Châtillon-en-Diois

530 hab. (Châtillonnais), 2 802 ha dont 1 472 de bois, chef-lieu de canton du département de la Drôme dans l’arrondissement de Die, 15 km au SE de Die à 570 m. La commune est dans le Parc régional du Vercors, sur la rive droite du Bès, qui est formé juste en amont par la réunion de plusieurs torrents. C’est un vieux «village de caractère» protestant, avec pittoresques ruelles appelées viols, maisons et hôtel de ville anciens et tour-porte de l’horloge, avec les commerces et services de base mais sans enseignement secondaire. La commune inclut au nord l’extrémité méridionale de la Glandasse, qui atteint encore 1 780 m au Royou. Elle bénéficie d’une appellation viticole (aoc) particulière, obtenue en 1975 et qui ne porte que sur 65 ha, limitée à la commune; elle définit un vin blanc tiré de l’aligoté et un rouge issu de gamay, soit respectivement un tiers et deux tiers d’une production annuelle de 1 000 hl. La commune a eu près de 1 300 hab. en 1856, puis sa population a diminué jusqu’à 500 hab. en 1975; elle n’a que légèrement progressé depuis. La mention «en Diois» dans le nom de la commune ne date que de 1920.

Le canton a 1 700 hab., 7 communes, 35 029 ha dont 14 721 de bois; il est limitrophe des départements de l’Isère et des Hautes-Alpes et composé de deux parties distinctes. La plus vaste, à l’ouest, correspond au bassin du Bès; la plus orientale fait une avancée entre Isère et Hautes-Alpes en incluant la commune de Lus-la-Croix-Haute (440 Lussois, 8 720 ha dont 3 200 de bois, à 1 050 m), qui est drainée par le Buech et traversée par l’axe de circulation de Grenoble aux pays de la Durance. La population de la commune est montée jusqu’à plus de 1 800 hab. en 1836; elle a décliné jusqu’en 1982 (410 hab.) et augmente très doucement depuis (+27 hab. de 1999 à 2005). Le col de la Croix-Haute la termine au nord à 1 176 m; une petite route par le col de la Gimone (1 318 m) la relie au Diois. Son ban culmine au NO à 2 051 m à la montagne de Jocou et ne fait pas partie du Parc du Vercors. Vers l’est, il s’étend assez loin en incluant tout le vallon de Jarjatte, dont les paysages sont réputés et où se pratique le ski nordique au hameau de même nom, ainsi que le ski alpin (6 pistes, 5 remontées); il y culmine à 2 456 m au Rocher Rond, qui domine à l’est le Dévoluy.

Dans le bassin du Bès, trois communes se partagent la montagne. Treschenu-Creyers (110 Treschenoux, 8 204 ha dont 3 728 de bois), au nord à 912 m, résulte d’une fusion de 1972, Creyers n’ayant plus que 17 hab. en 1968 contre 270 en 1851 - Treschenu en avait 850 la même année 1851. L’habitat est très dispersé dans les trois hauts vallons de Sareymond à l’est, du Combau au NE et d’Archiane au nord. Celui-ci commence par un superbe cirque dominé par la corniche de l’urgonien du Vercors et la montagne de Glandasse. Le ban communal monte d’ailleurs sur le plateau du Vercors où il atteint 1 951 m à la Croix du Lautaret; plusieurs gouffres et grottes s’y ouvrent. La vallée du Combau, déserte et en cul-de-sac, s’enfonce en amont dans le plateau et atteint 1 972 m au sommet de la Montagnette. Celle de Sareymond est longée par une route qui passe au col de Menée (1 457 m) et rejoint Chicilianne en Isère. En aval des trois branches, deux centrales électriques encadrent les ruines du château de Menée. Le territoire communal atteint au sud les gorges des Gas.

Glandage (80 Glandageois, 5 211 ha dont 3 462 de bois), 13 km à l’est du chef-lieu à 869 m, rassemble aussi trois vallons convergents, ceux de Borne au nord, du Grimone à l’est, de la Vière (haute vallée du Bès) au sud. À la convergence sont le village, puis le défilé du Charan et la centrale électrique des Gas, suivis en aval par le défilé des Gas. C’est par Glandage, et le hameau de Gimone en amont, à nouveau habité, que passe la route vers Lus-la-Croix-Haute. Glandage a eu près de 700 hab. dans la plus grande partie du 19e s.

Boulc (100 Boulciens, 5 735 ha dont 891 de bois), 10 km au SE du chef-lieu à 801 m, complète le haut bassin du Bès. La commune, à laquelle on accède par les gorges des Gas, est un peu plus isolée, dans la vallée de Bonneval, qui porte le nom d’un haut hameau où se termine la route. La crête qui sépare la commune du département des Hautes-Alpes monte à 1 729 m au Quigouret et approche du sommet de Toussière (1 916 m). La commune résulte d’une fusion de 1973-1974 entre Boulc et Bonneval en amont, devenue Bonneval-en-Diois en 1936, et avec Ravel-et-Ferriers en aval, elle-même associant deux hameaux superposés et rebaptisée en 1920; les deux communes intégrées n’avaient plus guère qu’une vingtaine d’habitants chacune, contre une soixantaine pour Boulc. Les géologues nomment accident de Bonneval un grand faisceau de failles qui passe par le hameau et qui marque la limite orientale des Préalpes du Diois, prolongé au nord vers La Mure et au sud-est par l’arc de Savournon dans les Hautes-Alpes.

Les deux autres communes sont dans le bassin de Die. Saint-Roman (140 Saint-Romaniens, 710 ha, à 515 m), 5 km à l’ouest de Châtillon, cultive 111 ha de vignes. Elle n’a jamais atteint 270 hab., et s’est moins dépeuplée que les communes plus montagnardes. Menglon (360 Menglonnais, 3 647 ha dont 1 868 de bois) est également à 5 km du chef-lieu mais au sud et le relief s’y élève davantage, à 1 492 m à la Grésière dans la partie méridionale de la forêt domaniale du Glandasse. Sa population a également mieux résisté, mais elle a été jusqu’à 900 hab. au 19e s.