Charente-Maritime (département de la)

département de la région Poitou-Charentes, au sud-ouest. Il a pour préfecture La Rochelle, pour sous-préfectures Jonzac, Saintes, Saint-Jean-d’Angély et Rochefort. Ses voisins sont la Vendée, les Deux-Sèvres, la Charente, la Dordogne et la Gironde. Il est divisé en 5 arrondissements et 466 communes, qui sont associées en 9 communautés de communes et 4 communautés d’agglomération (La Rochelle, Royan, Rochefort, Saintes). Il a 27 nouveaux cantons.

Le département mesure 6 864 km2 et 642 200 hab. Sa population est en croissance sensible: il avait 557 000 hab. en 1999, contre 527 100 en 1990 et 497 900 en 1975.: il est l’un des plus attractifs de France, en grande partie en raison de sa position maritime et méridionale.

Le département a été formé principalement par les anciennes provinces de l’Aunis au nord et, bien plus étendue, de la Saintonge, ce qui explique qu’il s’étire assez loin vers le sud-est; encore a-t-on rattaché au département de la Charente des cantons qui furent saintongeais, du côté de Chalais. La préfecture est très décalée vers le nord-ouest; sa croissance fut celle d’un port de rôle national et international bien plus que régional. La vie urbaine est dominée par un axe NO-SE qui va de La Rochelle, la grande ville, à Rochefort et Saintes. Il prolonge en fait le couloir de la Charente, qui se poursuit jusqu’à Angoulême par Cognac et Jarnac. Mais si les circulations locales y sont intenses, elles n’ont que des rapports partiels avec les pôles et les axes de dimension nationale.

Longtemps, la radiale Paris-Bordeaux a ignoré la Charente-Maritime, et les relations entre Bordeaux et Nantes n’ont jamais été ni très commodes ni très actives. C’est seulement depuis quelques décennies que s’est consolidée une relation radiale entre Paris et La Rochelle, devenue à présent majeure, et qu’a été choisi pour l’autoroute A10 le tracé par Saintes plutôt que par Angoulême: il était à la fois plus commode techniquement, n’ayant pas à franchir les reliefs assez accusés du sud d’Angoulême, et surtout jugé plus rentable, ou plus utile selon les points de vue, car il misait justement sur l’attractivité de la côte charentaise. Aussi la Charente-Maritime dispose-t-elle à présent de deux liaisons majeures, La Rochelle-Paris et Bordeaux-Paris par Saintes, mais c’est Niort qui commande leur bifurcation, et cette trame lourde se superpose aux réseaux locaux plus qu’elle n’en a tiré parti. De même Royan, création de Bordeaux, qui longtemps a tourné le dos au reste du département, n’a-t-elle accru ses relations avec Rochefort et Saintes qu’à la faveur de l’élévation de l’attractivité de La Rochelle par «métropolisation» (pour le trajet par Rochefort) et de l’apparition de l’autoroute (pour la relation avec Saintes et donc avec Paris). Du moins Saintes se trouve-t-elle à présent à la tête d’une véritable étoile à six branches, si l’on compte la liaison avec Marennes et Oléron, ce que consacre l’accession de son intercommunalité au rang de communauté d’agglomération..

Cette superposition de deux réseaux de logique différente n’a elle-même que des rapports partiels avec l’organisation des pays et des paysages. Les paysages de la Charente-Maritime et le dessin de son littoral sont fortement associés à l’organisation géologique de la bordure septentrionale du Bassin d’Aquitaine. Des directions tectoniques SE-NO ont ondulé et cassé ou fléchi les couches sédimentaires. La côte sur la Gironde est conforme à cette direction, tandis que la côte qui est face à l’Atlantique les prend en travers: cela explique ses grands rentrants, les deux pertuis Breton au nord et d’Antioche au centre, ainsi que ses saillants, formés par les îles de Ré et d’Oléron, et dans le pertuis d’Antioche par la pointe de Port-des-Barques et la pointe de Bourcefranc.

Dans la partie littorale du département, alternent ainsi du nord au sud: la partie méridionale du Marais Poitevin, où s’achève le cours de la Sèvre niortaise; le bas plateau d’Aunis, à la pointe duquel s’est établie La Rochelle, et que prolonge en mer l’île de Ré; la partie déprimée occupée par le marais de Rochefort ou Petite Flandre, elle-même encombrée d’anciennes îles comme celle qui porte Fouras; le bas relief rectiligne du Port-des-Barques à Saint-Agnant, qui porte l’aérodrome de Rochefort et qui correspond au revers d’un talus de côte dominant le marais de Brouage; le marais de Brouage, qui occupe le centre d’une boutonnière (ou bray) évidée au cœur d’une ondulation anticlinale des terrains jurassiques; la basse barre de relief qui ferme au sud cette dépression, de Bourcefranc au Gua par Marennes; le marais de la Seudre; la presqu’île d’Arvert, prolongeant un bas plateau calcaire en bordure de la Gironde.

À l’intérieur, ce dispositif se retrouve, avec des paysages un peu différents. Tout au nord-est, un pays au bois interpose comme une petite marche entre pays charentais et pays niortais. Le plateau d’Aunis suit, prolongé par celui de la Saintonge du nord autour d’Aulnay, dans des paysages de champagne soignés et en partie viticoles. Ils dominent à peine une dépression apparue à la faveur d’affleurements de marnes portlandiennes, parfois appelée Pays Bas de Matha; elle se suit de Saint-Jean-d’Angély au NO de Jarnac et elle est couverte par les vignes des Fins Bois. Ce Pays Bas est modérément dominé au sud-ouest par un talus de côte dont le revers forme le plateau viticole et boisé des Borderies. Au-delà du fleuve Charente, viennent les plateaux de Saint-Agnant à Saintes, céréaliers et viticoles. Le prolongement de la boutonnière de Brouage se manifeste sous la forme d’une plaine viticole et boisée spécialement nommée les Bois, elle-même prolongée vers le sud-est, de part et d’autre de la haute vallée de la Seugne, par la champagne de Jonzac. Passé la forêt de la Lande, la champagne de Cozes et le semi-bocage viticole de Mirambeau vont jusqu’à Montendre. Enfin, au sud, se manifeste une longue alternance de landes boisées et de collines cultivées, formant marche entre pays charentais et girondins; on y distingue la Double saintongeaise du côté de Montendre, Bussac et Clérac, les coteaux viticoles du Lary autour de Montguyon, un autre ensemble de landes dit Petit Angoumois, entre Lary et Tude, enfin la basse vallée de la Tude plus ouverte.

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