Châteauroux

(45 320 (Castelroussins, 2 554 ha) est la préfecture du département de l’Indre. La ville est dans la vallée de l’Indre. Un premier site fut occupé au nord, sur la rive droite, à Déols sous le nom de Burgus Dolus, marqué par une abbaye bénédictine. Puis fut élevé au 10e siècle sur la rive gauche, mais à 2 km au SO, le château de Raoul, dont la ville porte finalement le nom. Un privilège seigneurial en fit le chef-lieu du Bas-Berry. La ville est à l’est du château; elle a peu de monuments anciens, sauf des maisons particulières, et quelques restes de remparts; elle s’est étalée concentriquement par cités de logements et zones d’activité successives, l’autoroute A20 la contournant par l’ouest. Elle est au plus haut niveau des villes fleuries (quatre fleurs, grand prix). Ce qui reste du château originel a été agréablement restauré au 19e, au bord de l’Indre, et à nouveau de 2009 à 2012. Préfecture, mairie, palais de justice et médiathèque se tiennent non loin dans un petit périmètre; musée polyvalent Bertrand (art, archéologie, histoire, 22 000 visiteurs par an) et musée-expositions du Couvent des Cordeliers (arts contemporains et céramiques, 11 000 visiteurs par an), Maison des arts et traditions populaires du Berry, musée du Compagnonnage.

La vallée de l’Indre est inscrite sur 16 ha près du centre-ville. Juste en amont, le lac de Belle-Isle a une base de loisirs et un camping. Au-delà de l’Indre au NO, le faubourg Saint-Christophe est suivi au nord par la cité Vaugirard; rive gauche à l’ouest, se tient l’hippodrome. Le finage atteint à sa pointe occidentale le château de Von, non loin de la prison de Saint-Maur. L’hôpital est côté sud, près du quadrillage de la Cité des Grands Champs. La gare est proche du centre à l’est, suivie au NE par la gare de triage; le principal ensemble industriel se déploie à l’est entre l’Indre et la D943 (Buxérioux).

L’équipement tertiaire est à la taille du département et comporte un centre hospitalier public (390 lits, 460 avec la psychiatrie) et une clinique (140 lits, 135 sal.), un institut médico-éducatif; un IUT, un centre universitaire avec droit et gestion, langues appliquées, histoire sous la tutelle de l’université d’Orléans (450 étudiants sur l’écocampus proche du parc Balsan et de l’Indre à l’ouest du centre), une école d’infirmières, six collèges publics et un collège privé, trois lycées publics et un lycée privé, un lycée professionnel public, un centre de formation de la Chambre de commerce; un centre pénitentiaire à la limite sud de la commune (1991, 366 places). Le château de Tout-Vent (ou Touvent), au sud de la commune, héberge un lycée agricole public et sa ferme de 125 ha. La ville compte trois zones urbaines sensibles: Beaulieu au sud-ouest (2 300 hab. sur 38 ha), le grand ensemble de Saint-Jean (4 600 hab. sur 47 ha) au sud-est, Vaugirard (600 hab., 17 ha) au nord.

Châteauroux a eu un passé de ville drapante, ultérieurement spécialisée dans la confection; une manufacture royale de 1751 est devenue en 1857 la manufacture Balsan, qui a fourni quantité de drap d’uniformes, et notamment le célèbre bleu horizon; la firme s’est en partie réorientée vers les tapis et moquettes après 1945. Puis Châteauroux est devenue un centre aéronautique: d’abord par une école de pilotes de chasse à la Martinerie en 1916, puis par l’installation de l’usine d’aviation Bloch en 1936, enfin en 1950 par la création d’une énorme base américaine de l’Otan, qui compta jusqu’à 12 000 militaires et 4 000 civils, attira de nouvelles industries et posa de lourds problèmes de reconversion lors de sa fermeture en 1966.

L’industrie s’est diversifiée et se trouve en partie dans les communes voisines, notamment dans la zone industrielle de la Martinerie qui, au NE, a utilisé l’ancienne base de l’Otan, et dans la zone aéroportuaire qui a succédé à l’usine Bloch. Il en résulte un ensemble assez impressionnant, mais qui n’est pas à l’abri de regroupements et réductions d’effectifs. La plus grosse usine de Châteauroux est à présent la fabrique de plats en pyrex, installée par Corning en 1970, passée ensuite à Newell, puis Arc International (2006), enfin en 2014 à International Cookware (390 sal.). La métallurgie est représentée par les profilés Hydro-Extrusion (190 sal., société Sapa du groupe norvégien Norsk Hydro); la fabrique des pompes Guinard a été scindée en deux usines passées à des groupes allemands, Andritz (160 sal.) et KSB (110 sal.). Dans d’autres domaines, pièces en plastique Eurostyle (160 sal.), Systèmes Moteurs (Sogefi, 110 sal.), menuiserie pvc AMCC (125 sal., portes et fenêtres), papiers de reproduction Diateck (55 sal.); conditionnement à façon Indre Ateliers (55 sal.). La boulangerie Harry’s (groupe Barilla) s’est transférée en 2016 sur le nouveau site de Montierchaume, au nord-est de Châteauroux. De la confection, qui connut un temps la réussite avec les «Cent mille chemises» du groupe Boussac, il reste peu de chose depuis la fermeture de la lingerie Spatz en 2009.

Dans les entreprises de service apparaissent les centres d’appels Armatis (500 sal.) et Serenis (65 sal.), la distribution d’électricité Enedis (150 sal.) et de gaz Engie (140 sal.), et GRDF (80 sal.), le nettoyage Onet (180 sal.), la gestion de logements Scalis (160 sal.), aide à domicile Addexia (80 sal.). Du côté institutionnel, le Centre hospitalier emploie 1 080 personnes; le centre médical de Gireugne, au SO, compte 450 salariés. La Mairie emploie 1 200 personnes, le Conseil général de l’Indre 680, la Direction départementale de l’équipement 660, la Trésorerie générale 240, la Caisse d’assurances maladie (Cpam) 240, la Caisse d’Allocations familiales 180 sal., la Préfecture 150, la Chambre des Métiers 90, la Chambre d’Agriculture 70, la Chambre de Commerce 55. La Sncf affiche 250 employés, EDF 120, GDF-Suez 140 et GRDF 80; transports urbains 75 (Keolis) et les transports départementaux (RATP) 120.

Le commerce a pour têtes d’affiche un hypermarché Carrefour (240 sal.), les négoces de quincaillerie Martin Rondeau (55 sal.); les laboratoires Fenioux font de la vente de gélules et plantes médicinales par correspondance (135 sal.); entreposage frigorifique CEPL (70 sal.), transports Rave (120 sal.), Inter Transports (110 sal.).

La commune de Châteauroux a eu 10 000 hab. en 1820, 20 000 en 1880, 30 000 en 1938, 40 000 en 1960; sa population est montée à 53 400 en 1975 et diminue depuis; elle affiche 7 000 hab. de moins qu’en 1999 (-13%).

Les nouveaux cantons sont au nombre de trois mais ne portent que sur les communes de Châteauroux et Déols. L’arrondissement a 128 500 hab., 82 communes, 252 434 ha.

La communauté d’agglomération Châteauroux Métropole rassemble 15 communes et 75 100 hab. sur 53 177 ha. L’unité urbaine Insee est donnée pour 61 100 hab. (4 communes), l’aire urbaine pour 91 700 hab. (44 communes). Les grandes communes de banlieue proprement dites sont Déols au nord de Châteauroux et Saint-Maur en aval, Montierchaume à l’est; mais Diors et Le Poinçonnet dans le canton d’Ardentes participent aussi à la base industrielle castelroussine.

L’aérodrome (codes LFLX, CHR) a une piste en béton de 3 500 m; il fut d’abord réorienté vers le trafic de fret sous l’égide de la Chambre de commerce, et a été cédé par l’État à la Région en 2007, les diverses autorités locales s’efforçant d’attirer activités et entreprises; son trafic de passagers est fluctuant (8 400 passagers en 2018, dont 3 400 internationaux) avec des liaisons estivales à bas coût vers Ajaccio et Nice; son trafic de fret a fluctué entre 3 000 et 7 000 t de 2014 à 2018. L’aérodrome sert aussi à l’entraînement de pilotes à des atterrissages-décollages rapides, et s’accompagne d’entreprises de maintenance aéronautique. Le camp de la Martinerie a abrité le 517e régiment du train qui comptait un millier de personnes et occupait 300 ha, mais a été dissous en 2012.

Après la forte présence américaine, l’Indre semble attirer vivement les investisseurs chinois. Outre les achats de terres vers Buzançais, se prépare un vaste projet Eurocity à cheval sur Châteauroux Est, Montierchaume et Étrechet (Ozans), reprenant une partie des anciennes installations de l’Otan sur 580 ha, avec un complexe hôtelier au château d’Ozans et une université de management au nord; un Citech (Centre d’innovation et de technologie) a déjà été livré en 2015, mis en œuvre par SFECZ, filiale de Beijing Capital Land (Bank of China). L’objectif est de faire de l’aéroport de Châteauroux un grand pivot (hub) pour la livraison de produits chinois à l’échelle de l’Europe.

La forêt domaniale de Châteauroux (5 200 ha) est au sud de la ville, et considérée comme espace naturel sensible.

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