Belley

8 500 hab. (Belleysans) dont 470 à part, 2 242 ha dont 424 de bois, sous-préfecture du département de l’Ain. La ville est un peu à l’écart du Rhône, à la latitude du lac du Bourget. Elle fut précédée d’une cité gallo-romaine, reçut un évêché dès le 6e siècle et devint chef-lieu de comté. Incorporée à la France en 1601, elle fut prospère comme ville d’administration au 18e s., ce dont témoignent des maisons anciennes et le palais épiscopal; mais la cathédrale est du 19e s. Belley a un centre hospitalier de 220 lits médicaux (410 en tout), deux lycées publics et un privé, un collège public et un privé, un institut médico-éducatif et un centre d’aide par le travail. Elle s’honore de la naissance du gastronome Brillat-Savarin (1755-1826), qui fut son maire en 1793, et organise des journées culturelles sous son lointain patronage (Entretiens de Belley).

L’industrie n’y est guère apparue qu’en 1898 avec la création de la société de maroquinerie Le Tanneur, mais celle-ci n’y subsiste que sous l’aspect administratif et logistique (80 sal.), tandis qu’Hermès y possède une maroquinerie de luxe de 130 salariés (Maroquinerie du Bellay); la bijouterie Levet (35 sal.) contribue aux fabrications de luxe. La principale usine est toutefois celle de Volvo, spécialisée dans le matériel de travaux publics (380 sal.); Geral (130 sal., groupe Perrier), Delachaux (125 sal.) et Comatel (80 sal.) fabriquent des matériels et équipements électriques; la visserie Ugivis (90 sal., inoxydables) appartient à l’italien Valbruna; sièges métalliques Grinand (40 sal.), charpentes Margueron (40 sal.); travaux publics Fontaine (55 sal.). La fromagerie Guilloteau emploie une centaine de personnes, la boulangerie Neuhauser 45. Belley a un supermarché Champion (125 sal.) et deux magasins Atac (30 sal. chacun). La Compagnie Nationale du Rhône entretient une agence de 45 salariés.

Belley a eu 6 500 hab. (sdc) en 1900 puis sa population avait baissé (5 100 hab. en 1931); elle a augmenté ensuite jusqu’en 1982 puis est restée stable jusqu’en 1990, mais elle a gagné plus de 460 hab. de 1999 à 2006. La ville, longtemps dirigée par Charles Millon, a pour maire Jean-Claude Travers (UMP), également conseiller général. Elle est le siège de la communauté de communes de Belley-Bas-Bugey, qui groupe 23 communes (15 100 hab., 19 633 ha). L’arrondissement a 79 700 hab., 9 cantons, 107 communes, 130 727 ha. L’unité urbaine Insee est donnée pour 8 700 hab., l’aire urbaine pour 15 200 hab.

Le canton a 15 500 hab., 24 communes, 21 412 ha dont 7 616 de bois; il occupe la pointe la plus méridionale du département, bordée par le coude du Rhône, ce qui le rend limitrophe des départements de la Savoie et de l’Isère. Le relief est accidenté par deux grands faisceaux de plis, à l’ouest et à l’est, séparant un val synclinal complexe, qui forme un bassin tapissé de sédiments miocènes et de dépôts fluvioglaciaires, où s’est établie Belley. Les hauteurs à l’ouest dépassent un peu 1 000 m, celles de l’est, morcelées, culminent à 630 m. Belley est reliée à Ambérieu et Lyon par la cluse des Hôpitaux; la N 504 et la voie ferrée empruntent juste au nord de Belley un ancien cours du Furans abandonné, à larges méandres. Le nouveau cours borde la commune à l’ouest, au cœur du synclinal central. La commune de Chazey-Bons (670 Bondolans, 1 059 ha dont 371 de bois), dont le centre est sur le Furans à 6 km au nord de Belley, jouxte la ville et en a reçu des retombées, comme le transporteur de voyageurs Bustours (55 sal.) et un Intermarché (50 sal.), ainsi qu’un fabricant de bétons (Chazey-Bons Préfa, 35 sal.). Son territoire résulte d’une fusion des années 1790 et elle est restée depuis deux siècles à peu près au même niveau de peuplement.

La rive droite du Rhône fixe la limite du canton et du département; mais le Rhône est doublé dans le canton par des aménagements hydrauliques. Le premier canal et le plus long s’étire sur près de 15 km, s’agrémente de deux lacs, écorne la commune de Belley en laissant à l’est le hameau de Coron, et alimente une usine électrique à Brens (750 Bréniards, 690 ha), 4 km au sud de Belley, commune qui a gagné 110 hab. de 1999 à 2005; la centrale, dite de Belley, date de 1981 et a une puissance de 90 MW, une production annuelle de 450 GWh. Le canal part de Lavours (120 Lavortins, 630 ha dont 200 de bois), à la pointe nord du canton à 4 km au sud de Culoz; en arrière sont les marais et la réserve naturelle de Lavours (474 ha), qui toutefois ne touche guère à la commune.

Entre le Rhône et ce canal, les reliefs sont partagés entre plusieurs communes. Massignieu-de-Rives (500 Massignolants, 952 ha dont 275 de bois) est au nord, 7 km à l’est de Belley, où le canal franchit en cluse les reliefs orientaux, et qui cultive 21 ha de vignes; la commune a gagné 65 hab. de 1999 à 2006. Parves (320 hab., 553 ha dont 198 de bois) se tient au centre, en hauteur, et gagne aussi quelques habitants. Nattages (400 Nattageois, 1 033 ha dont 406 de bois) au sud-est, disperse ses maisons le long du Rhône et sur les reliefs qui montent jusqu’à 630 m; sa croissance récente est sensible: +90 hab. de 1999 à 2004, soit +23%.

Virignin (650 hab., 788 ha dont 245 de bois), au sud-ouest, commande la sortie du défilé de Pierre-Châtel par lequel le Rhône tranche en cluse ce mont, face à Yenne; le Fort-les-Bancs commandait ce défilé, au fond duquel s’était installée une chartreuse; foyer d’accueil au château de Lassignieu; la commune a gagné 70 hab. de 1999 à 2004. En aval, Peyrieu (730 Peyrolans dont 80 à part, 1 413 ha dont 455 de bois), 10 km au sud de Belley, se partage entre les reliefs occidentaux et la plaine du Rhône, où a été installé l’aérodrome de Belley, doté d’une piste de 635 m et d’un aéroclub, mais d’usage restreint; centre de rééducation, équipements électriques Comel (30 sal.). Peyrieu a gagné 130 hab. de 1999 à 2006, soit 20%.

Le second canal recoupe l’angle aigu que fait le Rhône en contournant le mont de Cordon, en aval du barrage de Champagneux et au confluent du Guiers. Cordon, au pied de sa butte dans laquelle s’ouvre la grotte de la Bonne Femme, fait partie de la commune de Brégnier-Cordon (570 hab., 1 105 ha dont 310 de bois), où le canal longe le Rhône sur 5 km et alimente une usine électrique souterraine de la CNR, mise en service en 1984, de 70 MW et assurant plus de 300 GWh/an. La commune est issue d’une fusion de l’époque révolutionnaire, et avait atteint près de 900 hab. vers 1850; descendue à 440 hab. en 1975, sa population augmente depuis et a gagné une centaine d’habitants de 1999 à 2005 (+16%).

Izieu (180 hab., 767 ha dont 429 de bois), entre Brégnier et Peyrieu dans les derniers reliefs du Jura en Bugey, juste au nord du canal, propose depuis 1994 un musée-mémorial à la mémoire des 44 enfants juifs, et de leurs 5 éducateurs, arrêtés le 6 avril 1944 par la Gestapo de Klaus Barbie et exterminés ensuite à Auschwitz. Un peu plus au nord, à 3 km de Peyrieu, Prémeyzel (250 Prémeyzélans, 763 ha dont 332 de bois) a un finage accidenté dans la grande combe que draine le Gland.