Glorieuses (les)

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groupe d’îles de l’ensemble des Éparses dans le canal de Mozambique à 11°35’S et 47°20’E, au nord-ouest de Madagascar (160 km) et au nord-est de Mayotte (260 km). Il s’agit en fait d’un seul ensemble corallien inscrit dans une couronne de récifs irrégulière de plus de 17 km de long enfermant un grand lagon. À l’extrémité ouest émerge la seule île habitée, dite Grande Glorieuse, de forme presque ronde et de 3 km de diamètre, bordée de dunes de sable au nord-est. À 13 km au nord-est émerge l’île du Lys, de 600 m de diamètre, inoccupée sauf par des chèvres. Quelques pointements récifaux se distinguent ailleurs: les Roches Vertes à l’ESE, ainsi nommées en raison de leur végétation, l’île aux Crabes, un banc de sable. Au total, moins de 1 000 ha sont émergés.

Cet atoll a été découvert très tardivement, en 1878, par un Réunionnais d’origine française, Hippolyte Caltaux, qui l’a baptisé en hommage aux Trois Glorieuses de la Révolution de 1830, l’a aussitôt proclamé français et s’y est installé avec la tolérance de l’administration dès 1880, en y créant une cocoteraie. La prise de possession officielle est de 1892 et l’île fut rattachée à Mayotte en 1895, avant de connaître d’autres statuts. Caltaux retiré en 1907, l’exploitation passa à la Société des îles de Madagascar; en 1921, l’île avait 17 habitants, tous travailleurs seychellois. L’exploitation du coprah fut abandonnée pendant la Seconde Guerre mondiale puis reprit: l’île avait encore 22 habitants en 1954, dont 10 femmes, et 15 000 cocotiers; l’arrêt définitif est de 1958.

Le gouvernement français, qui avait fait installer une station météo en 1954, fit alors passer l’île dans le domaine privé de l’État, comme les autres Éparses, y installa un poste militaire en 1973 et institua l’île en réserve naturelle en 1975. Sur l’île principale, dotée d’une piste de 1 300 m mais dépourvue de port, sont en permanence quelques météorologues, une quinzaine de militaires et un gendarme.