11 300 hab. (Bellegardiens) dont 490 à part, 1 525 ha dont 238 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ain dans l’arrondissement de Nantua, 24 km à l’ESE de Nantua sur la rive droite du Rhône, au confluent de la Valserine, à 485 m. Elle tient un lieu de passage stratégique, par où la voie ferrée et les routes peuvent contourner les hauts reliefs du Jura vers Genève; d’où l’ampleur de la gare avec une connexion, le passage de l’A 40 qui traverse le Rhône en viaduc, celui de la N 508 et de la N 206, et même un aérodrome au nord de la ville, doté d’une piste de 670 m en dur et d’une de 350 m en herbe et d’un aéroclub, avec avions, ULM et planeurs. Si la ville a perdu l’usine chimique de Pechiney, qui fabriquait du carbure de calcium, elle a un éventail assez large d’activités: rubans adhésifs Scapa (70 sal., britannique), plastiques Novoplast (50 sal., groupe italien Polieco MPB) et Agriplas (35 sal.), caoutchoucs Elastotech (45 sal.) et Perrot (30 sal.), verres optiques BNL Eurolens (60 sal., à Essilor), lingerie Lejaby (50 sal., groupe états-unien Warnaco); nettoyage PMS (120 sal.), traitement de déchets SET Faucigny-Genevois (40 sal.), travaux publics Eiffage (45 sal.). Bellegarde a deux collèges et un lycée publics, un centre d’aide par le travail; un supermarché Champion (50 sal.). Nommée jadis Musinens, elle est devenue Bellegarde en 1858 puis a précisé son nom en 1956; en 1966 elle a fusionné avec Coupy (1 700 hab.), elle-même créée en 1858 seulement, puis en 1970 elle a intégré Arlod (1 600 hab.). Sa population, qui était de moins de 500 hab. en 1850, est passée à 1 000 en 1876, 3 000 en 1900, 5 000 dans les années 1930, puis a culminé à 11 600 hab. (sdc) après les fusions, avant de se tasser un peu. Bellegarde est le siège de la communauté de communes du Bassin Bellegardien, qui rassemble 13 communes (18 200 hab., 20 398 ha). Le canton a 16 800 hab., 12 communes, 18 634 ha dont 7 013 de bois; il s’étire sur 30 km du sud au nord, ce qui le rend à la fois limitrophe des départements de la Haute-Savoie et du Jura. Son relief est soutenu à l’ouest par les hauts plateaux du Jura et par le puissant mont qui s’en détache jusqu’au Grand Colombier. Villes (280 Villatus, 921 ha dont 410 de bois), 6 km au SO du chef-lieu à 550 m sur le plateau, a un petit atelier de moules et modèles (Piccini, 35 sal.); sa population augmente depuis 1962 (110 hab.). Au sud, la principale commune est celle d’Injoux-Génissiat (990 Injolans, 2 961 ha dont 636 de bois, à 556 m), résultat d’une fusion de 1973 entre Injoux et Craz; elle a perdu une trentaine d’habitants de 1999 à 2004. Son finage va à l’ouest jusqu’au Crêt du Nu (1 351 m) et s’appuie à l’est sur le grand barrage de Génissiat, longtemps célèbre pour ses audaces; commencé en 1937, il ne put être achevé qu’en 1947; c’est un barrage-poids de 78 m de haut et 104 m de long sur le Rhône, retenant un lac très étroit de 400 ha et 56 Mm3, et qui alimente une grosse centrale de 420 MW, fournissant 1 700 GWh par an; tous les trois ans, une puissante vidange chasse les matériaux apportés à Genève par l’Arve. La partie centrale du canton est tenue par la grande commune de Châtillon-en-Michaille. À l’entrée de la cluse à 7 km ONO de Châtillon, Saint-Germain-de-Joux (490 San-Germinois, 1 127 ha dont 569 de bois) occupe à 506 m un site très encaissé à la confluence de la Semine et du Combet, issu du lac de Sylans; usine électrique, routes vers Oyonnax et les plateaux du Jura, tunnel autoroutier. Saint-Germain est la première commune du Parc régional du Haut-Jura en venant de Nantua; de belles marmites de géants accidentent les lits des rivières, et le finage cache plusieurs grottes. La partie septentrionale du canton, très accidentée, est partagée inégalement entre Montanges, Champfromier et Giron. Montanges (290 hab., 1 370 ha dont 916 de bois) domine le confluent de la Semine et de la Valserine, à 9 km au nord de Châtillon (3 à vol d’oiseau), à 602 m; une fromagerie du groupe Entremont y emploie 210 personnes et la commune a gagné une trentaine d’habitants de 1999 à 2004; elle est passée par un maximum de 810 hab. en 1851 et un minimum de 190 en 1982. Champfromier (610 Champfromerands, 3 240 ha dont 2 079 de bois) est à 5 km plus au nord, à 646 m, dans un vallon qui débouche sur la Valserine; le village est dominé au nord par les puissantes corniches du cirque des Avalanches et du crêt du Mont (1 380 m). Au-delà, le haut plateau occupé par la forêt de Champfromier et parcouru par le GR 9 monte jusqu’à 1 545 m au Crêt de Chalam, 1 271 au crêt Mathieu. À l’extrême NE, la Borne au Lion marque une ancienne frontière avec la Franche-Comté. Champfromier est le lieu d’origine et reste le siège du groupe de plasturgie MGI Coutier, spécialiste de pièces pour automobiles, né en 1972, qui emploie au total 4 000 salariés, dont 490 sur place. La population communale a culminé à 1 400 hab. en 1831, et atteint l’étiage de 330 hab. en 1980; elle augmente depuis. Giron (100 Gironnais, 939 ha dont 604 de bois) est à l’ouest de Champfromier, sur le plateau qui domine la vallée encaissée de la Semine à 1 060 m; 60 km de pistes de ski de fond y sont tracées, Giron marquant la terminaison méridionale de la «Grande Traverse» du Jura. Elle a 60 résidences secondaires pour 55 résidences principales; elle a eu 440 hab. au début du 19e s., moins de 90 à son minimum de 1990, et a gagné 34 hab. de 1999 à 2005! |