Allier, figurant l’une des radiales parisiennes, il s’étoffe peu à peu avec l’achèvement de la suite des autoroutes A 71-A 75. Toutefois, les liaisons transversales sont aussi l’objet d’efforts d’équipement: d’abord par la progression (encore incomplète) de la liaison européenne E 70 matérialisée par les autoroutes A 89 et A 72 de Bordeaux à Lyon par Clermont, secondairement par l’E 62 au nord (par Moulins et Montluçon) et la N 88 (future A 88) au sud entre Toulouse et Lyon par Le Puy, voire la N 122 par Aurillac. Le cours de la Loire n’intéresse directement qu’une petite fraction de l’Auvergne, en Velay.

Traditionnellement, les migrations auvergnates se portaient vers Paris; mais Toulouse attire depuis longtemps une partie du Cantal, et Lyon et Saint-Étienne l’est et le sud-est de la région, dont le bassin stéphanois est d’ailleurs très proche: il y a désormais plus d’Auvergnats (personnes nées en Auvergne) en Rhône-Alpes qu’en Île-de-France. Surtout, Clermont-Ferrand s’est de plus en plus affirmée comme une métropole régionale à part entière, étoffant notamment l’enseignement supérieur, la recherche, les services de haut niveau et même une plate-forme aéroportuaire, et inverse à son profit d’anciennes tendances migratoires.

L’Auvergne a un relief assez accidenté, qui multiplie les sites attractifs mais ne facilite pas les circulations. Au sud-ouest, elle est dominée par les deux énormes masses volcaniques du Cantal et des monts Dore, posées sur le plateau ancien; la seconde porte le point culminant de la région au puy de Sancy (1 885 m) et elle est prolongée vers le nord par l’alignement de puys (petits volcans isolés) des monts Dôme. La partie sud-orientale est accidentée par une série de failles séparant des bassins (petites Limagnes, Ambert, Le Puy) et des blocs de hautes terres (Margeride, Livradois, Forez) ou des massifs volcaniques (Aubrac, Devès, Mézenc-Meygal), non sans complications locales. Au contraire, le nord-ouest correspond au plateau assez régulier des Combrailles, toutefois accidenté par les gorges des rivières. Au nord, le Massif Central disparaît sous les sédiments du Bassin parisien en Bourbonnais.

Les paysages sont très verts: la forêt occupe 27% du territoire (plus de 700 000 ha) et l’herbe les deux tiers de la surface agricole. L’Auvergne élève 1 600 000 bovins et les produits animaux assurent 64% des 2 milliards des recettes agricoles annuelles; la région est 4e pour le beurre, 11e pour les fromages, mais la viande compte davantage. Néanmoins la région a quelques vignes (1 700 ha) et vergers (700 ha) et, surtout, une puissante entreprise agricole d’origine coopérative et limagnaise, Limagrain, qui rayonne très au-delà de l’Auvergne. L’Auvergne est l’un des espaces touristiques de la France, grâce à ses sites, à sa dizaine de stations thermales et à ses stations de neige. Elle a également des spécialités industrielles de poids, dont la vedette reste Michelin à Clermont-Ferrand. Dans l’ensemble, le produit brut est évalué à 28 milliards d’euros, ce qui classe la région en 14e position en France pour le produit par habitant; plus du quart vient de l’industrie (12e en France).

Le nom de l’Auvergne est associé à deux appellations agricoles. L’appellation fromages d’Auvergne est accordée à 5 spécialités: cantal, salers, saint-nectaire, bleu d’auvergne, fourme d’ambert; elle est la première de France en tonnage (37 000 t AOC sur une production totale de 80 000 t). Le bleu d’auvergne est un fromage à pâte persillée non pressée et non cuite, en cylindres de 20 cm et 2 kg environ, fixé par un décret de 1975; il a été mis au point au milieu du 19e siècle à Laqueuille par Antoine Roussel, et sa zone de production englobe les deux départements du Puy-de-Dôme et du Cantal, ainsi que les cantons proches de leurs limites en Corrèze, Lot, Aveyron, Lozère et Haute-Loire; il est surtout fabriqué dans le sud du Puy-de-Dôme et le nord du Cantal (8 000 t/an, 6 entreprises et un indépendant); on le fête à Riom-ès-Montagnes.

L’appellation vinicole côtes-d’auvergne, qui date de 1977, relève des vdqs (vins délimités de qualité supérieure) et couvre 600 ha dans 66 communes (23 000 hl, surtout en rouge, un tiers en rosé), nuancée par des appellations communales côtes-d’auvergne-boudes, chanturgue, châteaugay, corent, madargues; elle est surtout en gamay d’auvergne (noir à jus blanc, cépage ancien dit aussi corent), en gamay beaujolais et un peu en pinot noir. Il existe par ailleurs une appellation saint-pourçain, autonome.