île de l’ensemble des Éparses dans le sud du canal de Mozambique à 22°22’S et 40°22’E, à 350 km ONO de Tuléar (Madagascar) et 500 km du Mozambique. C’est un atoll quasi circulaire de 7 km sur 6, doté d’un très large platier et enserrant un petit lagon peu profond au sud-est; il occupe 2 800 ha, dont 2 220 émergés, ce qui en fait la plus étendue des îles Éparses. Le lagon est largement couvert par une mangrove de palétuviers, les terres sèches étant couvertes d’euphorbes au nord, d’une prairie au sud; des filaos et des cocotiers ont été plantés. L’île abrite un troupeau de 300 à 400 chèvres, de nombreux rongeurs, des tortues et des quantités d’oiseaux de mer, plus des flamants roses aux périodes de migration; et beaucoup de moustiques.

Elle a été vue et décrite en 1774 par le navire anglais Europa, dont le nom lui a été attribué beaucoup plus tard par un cartographe. Elle a pu servir de refuge de pirates au 19^e siècle, a reçu quelques habitants vers 1860, des Français venus de Tuléar, qui y ont introduit les chèvres, et la France en a pris possession en 1896-1897. L’île a été habitée au début du 20^e siècle par deux familles réunionnaises qui prélevaient l’écaille des tortues et cultivaient le sisal; elles ont laissé quelques traces et des tombes.

Europa est devenue à présent réserve naturelle intégrale. Une station météorologique est entretenue depuis 1949 au nord-ouest de l’île, et a été rénovée en 1981. L’île est desservie par une piste aérienne en 1950 puis un aérodrome depuis 1973 (piste de 1 500 m) et gardée par un petit détachement militaire du 2^e RPIMA; elle a ainsi environ 15 à 20 habitants au total. Elle n’a pas d’accès maritime.