Fécamp

(19 300 Fécampois, 1 507 ha dont 260 de bois) est un ancien chef-lieu de canton de Seine-Maritime dans l’arrondissement du Havre, 45 km au NNE du Havre, sur la Côte d’Albâtre au débouché de la rivière de Valmont. La ville est sur la rive gauche, au pied des falaises; en face se dresse la pointe Fagnet, qui offre sur Fécamp un superbe point de vue de la chapelle marine de Notre-Dame-du-Salut. Un parc de cinq éoliennes (Neg Micon, 4,5 MW, à EDF) a pris place sur ce relief. Au sud sur le plateau, les hameaux de la Ferme Saint-Jacques et de la Roquette encadrent un vaste ensemble de services avec lycée, sports et hôpital, parcours d’aventure. Plus à l’est, le promontoire de confluence de la Ganzeville et de la Valmont a servi d’oppidum; au pied se visitent les Jardins de Louanne. Le finage s’étend vers l’est le long de la Valmont, jusqu’à 5,5 km de la mer.

Fécamp fut un actif port de commerce et surtout de pêche, d’où partaient les terre-neuvas après les bénédictions du grand pardon. Il reste des pêcheurs dans un port rénové comportant quatre bassins, mais la pêche connaît des difficultés; la criée enregistre 3 200 t/an, sur un débarquement total de 5 200 t; les sardines dominent largement en tonnage, les soles puis les coquilles saint-jacques en valeur. On enregistre 37 bateaux, dont deux de grande pêche. Le trafic du port de commerce est d’environ 250 000 t/an.

La ville est de plus en plus satellisée par Le Havre, pour les emplois comme, en sens inverse, pour les loisirs. Elle offre aux visiteurs un port de plaisance de 800 places à ponton dont 230 en bassin et le reste en avant-port; une église gothique issue de l’abbaye bénédictine installée autour de 1200, longue de 127 m et dont les parties sont des 12e-13e et 15e-18e s., et dotée d’une tour lanterne de 65 m; les restes de l’ancien palais ducal en face, entouré de vieilles maisons; un «palais de la Bénédictine» néogothique et néorenaissance édifié en 1876 à la gloire de la célèbre liqueur, un musée des arts et de l’enfance accompagné d’un arboretum, un musée des Terre-neuvas et de la pêche ouvert en 1988; plus un petit casino du groupe Émeraude (45 emplois), un peu à l’écart de la ville à l’extrémité méridionale de la plage. Sur une butte au SE, se voient les ruines d’un château féodal et, plus à l’est, le «camp romain» du Canada, un ancien oppidum gaulois en éperon barré dominant la confluence Durdent-Valmont et le jardin de Louanne.

Le grand ensemble d’HLM du Ramponneau, sur le plateau au sud-ouest de la ville, a été classé en zone urbaine sensible. La ville compte trois collèges et deux lycées publics (dont un professionnel), un collège et un lycée privés; centre hospitalier (165 lits) et clinique (90 sal., 60 lits). La municipalité emploie 500 personnes, la communauté de communes 40. Un projet de grand parc éolien en mer, dit des Hautes Falaises, a été envisagé (50 à 60 mâts, 250 à 300 MW, à 7 km de la côte).

L’agglomération de Fécamp réunit de nombreuses entreprises, dont certaines sont dans les communes voisines d’Épreville et Saint-Léonard. Le port entraîne des industries de transformation du poisson, mais Ledun-Pêcheurs d’Islande a disparu et les anciens Terre-Neuvas, passés au groupe islandais SIF puis devenus Delablie au sein du groupe Labeyrie, sont à Épreville; restent dans l’alimentaire à Fécamp même Sepoa (25 sal.), Laude (viandes de boucherie, 25 sal.), la boulangerie Barray (20 sal.). Parmi les autres entreprises, électricité Partn-Elec (30 sal.), menuiserie et aménagements de magasins Lamy-Lecomte (35 sal.). Le secteur tertiaire ajoute notamment le centre commercial Carrefour (110 sal.) et un supermarché du même groupe (35 sal.), un Intermarché (35 sal.); comptabilité ECE (55 sal.), Immobilière de Normandie (45 sal.); autocars Keolis (230 sal.); La Poste (60 sal.). La population de Fécamp a presque constamment progressé pendant deux siècles, passant de 7 500 hab. en 1820 à 15 000 en 1900, 18 000 en 1950, culminant à 22 500 en 1975. Elle diminue depuis et aurait perdu 2 180 hab. après 1999.

Fécamp est le siège de la communauté d’agglomération Fécamp Caux Littoral (33 communes, 39 500 hab.). L’unité urbaine Insee est donnée pour 20 600 hab. (deux communes), l’aire urbaine pour 27 100 (13 communes). Le nouveau canton de Fécamp a 35 communes, 39 700 hab.

La Bénédictine de Fécamp. Cette liqueur renommée n’est en rien le fruit d’une abbaye locale. Elle est produite d’après une recette retrouvée en 1863 par Alexandre Le Grand, négociant en vins à Fécamp, dans un vieux recueil signalant l’élixir de Dom Bernardo Vincelli, un bénédictin vénitien de la Renaissance, qui a séjourné à l’abbaye de Fécamp. La liqueur utiliserait 27 plantes; son nom fut trouvé par Le Grand, qui en vendait déjà 150 000 bouteilles en 1873 et fit construire le Palais de la Bénédictine dès 1876; la firme y ajouta B&B (Benedictine & Brandy) à la fin des années 1930 pour le marché états-unien. L’ensemble appartient aujourd’hui au groupe Bacardi-Martini; une distillerie d’apparat se visite au Palais de Fécamp, mais la production et le siège sont à Tourville-les-Ifs (45 sal.).

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