Beaujeu

1 900 hab. (Beaujolais), 1 785 ha dont 653 de bois, chef-lieu de canton du département du Rhône dans l’arrondissement de Villefranche-sur-Saône, 27 km au NO de celle-ci dans la vallée de l’Ardières, qui descend du mont Saint-Rigaud vers le sud-est. L’ancienne ville comtale a conservé quelques belles maisons, dont un hôtel renaissance qui abrite une Maison de pays; musée d’arts, traditions et viticulture; festival du Beaujolais. La commune a un collège public et un hôpital local (20 lits médicaux, 280 en tout) mais seulement de petits ateliers, commerces et services; Revillon (130 sal.) appartient au groupe de travaux publics Eiffage par Appia; vins Pardon (30 sal.). La commune cultive 294 ha de vignes et fait partie des appellations beaujolais-villages. Les Hospices de Beaujeu exploitent 63 ha de vignes à Beaujeu et Brouilly. Beaujeu a eu jusqu’à 4 000 hab. en 1861 et s’est ensuite lentement dépeuplée jusqu’en 1990. Elle a gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2007 et atteint ainsi les 2 000 hab. Elle est le siège de la communauté de communes de la région de Beaujeu, qui correspond au canton.

Le canton, limitrophe de la Saône-et-Loire, a 11 300 hab., 17 communes, 21 738 ha dont 5 087 de bois, et quelques-uns des plus grands crus du beaujolais. Juliénas (810 Juliénatons, 756 ha), 20 km au NE de Beaujeu, est à l’angle NE du canton à la limite du département, dans la petite vallée de la Mauvaise; le s final ne se prononce pas; maison de la Dîme du 16e s., à arcades, château refait au 18e s., cave coopérative, prix littéraire annuel. La commune a eu 1 300 hab. en 1876 et son minimum en 1982 (640 hab.), mais n’a gagné qu’une vingtaine d’habitants de 1999 à 2006. C’est l’un des hauts-lieux du vignoble, dont les viticulteurs exploitent 460 ha de vignes. L’AOC juliénas s’étend sur 580 ha, incluant la petite commune de Pruzilly (Saône-et-Loire) et les deux communes voisines de Jullié et Émeringes.

Jullié (390 Julliatons, 988 ha) est à 3 km à l’ouest de Juliénas et la commune monte jusqu’aux cols de Sibérie et de Gerbet (613 m). Ses viticulteurs exploitent 228 ha de vignes et peuvent aussi utiliser l’appellation beaujolais-villages; beau château de la Roche, du 17e s. Jullié a gagné une petite vingtaine d’habitants dans le même temps que Juliénas. Émeringes (220 Émeringeons, 301 ha), village fleuri, est à 3 km SO de Juliénas dans la vallée de la Mauvaise et cultive 130 ha de vignes, avec les appellations juliénas et beaujolais-villages. Vauxrenard (280 Varnaudis, 1 919 ha dont 450 de bois), 4 km SO d’Émeringes aux sources de la Mauvaise, a une église romane du 11e s., rénovée; la commune cultive 295 ha de vignes et participe à l’appellation beaujolais-villages; elle a gagné une trentaine d’habitants de 1999 à 2006.

Au sud de Juliénas, trois communes, chacune bénéficiant d’une appellation singulière, se partagent le versant oriental de la crête du pic de Rémont, laquelle se tient au-dessus de 500 m: Chénas, Fleurie et Chiroubles. Chénas (450 Chenaillons, 818 ha dont 320 de bois) est à 20 km NE de Beaujeu. L’AOC chénas est la plus restreinte du Beaujolais (260 ha) et elle associe des vins de terroirs hétérogènes; mais Chénas bénéficie en plus de l’AOC moulin-à-vent, qui tire son nom d’un vieux moulin situé dans la commune voisine de Romanèche-Thorins en Saône-et-Loire, avec laquelle Chénas partage cette appellation, d’environ 650 ha au total, souvent considérée comme la meilleure du Beaujolais. Chénas cultive en tout 326 ha de vignes et a une cave coopérative. La population, de 750 hab. en 1975; était descendue à 330 en 1982; elle augmente un peu (+16 hab. de 1999 à 2005).

Fleurie (1 200 Fleuriatons, 1 394 ha), 16 km au NE de Beaujeu, au terroir surtout granitique, a sa propre AOC (800 ha) et ses viticulteurs exploitent 875 ha, ce qui la met au second rang en Beaujolais. La commune détient la cave coopérative la plus ancienne du Beaujolais et tient à la Toussaint un marché international des vins; négoce de vins Quinson (40 sal.). Fleurie avait approché 2 500 hab. autour de 1870 et a connu son minimum de population en 1990. Chiroubles (360 Chiroublons, 732 ha), un peu plus proche de Beaujeu (11 km ENE), a aussi sa propre AOC sur 350 ha sur granite et sables, et une cave coopérative; son territoire culmine à 541 m. Les viticulteurs de Chiroubles exploitent 421 ha de vignes et fêtent les Crus en avril. La commune a eu 750 hab. en 1975 et a encore perdu des habitants dans les années 1990.

Villié-Morgon (1 700 Villiatons dont 100 à part, 1 874 ha), issue d’une fusion en 1867, est à 12 km à l’est de Beaujeu, sur des sols un peu différents, surtout schisteux, et bénéficie de l’AOC morgon (1 100 ha), Morgon ayant été rajouté à son nom en 1887. Comme ses voisines, elle a été nettement plus peuplée au 19e siècle (2 600 hab. en 1866) et a connu son minimum en 1982 (1 500 hab.); avec 1 270 ha de vignes cultivés, elle est la première commune viticole de tout le Beaujolais. Elle a gagné 110 hab. entre 1999 et 2004 et accueille un collège public et une maison familiale rurale; château de Fontcrenne (17e s.) avec un beau parc.

Régnié-Durette (930 Durégnatons, 1 172 ha), 5 km ESE de Beaujeu au-dessus de la vallée de l’Ardières, a obtenu une AOC particulière tardivement (régnié, 1988), pour 650 ha, surtout sableux; ses viticulteurs exploitent 700 ha; métallerie des Chaudronneries beaujolaises (25 sal.). La commune résulte d’une fusion de 1972, Durette ayant alors 180 hab.; elle a gagné 60 hab. de 1999 à 2006. À côté, plus près de Beaujeu, Lantignié (640 Lantignatons, 740 ha) exploite 473 ha de vignes, en partie en beaujolais-villages, et sa population croît aussi (+60 hab. de 1999 à 2005); beau château de la Roche-Tholon, du 15e s., avec jardins du 18e s.; de la fluorine a été exploitée dans la commune entre 1927 et 1952.

Quincié-en-Beaujolais (1 100 Quinciatons, 2 205 ha), 5 km au SE de Beaujeu, bénéficie de l’AOC brouilly et, avec 853 ha de vignes, se situe en troisième position dans le Beaujolais; négoces de vins Mommessin (100 sal.). La mention «en Beaujolais» a été acquise en 1937; la population a peu changé depuis 1920. Marchampt (380 hab. dits Grobis, 1 774 ha dont 928 de bois), 4 km plus à l’ouest au fond de la vallée du Samsons, affluent de l’Ardières qui passe aussi sous Quincié, cultive 268 ha de vignes et figure dans les beaujolais-villages, tout en laissant de la place à la forêt sur les hauteurs: son finage prolonge la partie occidentale du canton, plus haute, nettement moins viticole. Le gentilé vient du nom populaire de Marchampt, la Grobe (la souche).

Saint-Didier-sur-Beaujeu (420 Saint-Didiatons, 1 462 ha dont 728 de bois), village à 4 km à l’ouest de Beaujeu à 430 m, inclut dans sa commune au bord de l’Ardières le hameau des Dépôts; il est ainsi nommé parce que, sur la route qui conduit aux cols de Crie et des Écharmeaux, on y stockait les vins en attente de passage; ses grandes caves appartiennent à la société vinicole L. Tête (20 sal.), mais les vignerons de la commune n’exploitent que 36 ha de vignes. Saint-Didier a eu plus de 900 hab. vers 1850, 360 au minimum de 1982, et a gagné près de 70 hab. de 1999 à 2004.

Les Ardillats (500 Ardillatons, 2 310 ha dont 886 de bois), 5 km au NO de Beaujeu à 457 m, eurent des mines de plomb et plusieurs usines, surtout des papeteries; il en reste une cartonnerie du Val d’Ardières (30 sal.) et un atelier de mécanique (Sedema, 25); la commune ne cultive que 89 ha de vignes mais figure parmi les beaujolais-villages. Avenas (110 Avenaudis, 949 ha dont 300 de bois), 10 km au nord de Beaujeu, à 780 m aux sources de la Grosne dans un petit bassin entouré de hauteurs qui frôlent 900 m (892 m à la montagne de Rochefort), seule commune du canton ainsi drainée vers le nord, cache une église romane clunisienne du 12e s., restaurée au 20e s., à autel de marbre. Elle a repris quelques habitants (+20 de 1999 à 2006) depuis le minimum de 1962 (90 hab.) mais en eut 340 au début du 19e s.