Bourg-d’Oisans (Le)

3 100 hab. (Bourcats), 3 575 ha dont 740 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Isère dans l’arrondissement de Grenoble, 54 km au SE de la préfecture, à 720 m. La ville est dans la vallée de la Romanche sur la rive gauche, desservie par la N 91 qui monte au Lautaret. Le Bourg-d’Oisans est une ancienne place de foires et marchés, devenue le chef-lieu de service d’un vaste ensemble touristique, mais qui n’a pas beaucoup de résidences secondaires; il a un collège public, un supermarché Casino (40 sal.), une maçonnerie (Scbo, 25 sal.). Il offre un musée des minéraux et de la faune des Alpes qui abrite un Centre de Géologie de l’Oisans, des bourses semestrielles aux minéraux. La commune accueille la Maison de pays du territoire de l’Oisans. Elle a eu 3 400 hab. en 1846, et seulement 2 100 en 1954 et 1962; sa population a augmenté ensuite jusqu’en 1982 puis s’est stabilisée; mais elle a gagné 360 hab. (+12%) de 1999 à 2007.

Le territoire communal est très allongé, sur 20 km N-S et moins de 3 km de large. Il occupe tout le fond de la plaine de remblaiement de la Romanche, qui correspond à un fossé tectonique. Il va ainsi au nord jusqu’au confluent avec l’Eau d’Olle face au hameau de Rochetaillée. Au sud, passé le confluent de la Romanche et du Vénéon, le finage quitte la vallée très étroite de celui-ci pour englober le vallon affluent du Lauvitel. Celui-ci est fermé à l’ouest par la crête du Rochail (3 023 m), au sud par le signal de Lauvitel à 2 902 m et le pic du Clapier du Peyron à 3 169 m. Le beau lac du Lauvitel y a un plan d’eau de 35 ha et une profondeur de 63 m et l’ensemble est protégé par une réserve naturelle dite intégrale de 689 ha, définie en 1995; variante du GR 54.

Le canton a 10 600 hab., 20 communes, 54 609 ha dont 12 553 de bois; il est limitrophe des départements de la Savoie et des Hautes-Alpes, et s’étend sur le massif des Écrins au sud-est, du Taillefer et de Belledonne à l’ouest, des Grandes-Rousses au nord. Il correspond au «territoire» départemental de l’Oisans. La partie sud-ouest du canton, la plus élevée, est tenue par la commune de Saint-Christophe-en-Oisans. Grâce à ses lacs et ses stations de sports d’hiver, la partie du canton à l’est de la Romanche, du côté des Grandes-Rousses, est bien plus touristique. Elle se divise en trois communes au nord dans le bassin de l’Eau d’Olle, quatre juste à l’est du Bourg-d’Oisans autour d’Huez, quatre en Haute-Romanche autour de Mont-de-Lans qui contient notamment la station des Deux-Alpes.

Vénosc (940 Vénoscains, 2 506 ha dont 295 de bois), à 12 km SE du chef-lieu au bord du Vénéon, à 1 000 m, est un joli «village de caractère» en montagne à clocher roman avec un petit château du 18 s. au Bourg d’Arud. Vers le nord la commune communique par télécabine avec la station des Deux-Alpes, même en été; au sud, le grand vallon de la Muzelle s’achève par un grand cirque sous la Roche de la Muzelle (3 465 m); refuge et lac de la Muzelle à 2 130 m; hôtels Aalborg (40 sal., groupe Neilson), Grizzly (25 sal., groupe MMV), Brasserie des Consuls (25 sal., groupe Farandole), boulangerie L’Épi d’Or (20 sal.). De 1 000 hab. en 1836, la population communale était descendue à 380 hab. en 1954; elle a remonté depuis, mais elle est restée étale de 1999 à 2004. Vénosc est associée à Mont-de-Lans dans la communauté de communes des Deux-Alpes.

À l’ouest du fossé, Le Bourg-d’Oisans est entouré de minuscules villages fort dépeuplés. Villard-Notre-Dame (40 Villarands, 1 406 ha dont 308 de bois) est à 11 km au SSE du chef-lieu à 1 540 m sur le versant qui domine le bout méridional du fossé et la confluence du Vénéon et de la Romanche. Le ruisseau du Vallon y descend du Rochail (3 023 m) et tombe sur le Vénéon par la cascade de la Pisse. La commune a eu 270 hab. en 1831 et sa population s’est abaissée jusqu’à 7 hab. en 1962; elle augmente depuis. Le vallon voisin à l’ouest correspond à la commune de Villard-Reymond (32 Pentarons, 1 121 ha dont 500 de bois), qui est à 17 km du chef-lieu par une petite route, et à 2 km à vol d’oiseau, mais à 1 600 m d’altitude; elle eut 280 hab. au début du 19e s., 7 seulement en 1975 et elle est passée à 47 en 2005.

Ornon (140 Ornonais, 1 160 ha dont 800 de bois), 11 km à l’ouest de Bourg-d’Oisans à 1 150 m, est dans le bassin de la Lignarre, dominé par le Taillefer (2 857 m). De 650 hab. en 1846, sa population est descendue à 65 en 1982, mais a plus que doublé depuis. Oulles (16 hab., 1 101 ha dont 238 de bois) se perche à 1 350 m à 11 km au NO du Bourg; le refuge du Taillefer est à la limite des communes d’Oulles et d’Ornon. Oulles a eu 300 hab. en 1851, 8 en 1982 et 12 en 2006. Toutes ces communes ont deux fois plus de résidences secondaires que de résidences principales.

À l’extrémité du canton à 545 m, de part et d’autre de la vallée de la Romanche qui coule en gorge et a pris une direction NE-SO en direction de Vizille, la commune de Livet-et-Gavet (1 400 Livetons, 4 654 ha dont 3 050 de bois) est beaucoup plus étendue et boisée. Elle occupe le sillon tectonique entre Belledonne et Taillefer, par où s’infiltre la N 91. De ses anciens ateliers, elle conserve la fabrique de silicium de Pechiney, devenue Invensil chez Alcan (FerroPem, 120 sal.); transports Achard (25 sal.). L’industrie lui avait permis de passer de 920 hab. en 1866 à plus de 3 000 en 1954, mais sa population a chuté depuis; elle s’est presque stabilisée toutefois entre 1999 et 2005.