Gonfaron

(4 390 Gonfaronnais, 4 042 ha dont 2 002 de bois) est une commune du département du Var dans la CC Cœur du Var, 10 km au sud du Luc. Le village est dans la dépression périphérique des Maures sur la N97; la voie ferrée s’insinue entre le village et la côte (gare), l’autoroute A57 passe légèrement à l’est dans la plaine. Sa place principale, large et ombragée de platanes, est réputée, ainsi que son parcours des seize fontaines. Le finage s’étend peu sur le revers de côte au nord, mais assez largement sur le massif des Maures au sud. Il y monte à 716 m non loin du col des Fourches, où la route vers Saint-Tropez et le GR9 franchissent à 535 m la crête septentrionale des Maures près de la Sauvette; restes d’un oppidum de la Carnaraute au nord du village sur la côte calcaire.

La population a culminé à un peu plus de 2 500 hab. à la fin du 19e s., puis est descendue à 1 700 hab. entre 1936 et 1962; elle augmente depuis, ajoutant encore 1 560 hab. après 1999 (+55%). La commune cultive 677 ha de vignes et a une cave coopérative (25 sal.), un Intermarché (20 sal.). Le jardin du Repenti offre un bel ensemble de plantes de rocaille. L’écomusée évoque l’ancien travail du liège, qui fut une spécialité locale. L’école de conduite AGS de formule 1 (20 sal.), créée par Henri Julien, utilise le circuit du Luc. Le Village des Tortues, établi au pied des Maures à l’est de Gonfaron en 1988, se consacre à l’élevage et à la conservation de tortues sur 3 ha, notamment de tortues d’Hermann, avec enclos de reproduction, d’adaptation, écloserie, clinique, etc.; il est complété par un hameau des ânes.

La célèbre histoire doublement savoureuse des ânes qui volent au pays de Gonfaron, qui a longtemps fait la gloire du village, a été racontée par Jean Aicard dans Maurin des Maures (chap. 37): l’«âne» était en fait un benêt sacristain, lancé dans un précipice à la poursuite de son chapeau envolé; plusieurs siècles après, les Gonfaronais, prenant à la lettre la vieille légende oubliée, voulurent faire voler un âne en lui insufflant de l’air par un roseau; mais le maire était «très délicat, il lui vint une bonne idée: il retira le roseau, le retourna vivement et l’ayant replanté par l’autre bout dans le pertuis que vous savez, il put souffler plus proprement par l’orifice où personne, excepté l’âne, n’avait mis de bouche avant lui»… mais de ce mouvement il dégonfla la pauvre bête. L’âne ailé figure dans le blason de la commune; mais le récit officiel est bien plus plat et convenu dans le site municipal (un âne précipité dans un ravin en fuyant des taons, son maître ayant refusé de nettoyer le passage des processions…)

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