Cluses

(17 370 Clusiens, 1 046 ha dont 287 de bois) est un ancien chef-lieu de canton de Haute-Savoie dans l’arrondissement de Bonneville, 16 km à l’est de celle-ci sur la rive droite de l’Arve à 484 m, à la sortie d’un défilé où subsiste un pont de 1674 (Pont Vieux). Cluses, déjà ville d’horlogerie au 18e et au 19e s. sous l’impulsion de Genève, et dotée d’une École royale d’horlogerie en 1848, se flatte d’être la «capitale mondiale du décolletage» et arbore un musée de l’horlogerie et du décolletage. En fait, une bonne partie de cette industrie se disperse entre Cluses et ses voisines Thyez, Scionzier et Marnaz, et l’industrie s’est beaucoup diversifiée. Le principal employeur y est le groupe Somfy, spécialiste de moteurs électriques pour stores et volets, qui possède trois unités de 650, 470 et 140 salariés; créé et siégeant à Cluses, il est issu de la réussite de l’actif entrepreneur d’horlogerie et décolletage Louis Carpano (1832-1919), venu de Biella (Italie); ses héritiers (société Carpano et Pons depuis 1927) ont exploité une nouvelle piste à partir de 1960, tout en créant d’autres filiales comme les moulinets de pêche Mitchell ou les petits moteurs Sibel, dont une usine (Invensys) subsiste à Thyez; la branche Somfy elle-même a été achetée en 1985 par le roubaisien Damart, qui l’a replacée en situation autonome en 2002. Derrière viennent Koenigsberg (180 sal.) pour les commandes de boîtes de vitesses et G. Cartier (groupe états-unien Pressac, 120 sal.), fournisseur de relais électriques pour automobiles. Le traitement de surfaces est surtout représenté par Hacer (groupe MTS, 80 sal.), les plastiques par Savoy Moulage (110 sal.). Dans le décolletage proprement dit se signalent Technocontact (65 sal.), Fondex (85 sal.), La Clusienne (Clufix, 60 sal.), Dans le secteur tertiaire, ressortent un hypermarché Carrefour (130 sal.), un négoce de machines-outils (Bucci, 50 sal.), des entreprises de nettoyage comme la Savoisienne (120 sal.) et Alpha (55 sal.); La Poste (75 sal.).

La ville a une fonction d’animation, avec le CTDEC (Centre technique de l’industrie du décolletage), créé en 1962 pour la recherche technique, l’assistance aux entreprises et la formation, et le siège du CDRA (Contrat de développement Rhône-Alpes) qui impulse et coordonne les efforts de la «Technic Vallée» de l’Arve. Le lycée technique, orienté vers l’horlogerie et le décolletage, a pris place dans les anciens locaux de l’École royale. Cluses a une clinique (l’Espérance, 135 sal.) et un centre de rééducation (clinique Sancellemoz,130 lits), un collège et deux lycées publics, un collège-lycée privé, deux centres d’apprentissage et un centre de formation professionnelle (CFPI). La ville, dont le noyau ancien est tout proche de la cluse qu’il gardait et qui lui a donné son nom, s’est largement étalée de part et d’autre de la voie ferrée, et le long de l’Arve, dans la plaine qui s’étend jusqu’à Bonneville. Elle soigne son apparence (trois fleurs) et ses services: centre culturel de la Maison des Allobroges, salle de spectacle, espace Carpano et Pons avec le musée, dans une ancienne usine. Le grand ensemble longiligne des Ewuës, au nord de la ville, est classé en «quartier prioritaire». Le finage de Cluses s’étend peu sur le relief, montant toutefois à 1 222 m à la pointe de Chevran à l’est du bourg. La croissance de sa population a été soutenue depuis 1921 (2 200 hab.) et surtout après 1954 (5 300 hab.). Elle a toutefois cessé, suivie d’une baisse de 760 hab. après 1999.

Cluses est le siège de la communauté de communes Cluses-Arve et Montagnes.

Le nouveau canton de Cluses a 16 communes, 53 600 hab.

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