Chartres

(39 760 Chartrains, 1 685 ha) est la préfecture d’Eure-et-Loir, à 85 km au SO de Paris. Ancienne Autricum (nom lié à celui de l’Eure, Attura) mais chef-lieu de la tribu des Carnutes d’où lui vient son nom actuel, la ville est située en Beauce, au bord de l’Eure un peu en aval de son grand coude. Elle est dominée par la haute silhouette de sa cathédrale gothique, édifiée de 1194 à 1225, dont la façade au grand portail est rehaussée par deux clochers de 106 et 115 m de haut; la nef de 37 m de haut est la plus longue de France (136 m); on admire aussi les vitraux, la crypte et le dessin du labyrinthe du carrelage. Chartres est un haut lieu de pèlerinage, l’un des cinq premiers en France (1 500 000 visiteurs dont 300 000 pèlerins par an). Le centre-ville a conservé de nombreuses maisons anciennes, plusieurs églises; un tour de ville montre les restes de remparts d’une enceinte qui eut douze portes, les bords de l’Eure sont plantés et agréables au pied de la cathédrale. La ville est très fleurie (quatre fleurs).

Centre culturel, Chartres accueille un Centre international du vitrail (43 000 visiteurs par an) et un Conservatoire de l’Agriculture (Compa, 50 000 visiteurs par an), un théâtre, des galeries, une Maison de l’archéologie, un musée des beaux-arts (17 000 visiteurs par an) et un musée des sciences naturelles et de préhistoire (14 000 visiteurs par an), ainsi que la Maison Picassiette (art naïf, 10 000 visiteurs). Elle a cinq collèges publics, trois collèges privés, trois lycées publics et un lycée privé, un lycée professionnel privé; piscine (Vert Marine, 90 sal.); une clinique (150 sal., 110 lits) et deux maisons de retraite (80 et 70 sal.), hôtel-Dieu (90 lits) —le centre hospitalier, qui groupe 1 150 lits dont 660 médicaux, est dans la commune du Coudray.

Au nord-est, hippodrome, complexe sportif, héliport et aérodrome de Chartres-Métropole (code LFOR) dont les pistes (850 m en dur, 900 m en herbe) et les installations sont sur le finage de Chartres; il accueille sept associations (une trentaine d’avions de tourisme, une vingtaine de planeurs). Un gros échangeur N10-A11 avec péage est flanqué par la zone d’activités du Bois Baudry. Au nord-ouest, la Plaine des Poteries reste non construite; elle est bordée par la rocade ouest de la ville.

L’agglomération est frôlée par l’autoroute Océane (A11) et se trouve sur la voie ferrée de Paris en Bretagne. Sa proximité relative de Paris lui a valu de nombreuses implantations industrielles.

À Chartres même, tout un ensemble est spécialisé dans la parachimie, avec les médicaments Novo Nordisk (1 180 sal., danois, cartouches d’insuline), les parfums et cosmétiques Lancaster (Fragrance, 270 sal., groupe Coty), Guerlain (370 sal., groupe LVMH), Paco Rabanne (150 sal., groupe espagnol Puig), parfums Christian Dior (60 sal.); détergents Reckitt Benckiser (300 sal., britannique) La «Cosmetic Valley» (sic) de Chartres, créée en 1994 et dont l’origine tient à l’implantation de Fabergé en décentralisation de Paris dans les années 1960, totaliserait 6 000 emplois et une centaine d’entreprises; mais, si son siège est à Chartres, elle inclut toute l’Eure-et-Loir et le Loiret, notamment Orléans où sont les plus grands établissements. Fabergé a disparu, racheté au groupe Lever et transféré par le Coréen Amore Pacific, qui y laisse toutefois un entrepôt.

Dans d’autres domaines sont des fabriques de plastiques pour bâtiments Lorillard (570 sal.), d’appareils d’éclairage Lumileds (300 sal.), d’abrasifs Asahi Diamond (85 sal., japonais), de matériel électrique B2EI (190 sal.), de composants électroniques Acta Automotive (160 sal.), de tuyaux de caoutchouc Maflow Automotive (130 sal., groupe polonais de Tychy), d’appareils médicaux LCA (Laboratoire de Contactologie, 55 sal.).

Le secteur tertiaire est largement représenté, et d’abord par les assurances MMA IARD, ex-Azur (groupe des Mutuelles du Mans), qui occupent 1 100 personnes. Le Crédit Agricole déclare 200 emplois. Chartres a un gros ensemble de télécommunications SFR (260 sal.), Orange (110 sal.), La Poste (280 sal.); centre d’appels HTeletech (60 sal.); travail temporaire Supplay (230 sal.), PRH (70 sal.); conseil et gestion d’archives Everial (80 sal.), gestion immobilière Chartres Habitat (130 sal.); ingénierie Aqualter (85 sal.), Ginger Cebtp (50 sal.); informatique EBP (140 sal.), service aux entreprises AG2R Reunica (430 sal.), GFP (120 sal.), Synelva (100 sal.); formation Documenthom (55 sal.).

Dans les services courants figurent les traitements des eaux Veolia (Eaux et Ozone, 70 sal.), la distribution d’électricité Enedis (85 sal.), les installations électriques SCE (Chartraine d’Électricité, 60 sal.), thermiques SERT (50 sal.); nettoyage Chrome (150 sal.), Samsic (65 sal.). Le grand commerce est représenté par un hypermarché Carrefour (450 sal.) et des magasins comme Intermarché (80 sal.) et Leroy-Merlin (140 sal.); hôtel Le Grand Monarque (70 sal., groupe Best Western); négoces Quincaillerie Beauceronne (50 sal.), Boucherie Dynamique (55 sal.) et de matériel d’incendie Eurofeu (65 sal.); vente à domicile Vorwerk (100 sal.), publicité Centre France (60 sal.); gardiennage Cinq sur Cinq (90 sal.); transports Schenker (65 sal.).

Chartres avait 18 000 hab. vers 1850, 23 000 vers 1900, 28 000 vers 1950 et a poursuivi sa croissance jusqu’en 1999; elle a perdu 2 100 habitants depuis, en partie au profit des communes voisines. La ville a une assez vaste «zone urbaine sensible» au sud-est du centre, autour du grand ensemble d’habitations de Beaulieu, qui est proche de la principale zone industrielle.

La communauté d’agglomération de Chartres-Métropole groupe 66 communes et 136 400 hab. L’unité urbaine Insee est donnée pour 89 500 hab. (9 communes), l’aire urbaine pour 147 000 hab. (86 communes). L’arrondissement a 209 200 hab., 148 communes.

Les trois cantons de Chartres ont 88 600 hab., 29 communes. La faible superficie de la commune principale fait qu’une grande partie de l’habitat et des activités se trouvent dans les banlieues de Luisant, Lucé, Mainvilliers, Lèves, Champhol, Le Coudray. Les deux principales zones industrielles sont celle de Beaulieu dans la commune de Chartres (sud-est) et celle de Lucé au sud-ouest. En amont comme en aval, la vallée de l’Eure a attiré châteaux et résidences.

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