Bourg-Saint-Maurice

7 600 hab. (Borains) dont 1 070 à part, 17 907 ha dont 1 838 de bois, chef-lieu de canton du département de la Savoie dans l’arrondissement d’Albertville, 54 km à l’est d’Albertville dans la haute vallée de l’Isère, à 810 m. La ville est au premier grand coude de l’Isère, sur la rive droite et en terminus ferroviaire. La commune est équipée d’un parc de loisirs, d’un terrain de golf, d’un musée des minéraux, d’un musée de la pomme au village perché d’Hauteville-Gondon, sur le versant gauche en aval du Bourg. Elle contient 6 200 résidences secondaires contre 2 800 résidences principales (en 1999). Sa population avait déjà dépassé les 3 000 hab. dans la première moitié du 19e s.; elle a peu diminué (2 600 hab. en 1886 et vers 1930) et a fortement augmenté après la dernière guerre, passant les 5 000 hab. en 1978; elle s’est accrue de 930 hab. entre 1999 et 2007 (+14%).

La ville anime et dessert un vaste canton, et même un peu plus, en disposant notamment d’un service hospitalier public (75 lits médicaux, 145 en tout), d’un lycée et d’un collège publics, d’une coopérative laitière et d’un abattoir, d’un supermarché U de 150 emplois, un Intermarché (45 sal.) et de nombreux autres commerces et services: magasin de sports Ski Shop (100 sal.), gestion immobilière Cis (30 sal.) et Intrawest (30 sal.), gestion comptable In Extenso (30 sal.); maçonnerie (Tarentaise de Bâtiment, 60 sal.), fourniture de chaleur ECHM (45 sal., groupe Veolia), chaudronnerie Serep (25 sal.), travaux publics Comag (Construction mécanique d’abords et de golfs, groupe Poma, 50 sal.); restauration Comrest (65 sal., groupe Sodexho) à Arc 1800; autocars Martin (25 sal.). Le finage communal contient la plus grande partie de la station de sports d’hiver des Arcs, qui tend d’ailleurs dans la publicité à supplanter le nom même de la commune, et d’un vaste ensemble hôtelier. La station s’étend sur les hauteurs du versant gauche, en ubac au sud de la ville, où le territoire communal monte jusqu’à 3 226 m à l’Aiguille Rouge. Un funiculaire part de la gare ferroviaire et amène à la station des Arcs 1600 - le nombre indique l’altitude; celle-ci compterait 4 200 lits. Une route de 14 km y mène aussi, et continue encore sur 11 km jusqu’aux Arcs 2000 (7 000 lits), dans le cirque que domine l’Aiguille Rouge. S’y ajoutent les urbanisations des Arcs 1800 (18 000 lits) et des Arcs 1950… L’ensemble, site olympique, propose 104 pistes de ski alpin et 48 remontées mécaniques et fait passer la commune, pour les aides publiques, dans la catégorie des «50 000 à 99 000 hab.». Le golf du Chantel est aux Arcs 1800, où l’hôtel du Golf (Maeva) emploie 60 personnes; l’hôtel les Mélèzes (groupe MMV) emploie plus de 50 personnes, le Club Méditerranée 65, le groupe Villages Clubs du Soleil 60, Pierre et Vacances Maeva 160 sal. Bourg-Saint-Maurice totalisait ainsi 6 150 résidences secondaires en 1999 (2 800 résidences principales).

La station des Arcs a été largement l’œuvre du promoteur Roger Godino, polytechnicien et homme d’affaires qui fut aussi président de l’Insead (Institut européen d’administration des affaires de Fontainebleau), d’Action contre la faim et conseiller du Premier ministre Michel Rocard, réputé inspirateur du RMI (revenu minimum d’insertion), de la CSG (contribution sociale généralisée) et des 35 heures… Elle a connu toute une série de difficultés et de réorganisations. Le gestionnaire de la station est la Société des Montagnes de l’Arc (210 salariés permanents), qui a absorbé la Star ou Société du téléphérique de l’Aiguille Rouge, et dépend de la Compagnie des Alpes, elle-même filiale de la Caisse des Dépôts.

Au nord de la ville, le territoire communal est beaucoup plus étendu et monte jusqu’à l’Aiguille des Glaciers (3 816 m) dans le massif du Mont-Blanc à la frontière italienne et à la limite de la Haute-Savoie. On y accède par la longue vallée des Chapieux, prolongée par la vallée des Glaciers. Celle-ci, alimentée en partie par le glacier des Glaciers, mène en Italie au Val Veni par le col de la Seigne, que le sentier du Tour du Mont-Blanc franchit à 2 516 m, et que domine au sud le pic de Léchaud (3 128 m). Deux refuges y sont accessibles, les Mottets dans le fond du cirque terminal, Robert-Blanc près du glacier. Les rochers de Seloge fournissent plusieurs sites de vol libre.

Le hameau des Chapieux est à 16 km du Bourg par une route pittoresque qui suit la vallée; il abrite le refuge de la Nova et donne accès à la fois, vers le nord, aux Contamines par le col de la Croix du Bonhomme (2 412 m), où se trouve un autre refuge et où passe également le sentier du tour du Mont-Blanc; vers l’ouest, au Beaufortain, mais par le col routier du Cormet de Roselend (1 968 m); vers le sud-ouest, à la Combe de la Neuva qu’emprunte le GR 5 jusqu’au col du Grand Fond (2 676 m) sous l’Aiguille du Grand Fond (2 889 m), ce qui permet de descendre soit vers Roselend en Beaufortain, soit vers Aime en Tarentaise par la vallée de l’Ormente (commune de La Côte-d’Aime).

Vers l’est, la vallée annexe du Fornet est gardée à son entrée par le vieux village perché et ruiné de Versoye-les-Granges et mène au nord à la pointe des Ouillons (3 110 m), à l’est au Lancebranlette (2 978 m) qui jalonnent la crête frontalière. Sur le côté nord-ouest de la commune, deux autres torrents débouchent sur le Bourg: le Charbonnet et l’Arbonne. Ils sont séparés par la crête de la Platte, qui porte les forts de la Platte et du Truc, au-dessus du Bourg, et aboutit au Roignais (2 999 m) et à la crête qui domine la Combe de la Neuva. Mais ces montagnes ne comptaient pas moins de trois champs de tir pour canons (la Neuva, la Platte, l’Arbonne).

Le canton a 14 600 hab., 8 communes, 56 915 ha dont 5 572 de bois; limitrophe de la Haute-Savoie, il englobe toute la haute Tarentaise et s’étire sur 50 km NO-SE le long de la frontière italienne, du massif du Mont-Blanc (aiguille des Glaciers) à la Grande Aiguille Rousse où se rejoignent le parc national de la Vanoise côté français et le parc national du Grand Paradis côté italien. Séez, proche de Bourg-Saint-Maurice, a dépassé 2 000 hab., ainsi que Tignes en amont, et Val-d’Isère s’en approche.

Entre Tignes et Séez, la haute vallée de l’Isère est partagée entre trois communes. Villaroger (380 Villarogiens, 2 815 ha dont 417 de bois) est la seule sur la rive gauche. Le village, à 1 070 m, est à 11 km en amont du chef-lieu, au fond de la vallée. Le territoire communal s’étend surtout vers le sud, jusqu’aux abords de Tignes; le grand versant qui descend sur l’Isère est adossé aux Arcs et dominé par l’Aiguille Rouge, le mont Turria (3 650 m), le mont Pourri (3 779 m) et le dôme de la Sache (3 601 m) d’où descend le bel ensemble de glaciers de la Gurraz et de la Savine. La Gurraz est un village annexe à 7 km en amont de Villaroger, doté d’un haut clocher et conservant un four à pain, et qui fut jadis un foyer de colporteurs. Une grande partie de la commune est occupée par la réserve naturelle des Aiguilles Rouges de Villaroger (1 062 ha) gérée par l’Office national des Forêts, et par la Zone centrale du parc national de la Vanoise (1 170 ha). La commune élève des vaches tarentaises pour le beaufort; elle a des usines électriques et des conduites souterraines de plus de 10 km pour les alimenter. La population communale est passée de 900 hab. en 1846 à 260 en 1982, et a un peu repris ensuite; Villaroger n’a que peu de résidences secondaires (65 en 1999).

Sainte-Foy-Tarentaise (690 Santaférains, 10 015 ha dont 1 321 de bois) fait face à Villaroger, à 1 050 m; son finage s’étire sur 17 km le long de la frontière, de la pointe Rousse (2 806 m) au nord à la Grande Sassière (3 747 m) au sud. Elle est ainsi partagée en plusieurs hauts cirques. Le plus septentrional est celui du Riutor, d’où part la longue conduite souterraine qui alimente au loin le lac de Roselend. Le finage y atteint 3 402 m à la Becca du Lac, qui précède la Testa del Riutor italienne (3 486 m) et domine le petit glacier de l’Avernet. Vient ensuite le cirque de la Motte, limité par le Bec de l’Âne (3 217 m) et l’Archeboc (3 272 m) et équipé du refuge de l’Archeboc. Juste au sud se dessine le cirque des Balmes, entre Archeboc et Plates des Chamois (3 567 m), orné de plusieurs petits lacs glaciaires et du glacier des Balmes. En contrebas, le Monal est un village classé, qui fait face à la Gurraz de Villaroger et d’où l’on a une splendide vue sur les glaciers du mont Pourri; tout au fond de la vallée, une centrale électrique alimentée depuis Tignes par une conduite souterraine de 13 km. Enfin au sud, dominé par le Nant Cruet (3 605 m) et la Grande Sassière (3 747 m), le cirque du Cruet a moins d’ampleur mais plus de glaces (glaciers du Fond et de la Sassière). Une petite station de ski est aménagée au-dessus de Sainte-Foy, avec 15 pistes et 5 remontées. La commune a 770 résidences secondaires (350 résidences principales) et a gagné 130 hab. de 1999 à 2005; elle en avait 1 600 entre 1830 et 1850. Tarentaise a été ajouté à son nom en 1892.

Montvalezan (590 Montvalezanais, 2 590 ha dont 321 de bois) est aussi sur le versant droit, mais bien plus près de Bourg-Saint-Maurice, à 7 km en amont, et très haut, à 1 850 m. Son territoire est bien plus petit que celle de Sainte-Foy, et va moins haut, mais il est plus connu des skieurs bien qu’il soit franchement en adret. Il monte à 2 835 m au mont Valezan et occupe le bassin de réception du torrent des Moulins. Le versant qui domine l’Isère, piqueté de hameaux, strié de routes et d’ailleurs utilisé par la montée au Petit Saint-Bernard, porte la station de la Rosière, qui bénéficie de 36 pistes et 20 remontées; la Sofival y emploie 100 salariés. Montvalezan, de ce fait a une proportion considérable de résidences secondaires: 1 720 pour 270 résidences principales. Contrairement à bien d’autres, Montvalezan a simplifié son nom en 1899: elle se nommait auparavant Montvalezan-sur-Séez. Le nombre de ses habitants n’avait pas beaucoup changé en deux siècles, entre un maximum de 750 hab. (1836) et un minimum vers 450 (1926 à 1975); il a augmenté de 45 hab. entre 1999 et 2005.

La dernière commune du canton est la seule qui soit en aval du Bourg: Les Chapelles (370 Chapelains, 1 731 ha), à 1 280 m, étale ses chalets en adret, dans un finage assez peu étendu qui se termine en pointe au Grand Châtelet (2 534 m) un peu au-delà du Vaugellaz (2 214 m) qui a pu servir d’altisurface. Elle n’a qu’une soixantaine de résidences secondaires et a connu son minimum de peuplement en 1990 (260 hab., contre plus de 1 000 au cours des années 1830.