Chambéry

(60 750 Chambériens, 2 099 ha) est la préfecture du département de la Savoie. La ville est en plaine, à la sortie de la cluse qui sépare les Bauges de la Chartreuse et à 11 km au sud du lac du Bourget. Elle commande ainsi la principale traversée des Alpes et fut au Moyen Âge la capitale de la Savoie, avant d’être supplantée par Turin comme capitale royale. Peu industrielle aux 17e et 18e s., elle est longtemps restée une ville aristocratique et marchande, enfermée dans son triangle de murs au pied du château. Cette structure se lit encore dans sa forme. Le vaste ensemble castral est à l’angle sud-ouest du centre-ville, et conserve des restes médiévaux, dont la chapelle du château; il abrite la préfecture et le conseil départemental, le muséum et un jardin botanique. Le centre-ville est fait d’un lacis de vieilles rues, reliées par de nombreux passages couverts et traverses (les «allées»), riches en anciens hôtels particuliers comme la rue de la Croix-d’Or, la longue place Saint-Léger et la rue de Boigne à arcades en forme de portiques piémontais, qui encadrent la cathédrale (15e-16e s.) et le musée Savoisien. Le quatrième côté de ce petit carré est donné par les boulevards marquant l’emplacement de l’ancienne enceinte, qui ont accueilli le théâtre Charles Dullin et la célèbre fontaine des éléphants (1838), surnommée les «quatre sans-cul» puisque chacun de ses quatre côtés montre l’avant d’un éléphant comme sortant d’une niche. Un peu plus à l’ouest sont l’hôtel de ville et la halle du marché. L’angle sud-est du centre est devenu un lieu de bureaux et de culture à l’emplacement d’anciennes casernes: Carré Curial, Espace André Malraux, médiathèque, centre de congrès (le Manège). À l’opposé, la pointe nord-ouest du triangle central réunit, non loin de la gare et autour du vaste jardin du Verney, la cité des arts, le palais de justice, le musée des Beaux-arts. Sous les rues coulent de multiples canaux des anciens cours de la Leysse et de l’Albanne; c’est seulement au NE, dans les faubourgs de Mérande et de Lémenc, que le relief s’élève un peu. Au nord de la ville, ont pris place un gros échangeur de l’A43, le parc d’attraction Nautiparc et le quartier de Chambéry-le-Vieux. Deux «quartiers prioritaires» ont été définis: le grand ensemble de la Croix-Rouge sur les hauteurs de Chambéry-le-Haut au nord de la ville, celui du Biollay-Bellevue au sud.

La ville compte quatre collèges et six lycées publics (dont 3 professionnels), deux collèges et deux lycées privés (dont un professionnel); un lycée horticole privé; le centre hospitalier dispose de 725 lits médicaux (1 200 en tout), quatre cliniques en totalisent 270 dont Saint-Joseph (150 sal.) et Cléret (190 sal.); maisons de retraite Emera (65 sal.) et Korian Medica (60 sal.). S’y ajoute une maison d’accueil spécialisée de 45 places, le centre psychiatrique public étant dans la commune voisine de Bassens, juste à l’est. L’université Savoie-Mont-Blanc compte 14 800 étudiants et 720 enseignants (avec Annecy) et offre un éventail assez large de formations (médecine exclue): lettres et sciences humaines, droit et économie, tertiaire et entreprises, sciences fondamentales et appliquées, plus le Centre interdisciplinaire scientifique de la montagne, une unité de recherche sur les panneaux solaires (Photosil), un grand institut universitaire de technologie et des instituts universitaires professionnels, une école supérieure d’ingénieurs (Esigec). La ville a aussi un institut de formation hôtelière (Univeria); un centre d’aide par le travail.

Chambéry dispose d’un éventail très large de sociétés de services d’où émergent notamment la SNCF (600 sal.), Enedis (380 sal.); la Banque de Savoie (95 sal., au britannique HSBC), le Crédit agricole (310), la Société Générale (90 sal.) et la Banque de France (60 sal.); gestion immobilière Cristal Habitat (200 sal.); ingénieries OCV (180 sal.) et Inddigo (80 sal.); informatique Datasolution (60 sal.); enseignement supérieur Ecoris (70 sal.); La Poste (380 sal.); gardiennage PFS (55 sal.), nettoyage Olymp (60 sal.), blanchisserie et location de linge Initial BTB (65 sal.), services à domicile AAD (75 sal.), crèche Fericelli (55 sal.); travaux publics du groupe SPIE-Batignolles (85 sal.), installations électriques Cegelec (50 sal.), bétons et maçonnerie Delta Pompage (75 sal.); traitement de déchets Trialp (90 sal.).

La grande distribution est représentée dans la commune par un hypermarché Carrefour (320 sal.), Castorama (190 sal.), Leclerc (90 sal.), les Galeries Lafayette (50 sal.). Monoprix (50 sal.); négoce de matériaux Dispano (75 sal.), de fournitures industrielles BMRA (75 sal.), Richardson (50 sal.) et Sequoia (70 sal.), de quincaillerie SMG (60 sal.), de machines Esopp (50 sal.). Dans les transports émergent Transports de Savoie (260 sal.), STEF (240 sal.), XPO (110 sal.), Perrenot (60 sal.), STG Savoie (55 sal.), les transports urbains Keolis (270 sal.), le loueur de véhicules Cargo (ACT, 50 sal.), des grands garages; intérim Adecco (160 sal.), Manpower (130 sal.), Synergie (130 sal.), Forum (90 sal.), RAS 540 (80 sal.), Adequat (65 sal.), Fiderim (65 sal.).

La situation géographique de Chambéry au pied des Alpes et sur leur principale traversée depuis Paris, le Nord-Est et Lyon a été valorisée par le chemin de fer, puis les autoroutes, et a fait de Chambéry un haut lieu de connexions sur le principal axe de Lyon aux Alpes et à l’Italie du Nord. Elle a de ce fait accueilli des usines, et pu diversifier ses emplois. Saint-Gobain y avait établi en 1950 une usine de fibres Vetrotex (680 sal.) et a joué un rôle actif dans l’apparition du Technolac du Bourget; mais elle a décliné et fini par fermer en 2005; le site est en cours de réaffectation sous la forme d’un «écoquartier». Restent Ewellik, du groupe suédois SKF (260 sal.), qui fabrique des vis et des vérins; un ensemble agro-alimentaire avec la chocolaterie Cémoi (130 sal., au groupe Poirrier), les cafés Folliet (100 sal.), les pâtes alimentaires Alpina Savoie (140 sal., issue des moulins Chiron) et Pastacorp (80 sal.). Dans d’autres domaines ressortent une usine Placoplâtre (160 sal., au groupe Saint-Gobain), la robinetterie Guichon Valves (70 sal.) et de nombreuses petites entreprises comme les métalleries Produr (découpage, 50 sal.) et Ferropem (65 sal., négoce de métaux et de chimie), la mécanique Satil (65 sal.) ou les célèbres couteaux Opinel (130 sal.), qui ont aussi un autre atelier plus ancien à Cognin. Sur les hauteurs de la ville, a été inaugurée en 2005 une centrale électrique photovoltaïque.

Chambéry a atteint les 20 000 hab. à la fin des années 1880, et sa population n’a guère cessé d’augmenter depuis, surtout après 1930; elle avait 32 000 hab. en 1954, 50 000 en 1966, puis sa croissance a ralenti; elle a repris après 1982 et augmenté de 3 160 hab. depuis 1999. La communauté d’agglomération du Grand Chambéry associe 38 communes et 136 500 habitants. L’arrondissement a 284 800 hab., 151 communes.

Chambéry est le bureau de trois nouveaux cantons, totalisant 4 communes et 69 000 hab. Les autres communes sont Sonaz, Jacob-Bellecombe et Cognin.

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