Camopi

1 400 hab., 1 030 000 ha, commune et canton de Guyane à 200 km (à vol d’oiseau) au sud de Cayenne, une centaine (à vol d’oiseau) au SSO de Saint-Georges, sur la rive gauche de l’Oyapoc à la frontière du Brésil. La commune occupe toute la partie sud-orientale de la Guyane et s’étire sur 200 km de frontière (et 80 de large) le long de l’Oyapoc, dont 50 km en aval du bourg, qui rassemble environ 300 habitants. Elle est entièrement comprise dans le Parc national amazonien. L’axe de la commune est la rivière Camopi, affluent de l’Oyapoc, qui conflue au bourg même, naguère lui aussi dénommé Oyapoc. La rivière, qui descend de la montagne Cacao (de la Haute-Camopi) au sud-ouest du territoire communal, arrive au confluent avec des eaux extrêmement boueuses qui contrastent avec celles de l’Oyapoc — des sites d’orpaillage clandestins abondent dans son bassin. Juste au nord du bourg, s’étend la zone d’intérêt écologique (znieff) des monts Alikéné (13 457 ha).

À l’extrême sud, plusieurs inselbergs culminent entre 350 et 635 m au mont Saint-Marcel. Le hameau de Trois Sauts, de peuplement amérindien Wayapi, marque l’angle sud-est de la Guyane; ses 60 habitants et ses 18 logements bénéficient de batteries solaires, d’un petit dispensaire et de soins et d’enseignement par radio, avec service sporadique d’un hélicoptère; sinon il est à trois jours de pirogue de Camopi (120 km à vol d’oiseau). Camopi partage dans ce sud avec Maripasoula la vaste zone d’intérêt écologique (znieff) des monts de la Haute-Camopi (216 886 ha), à l’intérieur de laquelle se distinguent les trois zones d’intérêt écologique (znieff) circulaires et de même taille (7 854 ha chacune) du mont Cacao de la Haute-Camopi, du mont Belvédère de la Haute-Camopi, du mont Saint-Marcel de la Haute-Camopi.

Côté ouest, la commune atteint les hauts sommets de la Guyane (sommet Tabulaire et massif Émerillon), dépassant 800 m d’altitude. Elle contient la plus grande partie de la zone d’intérêt écologique (znieff) des Massifs centraux de la Guyane, qu’elle partage avec Régina et Maripasoula, ainsi qu’une part de la zone d’intérêt écologique (znieff) du massif des Émerillons et du piton Baron (15 031 ha) qui s’étend aussi dans les communes de Maripasoula, Saül et Régina, et la zone d’intérêt écologique (znieff) du Sommet Tabulaire (30 048 ha). Plus près de Camopi un peu au sud, a été distinguée la zone d’intérêt écologique (znieff) de la roche Touatou, un inselberg granitique (915 ha).

Outre quelques dizaines de Wayapi, qui occupent trois sites au bord de l’Oyapoc, le fond de peuplement amérindien reste représenté par quelques dizaines d’Émerillons (Téko), qui se tiennent surtout aux abords de la rivière Camopi à l’ouest du bourg. Ils conservent des relations avec des groupes épars dans le bassin du Maroni à Maripasoula, à travers le «chemin des Émerillons» qui relie la vallée de la Tamouri, affluent de gauche de la Camopi, à celle de la Ouaqui; ce passage est défini comme «zone de droits d’usage collectifs» au milieu du Parc national amazonien. Des orpailleurs non déclarés s’activent dans les criques Sikini et Alikéné, petits affluents de gauche de la Camopi à l’ouest de Camopi, où des traces de pollution au mercure ont été relevées.

Le bourg de Camopi a un centre de santé départemental, des écoles (trois dans la commune) et un collège y a été ouvert en 2008, avec 220 élèves. Un aérodrome de statut communal, longtemps impraticable mais dont la piste a pu être remise en état, devient la véritable porte du village. Celui-ci est également ravitaillé par hélicoptère, ou en pirogue depuis Saint-Georges; il dispose d’une microcentrale thermique de 70 kVA . La population recensée est en nette augmentation: 400 hab. en 1975, 750 hab. en 1990, 1 100 hab. en 1999. L’accès de la commune est réglementé en raison de son caractère frontalier et de protection des populations indiennes tupi-guarani Téko (Émerillons) et Wayampi. De l’autre côté de l’Oyapoc se trouve le village brésilien Villa Brazil, avec lequel se font des échanges plus ou moins licites.