Douarnenez

(14 640 Douarnenistes, 2 494 ha) est un ancien chef-lieu de canton du Finistère dans l’arrondissement de Quimper, 22 km au NO de la préfecture. La commune actuelle résulte de la fusion de quatre petites communes en 1945, les trois autres étant Plouaré à l’est, Pouldavid au sud et Tréboul à l’ouest; mais c’est un très ancien et actif port de pêche, établi au SE de la baie qui porte son nom, au débouché d’un petit estuaire. Ce fut même un lieu de production du garum (jus de poisson salé et vieilli) au temps des Romains. Son nom n’est pourtant apparu que vers 1505. La ville ancienne se nomme «terre de l’île» (douar an enez) à cause de la petite île Tristan qui lui fait face. Elle occupe une presqu’île entre l’aber et l’anse de Rosmeur à l’est, où a été établi le nouveau port. L’estuaire est laissé à l’ancien port (Port-Rhû), qui servait d’échouage et a été aménagé en port-musée, avec musée du bateau et musée à flot.

De l’autre côté, à l’ouest, a grandi Tréboul, qui possède aussi port et bassins à l’abri de l’île Tristan. La côte y déploie les plages Saint-Jean et des Sables Blancs, avec établissement thermal; le relief s’élève au-delà, montant à 81 m au-dessus des Sables Blancs, et soutenant la pointe de Leydé; plusieurs campings sont dans ce secteur. Au sud, Pouldavid est une petite agglomération en bout d’estuaire, avec une zone d’activité. Le finage s’étend plus largement au sud-est, où arrive la D765. Une grande zone d’activité (Lannugat) se déploie à l’est le long de l’ancienne voie ferrée. La côte au NE se marque par la plage du Ry; site archéologique de Plomarc’h, château de Kerlouarnec en arrière, avec sur le relief lycée, stade, piscine, maison de retraite et zone commerciale.

Douarnenez a vécu de la pêche à la sardine au 19e s., et elle est devenue un haut lieu de la conserverie; puis elle a dû se diversifier. Le port de pêche compte au total un peu moins de 1 000 travailleurs et se classe 3e en Bretagne pour la pêche fraîche; la criée traite 5 500 t par an (contre 15 000 dans les années 1980) presque entièrement en sardines (plus des anchois et maquereaux) et une douzaine de mareyeurs y emploient 120 personnes, mais la moitié des approvisionnements viennent d’autres criées; les conserveries traitent 20 000 t, thon inclus. Les plus grandes sont Chancerelle (480 sal.), marque Connétable, créée en 1853 et qui a racheté en 2013 à Douarnenez la Cobreco (Compagnie bretonne de la Coquille Saint-Jacques, 100 sal., alors à une firme italienne) et Paulet (290 sal.), sous la marque Petit Navire, créée en 1932 mais passée à l’états-unien Starkist du groupe Heinz en 1986, puis à MW Brands (sous Lehmann Brothers), enfin au thaïlandais Thaï Union Frozen, en 2010, ce qui lui a évité la fermeture; et Franpac (260 sal., ex-Société métallurgique bretonne, groupe Massilly) fabrique des boîtes de conserves métalliques; chantier naval Glehen (35 sal.), tubes en acier Le Guellec (60 sal.).

Un autre site industriel, à Lannugat, a connu bien des vicissitudes: Solectron (étatsunien, naguère Matra) y a employé 500 personnes en électronique, terminaux GSM et cellulaires, profitant de l’abondance d’une main-d’œuvre féminine à salaires modérés; mais l’usine a périclité, rachetée par le groupe Asteel, fermée en 2009 tandis que le canadien Lagassé (LCI) y reprenait les activités d’informatique et téléphonie de défense du groupe de l’aérospatiale EADS, avant de céder l’usine au groupe angevin Eoliane (180 sal. en 2017).

Douarnenez dispose de quatre ports: Rosmeur à l’est pour la pêche et la plaisance; le port-musée; la criée; et le nouveau port de plaisance de Tréboul (800 places dont 570 à ponton). Parmi les autres employeurs notables, sont l’hôpital-hospice (940 sal., 150 lits), une clinique de rééducation Clinea (150 sal.), la thalassothérapie SMT (20 sal.), Douarnenez Habitat (25 sal.), l’aide à domicile Junior Senior (35 sal.); un centre Leclerc (140 sal.) et un Intermarché (100 sal.). L’original éditeur du Chasse-Marée, revue très appréciée des amateurs de mer, s’est installé en 1981.

La ville a des collèges et lycées publics et privés, une école de pêche, un centre des arts; 1 400 résidences secondaires (14% des logements), 5 campings (550 places), 9 hôtels (180 chambres). Peuplée de 1 800 hab. au début du 19e siècle, était passée à 12 000 en 1900 avant de redescendre à 10 600 en 1936; la fusion de 1945 l’avait amenée à plus de 20 000, mais elle a décliné depuis, surtout après 1975; elle a perdu 1 700 hab. depuis 1999.

L’aire urbaine de Douarnenez au sens Insee est de 16 000 hab., avec Pouldergat; l’unité urbaine se limite à la commune. La communauté de communes Douarnenez Communauté compte 5 communes et 20 100 hab. pour 10 600 ha dont 926 de bois, et siège dans la ville. Le nouveau canton de Douarnenez a 16 communes, 34 200 hab., 28 450 ha; il inclut tout le cap Sizun.

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