Dunkerque

(87 550 Dunkerquois, 3 734 ha) est une sous-préfecture du département du Nord, à 85 km de Lille. La ville, dont le nom évoque une «église des dunes», semble avoir commencé au 7e s. comme port de pêche. L’activité s’est orientée à partir du 14e s. vers la course, une forme alors fréquente de la piraterie maritime, qui appelle en contrepartie de solides défenses contre les attaques en représailles. Ballottée entre plusieurs royaumes, Dunkerque fut définitivement française en 1662 et ses corsaires opérèrent à l’occasion pour le roi de France. Le plus célèbre fut Jean Bart (1650-1702), toujours honoré. Puis Dunkerque devint un port de pêche à la morue des mers d’Islande, avant de s’engager à partir de 1874 dans une profonde transformation vers le commerce et l’industrie, en raison du développement de son arrière-pays lillois et charbonnier.

L’histoire compliquée des paroisses et communes des environs a donné au territoire de la commune de Dunkerque un étrange dessin. Il entoure les communes de Saint-Pol-sur-Mer et Fort-Mardyck, et possède une enclave à l’ouest de Grande-Synthe, avec l’étroite bande du territoire de Mardyck, commune fusionnée en 1979 en dépit de l’interposition de Grande-Synthe. Saint-Pol et Fort-Mardyck, à l’est de Grande-Synthe, ont fini par être réunies à leur tour à Dunkerque en 2010. Les anciennes communes de Petite-Synthe et Rosendaël, au sud-ouest et au sud-est, avaient été intégrées en 1971. Ce territoire, discontinu, s’étire ainsi d’ouest en est, sur une douzaine de kilomètres du littoral de la mer du Nord, qui fait face au nord. Il englobe à l’est la station balnéaire de Malo-les-Bains, une autre ancienne commune, intégrée en 1969.

Le centre-ville se tient un peu à l’écart du littoral, entre les bassins du Port Est, où aboutit le canal de Bourbourg, et le chenal d’écoulement des wateringues, qui prolonge le canal de Bergues et d’où part vers l’est le canal de Furnes. Autour de la place Jean-Bart, il contient l’hôtel de ville de 1901, doté d’un beffroi de 75 m, le vieux beffroi des 13e et 15e s. (53 m) avec un carillon de 48 cloches, l’église Saint-Éloi (16e et 18e-19e s.) et le musée des Beaux-Arts. À la limite nord du centre, le Leughenaer est le plus ancien monument dunkerquois, vieille tour de la muraille du 14e s. dont le nom signifie «tour du menteur». Plus au nord au bord du chenal, dans le grand jardin Jean Harp, a été construit le musée d’art contemporain; un musée portuaire a été aménagé dans l’ancien entrepôt des tabacs.

Malo-les-Bains abrite près de la plage le casino et le palais des Congrès, vers l’intérieur un musée-aquarium et une Maison de l’écologie urbaine et de l’environnement, et tout à l’est les espaces de loisirs des Dunes de Flandres, dont les dunes elles-mêmes sont protégées par des réserves naturelles. À l’ouest du centre-ville sont la gare, le siège de la Communauté urbaine et un complexe de cinémas, le bassin de la Marine et le bassin du Commerce en partie ouverts à la plaisance, puis en aval le port du Grand Large. Sur l’étroit terre-plein qui longe ses bassins à l’ouest, ont pris place des établissements universitaires, le musée portuaire, la Poste, la Chambre de commerce et le Port autonome, puis le phare de 1843, qui monte à 63 m et a une portée de 48 km. Vers l’ouest se succèdent les six darses parallèles du Port Est, plus des formes de radoub et des docks flottants; deux grandes écluses séparent ces installations de l’avant-port, ouvert sur la mer. Au-delà, le bassin Maritime s’étire sur 6 km le long de l’aciérie, jusqu’au bassin de Mardyck et au canal des Dunes qui mène au port Ouest et à Gravelines.

Le port de Dunkerque est le troisième de France, avec un trafic annuel de l’ordre de 50 Mt, et le premier pour les minerais et charbons (plus de 20 Mt), ainsi que pour les fruits en conteneurs. Ses darses ont été construites entre 1874 et 1916; l’usine sidérurgique des Dunes (actuelle Ascométal) est apparue en 1913, mais à Leffrinckouke; le port en restait encore à sa partie orientale, près de la ville. Après les événements dramatiques de la seconde guerre mondiale, le port a dû être reconstruit entre 1945 et 1952. La raffinerie de pétrole BP s’est installée en 1958, assez près des darses, la sidérurgie Sollac l’année suivante un peu plus à l’ouest en bordure du nouveau bassin Maritime, réalisé de 1958 à 1962. Suivirent la mise en service de la darse 6 (700 m de long) après la destruction de la base sous-marine allemande (1964) et, autour de 1970, la mise en service du canal à grand gabarit Dunkerque-Escaut à partir du bassin de Mardyck, ainsi que de la grande écluse pour les navires de 125 000 t (365 m sur 50, 13,5 m de mouillage à l’origine), puis en 1973 de la raffinerie de pétrole Total; enfin, vers 1975, du port Ouest à 15 km du centre-ville.

Le port Ouest, ouvert mais accessible en tout temps, est dans la commune de Loon-Plage. Il est composé d’un avant-port protégé par une longue digue, et du grand bassin de l’Atlantique perpendiculaire à la côte et qui pourrait encore s’étendre vers le sud, accepte des navires de 350 000 t (20,5 m de tirant d’eau) et possède un terminal à conteneurs de 600 m de long. Il sert surtout aux relations rapides, roulage (ro-ro) et conteneurs. Il est relié au bassin Maritime par le canal des Dunes. Le contact se fait par le port Mardyck, également terminus du canal Dunkerque-Escaut porté à grand gabarit et qui, avec ses terre-pleins, forme le port Centre, bordé par la raffinerie Total (9,7 Mt/an), le crackage Polimeri (1,7 Mt/an) et, vers l’est, la grande aciérie Arcelor-Mittal ex-Sollac. Le port Est, à flot et donc à écluse, admet des navires de 130 000 t (14,2 m de tirant d’eau) par l’écluse Charles-de-Gaulle, et utilise aussi l’écluse Watier qui admet des navires de 45 000 t (280 m sur 40 m, tirant d’eau de 11 m), presque achevée en 1940 et refaite en 1947. Ses darses servent à des marchandises de diverses sortes et à la réparation navale; il dessert aussi l’usine d’huiles et bitumes de la SRD (ancienne raffinerie BP).

Le trafic, de 8 Mt en 1960, est passé à 45 Mt en 2000, 57 en 2007, 53 Mt en 2019. Il se divise en trois grandes catégories. Les vracs liquides (9 Mt) sont en hausse grâce aux gaz (6 Mt), qui bénéficient d’un nouveau terminal méthanier; les produits pétrolier (3 Mt) sont en baisse. Les vracs solides (23 Mt) sont surtout les minerais (13 Mt) et charbons (5,3 Mt) à l’entrée, les céréales (1 à 2 Mt) à la sortie; dans les autres vracs solides figurent notamment les sables et graviers, l’alumine et les scories, pour environ 500 000 t chaque. Les «divers» (20 Mt, dont 15 Mt au trafic Transmanche), qui concernent surtout le port Ouest à Loon-Plage, additionnent les conteneurs (450 000 evp, en progrès sensible), rouliers, frigorifiques, etc. Le port fluvial a un trafic de 1,8 Mt/an.

Au port Ouest, 10 liaisons quotidiennes de traversiers entre Dunkerque et Douvres sont assurées par Norfolkline en 120 minutes avec trois navires. La compagnie est une filiale du groupe danois DPDS qui l’a rachetée en 2010 à un autre danois AP Moller Maersk et transporte sur cette liaison 2,3 millions de personnes, 583 000 véhicules de fret et 579 000 véhicules de tourisme; 730 000 véhicules en 2019. Au total, le port reçoit 7 000 escales par an. Il occupe 7 000 ha, dont 3 000 sont encore disponibles, notamment à Loon-Plage où EdF a établi un port méthanier en 2017. L’autorité du Port Autonome, en place depuis 1966, emploie 500 personnes; mais le nombre total d’emplois de la zone industrialo-portuaire est estimé à 20 000. Les principales entreprises liées au port sont les services portuaires Boluda (espagnol, acquéreur des remorqueurs Abeilles en 2009), la Compagnie générale de Manutention (45 sal.), Lamanage de Dunkerque (45 sal.), manutention portuaire Barra (40 sal.), la réparation navale Arno (180 sal.) et divers transporteurs.

Dunkerque n’est pas qu’un port, mais une ville à part entière. Elle a désormais une activité universitaire, et elle est même le siège de l’Université du Littoral Côte d’Opale (ULCO), qui a 10 000 étudiants et 500 salariés. Elle y assure des enseignements de licences de sciences économiques et sociales, de lettres, langues et géographie, plus une part des licences de sciences partagées avec Calais; des licences professionnelles de production industrielle et d’industries chimiques et pharmaceutiques, d’intervention sociale, de logistique, de flux internationaux et de marketing; mastères d’analyse chimique et contrôle industriel, d’affaires internationales et ingénierie économique, d’espaces littoraux, et mastères de langues et lettres avec Boulogne; DUT de génie thermique, commercialisation, deust de logistique et des nouveaux métiers de la cité, Institut supérieur de commerce international, Maison de la recherche en sciences humaines.

Dunkerque a six collèges publics et deux privés, cinq lycées publics dont trois professionnels, cinq lycées privés dont trois professionnels. La ville accueille aussi le lycée agricole public de Rosendaël avec des formations d’adultes et d’apprentis. Le Cefral au nord du centre-ville est un centre de formation d’apprentis des métiers de l’hôtellerie. La ville est dotée d’un centre hospitalier (540 lits médicaux, 860 en tout) et d’une maternité (50 places), de la clinique Villette (130 sal., 120 lits), de trois instituts médico-éducatifs (260 places en tout) et plusieurs maisons de retraite dont la Pergola (120 places).

Dunkerque est également pourvue d’un tribunal de grande instance et d’une maison d’arrêt de 95 places. Elle dispose d’une scène de théâtre nationale (le Bateau-Feu). Enfin, elle a sa part de la fonction balnéaire grâce à Malo-les-Bains à l’est; la ville enregistre 400 places de camping et 370 chambres dans onze hôtels, et dispose d’un casino du groupe Tranchant (100 sal.), de complexes de cinéma AMC (40 sal.) et Ocine (30 sal.). Elle a aussi les problèmes d’une ville industrielle. Le quartier Sud de Dunkerque, autour des arrivées du canal de Bourbourg et du canal de Bergues, avec les ensembles de la Basse Ville, de l’Île Jeanty, plus le Jeu de Mail, le Banc Vert et le Carré de la Vieille, forment une «zone urbaine sensible» et «zone de rénovation urbaine» de 113 ha et 9 700 hab. Dans la commune sont aussi les stations de pompage des Wateringues Tixier (24 m3/s) et des Quatre-Écluses (10,5 m3/s).

La plus grande usine de l’agglomération reste l’aciérie d’Arcelor Mittal, mais elle est dans la commune de Grande-Synthe. À Dunkerque même, la principale usine est celle des médicaments AstraZeneca (420 sal.), établie dans la zone industrielle de Petite-Synthe au sud-ouest de la ville, près de l’A18 et de l’A26. Elle est assortie d’un gros laboratoire de recherche-développement en biotechnologies Minakem (230 sal., groupe français Minafin).

L’autre volet est celui des hydrocarbures, qui comprenait le crackage Polimeri (340 sal., 1,7 Mt/an) près du port Mardyck, les raffineries de pétrole Total (Raffinerie des Flandres, 360 sal., 7,7 Mt/an) assortie de l’ingénierie Total (120 sal.), et SRD (290 sal., Société de raffinage de Dunkerque, ex-BP, 1,4 Mt/an); orientée vers les lubrifiants, passée à Colas en 2010 et fermée en 2017, l’installation n’est plus qu’un simple dépôt pétrolier Total (120 sal.) issu de la Raffinerie des Flandres, assorti d’une ingénierie Total (95 sal.). La centrale électrique DK6 de GdF-Suez, thermique à cycle combiné, proche du port dans la zone industrielle de Dunkerque, ouverte en 1962, a été arrêtée en 2013. Elle avait une puissance de près de 800 MW; elle était alimentée par des gaz de l’usine Arcelor-Mittal et à partir du terminal gazier de Gravelines.

Dunkerque accueille les entreprises de produits chimiques Versalis (380 sal.), de mécanique et maintenance Endel (350 sal.), ADF Tarlin (95 sal.), Ponticelli (50 sal.); la réparation navale Damen (125 sal.), les métalleries Boccard (170 sal.) et Foure Lagadec (65 sal.), les chaudronneries Herindel (85 sal.) et Entrepose (70 sal.), la fumisterie Glieser (110 sal.), la fabrique de gaz industriel Gaz Opale (60 sal.), les plastiques Polychim (80 sal.) et Distriplast (75 sal.), une cimenterie Imerys (75 sal.). L’agro-alimentaire rassemble une boulangerie Delifrance (170 sal.) et l’industrie du poisson Appett Marine (90 sal.).

Dunkerque abrite aussi les installations électriques Eiffage (140 sal.), Cegelec (Actemium, 230 sal.), Spie (130 sal.), Snef (120 sal.) et SET (70 sal.); analyses Apave (60 sal.) et SFS (60 sal.); chauffage urbain Dalkia (120 sal.); distribution de gaz Engie (60 sal.); traitement de déchets Triselec (110 sal.) et Phoenix (95 sal.); constructions SPIE Batignolles (125 sal.) et Eiffage (60 sal.), isolation Poujaud (250 sal.) et ARS (75 sal.), location de matériel Sarens (60 sal.). Les chantiers sont représentés par Colas (115 et 90 sal.), Eurovia (100 sal.), Suez Eau (140 sal.), les espaces verts Idverde (70 sal.).

Dans le secteur tertiaire, les principaux employeurs sont les gestions de logements Flandre Opale Habitat (115 sal.) et Cottage social des Flandres (100 sal.); assurances CGM (100 sal.); ingénierie Ekium (120 sal.); plusieurs magasins Carrefour (260 et 55 sal.), E. Leclerc (95 sal.), Match (90 sal.), Intermarché (50 sal.). S’y ajoutent parmi les services divers la restauration collective Dupont (85 sal.), l’aide à domicile O2 (95 sal.) les agences de travail temporaire CRIT (100 sal.) et Norton (95 sal.), les nettoyages Onet (115 sal.), Ramery (75 sal.), DK Propre (75 sal.), Serv&Vous (70 sal.). Les transports urbains sont confiés aux Transports de Dunkerque et Extensions (STDE, 400 sal.), du groupe Veolia, dite aussi DK’Bus Marine; SNCF Voyageurs (100 sal.) et SNCF Réseau (50 sal.); transports routiers Mauffrey (150 sal.), Bolloré (90 sal.), Hautier (80 sal.), Becquet (60 sal.), Depaeuw (60 sal.), THDF (60 sal.), Saga (55 sal.) manutention et services portuaires Boluda (90 sal.), SNM (75 sal.), Scorail (20 sal.)

Mardyck, village de l’agglomération de Dunkerque, célèbre pour sa démesure industrielle et son groupe d’éoliennes. En fait, il s’agit d’une fraction de la commune de Dunkerque, mais à 10 km à l’ouest du centre-ville, séparée de Dunkerque par les territoires de Grande-Synthe, Fort-Mardyck et Saint-Pol-sur-Mer, et jouissant d’un statut de «commune associée», avec une mairie relevant du conseil municipal de Dunkerque. L’intégration date de 1979; Mardyck avait alors 320 hab., contre 465 en 1901.

Le village, situé à 2 km de la côte, et qui a le statut de commune associée, abrite à présent 360 hab. seulement mais, sur les 872 ha de son territoire, qui s’étire sur 8 km jusqu’au canal de Bourbourg, s’étale une partie de la zone industrialo-portuaire où se trouvent le terminal du gazoduc de Norvège, une cimenterie Lafarge, la raffinerie de pétrole Total, l’usine d’éthylène et plastiques de la firme italienne Polimeri et un site de cinq éoliennes installé en 2003 par le groupe pétrolier Total, en partie à des fins d’expérimentation de générateurs de grande puissance: deux éoliennes Vestas de 2 MW (80 m de diamètre), deux éoliennes Nordex de 2,5 MW (80 m de diamètre) et une éolienne General Electric Wind de 3 MW (104 m de diamètre).

Aussi la position du petit village de Mardyck, encerclé d’installations dangereuses et classées Seveso, défraie-t-elle régulièrement la chronique. Le canal de Mardyck, qui date de 1715, va du canal de Bourbourg à la mer et longe la limite sud-ouest de la commune, puis sa limite nord-est, passe entre raffinerie et aciérie et aboutit au bassin de Mardyck où il rejoint le canal des Dunes. La station de pompage de Mardyck est la plus puissante des Wateringues (25,2 m3/s). Mardyck détient 1 800 m de littoral, inhabité.

Fort-Mardyck est une ancienne commune de 141 ha, et 3 800 hab. en 1999, 6 km à l’ouest du centre de Dunkerque. Situé entre Grande-Synthe et Saint-Pol-sur-Mer, son territoire n’occupe qu’un quadrilatère entièrement urbanisé entre Grande-Synthe et les installations sidérurgiques littorales. Pour le reste, le territoire est surtout résidentiel, avec quelques ateliers; parc de loisirs avec zoo, sur 2 ha. L’habitat était issu d’une petite colonie sur le site d’une ancienne forteresse espagnole, construite en 1622, rachetée en 1662 et dont les défenses furent rasées dès 1670, à quelques restes près. Un hameau de marins pêcheurs y fut ensuite établi, dont la concession ne fut abolie qu’en 1962; d’abord orientés vers la pêche locale, ils ont participé au 19e s. à la saga des pêcheurs d’Islande. La commune a été créée en 1793, puis rattachée à Mardyck en 1800, à Grande-Synthe en 1830, enfin recréée en 1867 avec un millier d’habitants, passés à 2 000 dans l’entre-deux-guerres, et culminant à 4 800 hab. en 1975; la population a sensiblement diminué ensuite. En 2010, Fort-Mardyck disparaît des listes de communes: la fusion avec Dunkerque a été entérinée.

Saint-Pol-sur-Mer, ancienne commune du département du Nord dans le canton de Dunkerque-Ouest, a été intégrée à la commune de Dunkerque en 2010. Elle se situe face à Dunkerque de l’autre côté du port, entre celui-ci et la N1. Ce ne fut d’abord qu’un simple hameau de Petite-Synthe, nommé le «trou aux ronces» (Dornegat). La commune a été créée en 1877 et s’est vu alors attribuer le nom de l’estaminet local; elle avait 1 500 hab., passés à 4 400 dès 1881 et à 10 300 en 1911, puis 18 700 en 1962; elle a atteint 23 800 hab. en 1990 pour redescendre à 22 400 en 2006. Son territoire était déjà presque entièrement encerclé par celui de Dunkerque. Les quartiers Ouest et la cité Liberté forment un «quartier prioritaire» de 137 ha et 10 500 hab., à l’ouest de la commune et près de la gare de triage; ce périmètre a obtenu un statut de zone franche urbaine. Un nouveau beffroi signale depuis 2003 le centre-ville rénové, avec treize cloches et quatre grands jacquemarts. Saint-Pol a deux collèges publics et un privé, un lycée professionnel public, une maternité (55 places), un centre de spectacles moderne Romain Rolland et une académie de musique. Saint-Pol reste principalement résidentielle et tertiaire, en dehors de quelques ateliers. Elle a un centre commercial autour d’un hypermarché Carrefour, et divers ateliers et bureaux de taille modérée.

Côté est, Rosendaël avait été créée en 1860 à partir des territoires de Coudekerque-Branche et de Téteghem, avec 2 100 hab. Puis de son territoire est sortie Malo-les-Bains en 1891; mais elle a poursuivi sa croissance, atteint 10 000 hab. en 1901, et fini par parvenir à 20 000 hab. en 1962. Enfin, elle a fusionné avec Dunkerque en 1971.

Dunkerque avait déjà 29 000 hab. en 1850, puis a plafonné à un peu moins de 40 000 hab. entre 1885 et 1911, et n’avait que 31 000 hab. en 1936. Les destructions de la guerre l’ont laissée exsangue et elle n’avait encore que 27 500 hab. en 1968, avant de sauter à 73 800 hab. à la faveur des premières fusions, puis de grandir encore avec celles de 2010. L’agglomération approche les 200 000 habitants: la communauté urbaine de Dunkerque est la deuxième intercommunalité du Nord, associant 17 communes et 195 900 hab. L’Insee attribue à Dunkerque une «unité urbaine» de 164 000 hab. (8 communes), une «aire d’attraction de 260 800 hab. (66 communes). L’arrondissement a 374 100 hab., 111 communes, 144 279 ha.

Deux nouveaux cantons portent le nom de Dunkerque. Le premier (50 700 hab.) contient une fraction de la commune; le second (49 700 hab.) englobe le reste et quatre autres communes.

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