Fos-sur-Mer

(15 870 Fosséens, 9 231 ha dont 870 de bois) est une commune des Bouches-du-Rhône dans la Métropole d’Aix-Marseille-Provence (territoire d’Istres-Ouest Provence), 10 km au SSO d’Istres. Le village historique est en bord de mer et de l’étang de l’Estomac, accroché au rocher de l’Hauture qui conserve des restes du château des 10e et 13e s., et près de petits marais salants. Un port y avait été aménagée sous le général Marius vers 100 avant notre ère, et relié à Arles par un canal; mais ce qui peut rester de ces aménagements n’a pas encore été retrouvé, à l’exception de quelques stèles. Puis un château s’est accroché au rocher de l’Hauture. Le bourg s’est ensuite serré dans la plaine côtière. On remarque la promenade de l’allée des Pins (19e s.) à l’entrée du village, le musée de l’ancien village, une église en partie du 11e s., le phare de Saint-Gervais élevé en 1978 et haut de 47 m. La commune a un collège public, plusieurs plages et un port de plaisance de 820 anneaux, des arènes.

La mention «sur-Mer» est de 1888; le territoire communal a été réduit en 1866 par l’émancipation de Port-de-Bouc à l’est, en 1904 par celle de Port-Saint-Louis-du-Rhône à l’ouest. Aussi, de 2 200 hab. en 1861, la population s’était-elle réduite à 1 000 en 1906. Elle augmente depuis: 2 300 hab. en 1954, 6 700 en 1975, 10 000 en 1985; elle a crû de 1 140 hab. après 1999. Elle englobe à l’est trois étangs qui occupent des cuvettes d’origine karstiques modelées par l’érosion dans les collines calcaires: l’Estomac (215 ha), l’Engrenier (110 ha), et Lavalduc (300 ha) un peu au nord. Le reste se déploie dans la plaine de Crau et a été l’objet de vastes remaniements avec la création de la zone industrialo-portuaire de Fos, forte de 8 000 emplois et qui s’étend sur 20 000 ha.

Dès 1961 s’ouvrait le chantier de l’oléoduc sud-européen, ravitaillant les raffineries de pétrole du Rhône, du Rhin et du Danube à partir du terminal pétrolier de Fos en 1962; la raffinerie de pétrole de Fos ouvrait en 1965. La décision de transformer le fond du golfe de Fos en grand site d’industrie portuaire a suivi aussitôt, en un temps d’expansion industrielle et de la mode de la sidérurgie en bord de mer. Le syndicat mixte d’aménagement a été créé en 1963, le Livre blanc de l’organisme d’aménagement de Marseille a été approuvé en 1969 et le syndicat communautaire d’aménagement créé en 1973; la même année, l’aciérie de la Solmer entrait en production.

Quatre darses ont été creusées au fond du golfe: une occidentale dans la commune de Port-Saint-Louis-du-Rhône (bassin de Gloria ou Darse 3), à Fos deux très longues (Darses 1 et 2) s’enfonçant de 4 et 5 km dans les terres, laissant entre elles le terre-plein de Caban. Une autre darse plus courte à l’est, dite Darse Sud, fait du site de Cavaou une presqu’île. Prolongée par deux longues jetées, elle sert de terminal pétrolier, pouvant accueillir des navires jusqu’à 400 000 t. La raffinerie Esso (310 sal.), installée sur 275 ha près du village, a une capacité de traitement de 6,1 Mt/an. Elle est relayée au nord par les périmètres des 40 réservoirs (2,4 Mm3) de la SPSE (Société du Pipeline européen, 160 sal.) qui débite 23 Mt/an et intéresse 16 sociétés dont 28% à Total, 22% Esso, plus BP, Shell, BASF, etc., et dessert 5 raffineries de Feyzin à Karlsruhe, par 3 conduites; réservoirs des Dépôts pétroliers de Fos (70 sal.).

L’aciérie de l’ex-Solmer devenue Sollac, puis Arcelormittal, est juste à l’ouest où elle emploie 2 430 salariés et occupe 1 600 ha; elle utilise la fonte de deux hauts fourneaux, une cokerie de 1,5 Mt/an, et produit 4,5 Mt d’acier par an. Plus au nord ont pris place les zones d’activités du Ventillon, de la Fossette et de Feuillane. La presqu’île de Caban, entre les darses 1 et 2, a reçu en 1973 sur 260 ha les installations sidérurgiques sur ferrailles importées d’Asco Industries (500 sal.) et Ascométal (450 et 320 sal.) ex-Renault (SAFE), passé à Usinor puis en 1999 à l’italien Lucchini (très lié à des capitaux russes), repris en 2014 par un nouveau consortium à majorité française, puis en 2018 au suisse Schmolz-Bickenbach. S’y ajoute l’allemand Evertz (sidérurgie, 75 sal.). Dans la chimie se signale l’usine Lyondell (états-unien) acquise par le néerlandais Basell (310 sal) sur 60 ha pour la production de propylène, alcool butylique et glycols, Kemone (360 sal., vinyle, au groupe étatsunien Klesch à partir d’Atochem puis Arkema), L’Air Liquide (85 sal.), Bayer (85 sal.), Elengy (gaz liquide, groupe Engie, 160 sal.), Engie (gaz, 100 sal.).

Fos accueille aussi une cimenterie Imerys (90 sal.) ex-Lafarge, spécialiste du ciment alumineux (Ciment Fondu), les usines métallurgiques et ingénieries Ortec (180 sal., découpage), Ateliers de Fos (ADF, 260 sal., chaudronnerie, nouvelle usine de 2018), CMI Tech Pastor (280 sal.), Azur (170 sal.), Omegatec (95 sal.), Tecmi (55 sal.), Endel (220 sal. mécanique), Harsco (210 sal., états-unien, mécanique), les constructions de wagons Inveho Uff (120 sal., ex-Ferifos, groupe Emewa); conditionnement à façon Prestafer (55 sal.), production d’électricité Veolia (120 sal.) et Cycofos (50 sal.), installations électriques SNEF (140 sal.) et Cegelec (85 sal.).

Dans la logistique apparaissent les manutentions portuaires Eurofos (240 sal., groupe allemand Drachser), Somarsid (125 sal., filiale de Mittal par Arcelor), Seayard (170 sal., groupe MSC); entreposage Distrimag (230 sal.), base de distribution Ikea (160 sal.), engins de levage Foselev (50 sal.); autocars Transdev (65 sal.). Dans d’autres domaines, magasin Intermarché (40 sal.); intérim Adequat (540 sal.), Start People (70 sal.), RAS 580 (65 sal.) et Adecco (60 sal.); gardiennage Ranc (55 sal.), nettoyages Atalian (220 sal.) et Derichebourg (130 sal.); enlèvement et traitement de déchets Evere (140 sal.) et Phoenix (90 sal.).

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