Grand-Serre (Le)

780 hab. (Grand-Serrois), 2 474 ha dont 560 de bois, chef-lieu de canton du département de la Drôme dans l’arrondissement de Valence, 28 km au nord de Romans à 480 m. La commune a un collège public; serrurerie-métallerie Espacs (35 sal.), moulinage de la Galaure (55 sal.). Le village est installé sur l’interfluve entre les vallées de la Galaure au sud et de son affluent de droite le Galaveyson au nord; le camp militaire du Chambaran occupe au NE une partie de la commune. Celle-ci a eu jusqu’à 1 800 hab. au 19e s., et un minimum de 700 hab. en 1975.

Le canton a 8 300 hab., 11 communes, 18 580 ha dont 4 218 de bois; il est le plus septentrional du département, limitrophe du département de l’Isère. Il est traversé au nord par la plaine de Valloire, drainée par l’Oron et la Veuse; le relief du Chambaran porte en son centre la forêt de Mantaille; la partie méridionale du canton est drainée par la Galaure et par l’Herbasse. Au sud-est, à 10 km du chef-lieu dont elle est séparée par de grands bois, Montrigaud (460 Rigaudmontains, 2 873 ha dont 1 350 de bois) est aux sources de l’Herbasse; la commune a eu plus de 1 600 hab. dans les années 1830, 340 seulement en 1982.

Le village le plus connu est certainement Hauterives (1 400 Hauterivois, 3 051 ha dont 959 de bois), au bord de la Galaure 7 km à l’ouest du chef-lieu, où se visite le «palais idéal du facteur Cheval», célèbre œuvre d’art «brut» élaborée de 1879 à 1912 par Ferdinand Cheval (1836-1924), célébrée par les surréalistes et classée monument historique en 1969, mais dont l’entretien s’avère difficile; il reçoit quelque 120 000 visiteurs par an. La commune a aussi un atelier de meubles (Lallier, 40 sal.), une métallerie (Poirier, 25 sal.), un institut médico-éducatif. Du sel est exploité dans un forage à Hauterives, dissous dans l’eau chaude et expédié par conduite sur 85 km jusqu’à l’usine Chloralp de Pont-de-Claix (Isère); la mine de sel stocke aussi du propylène. La population d’Hauterives a culminé à 2 600 hab. en 1851 et s’est abaissée jusqu’à moins de 1 100 en 1975.

À Lens-Lestang (680 Lenselois, 1 641 ha dont 547 de bois), 6 km au NO du chef-lieu au bord de la plaine de Champlard que draine l’Oron, sont une fabrique d’équipements de radio SEE (Service électronique engineering, 60 sal.) et un musée d’ours en peluche et de poupées. La commune, qui fut jadis Lens l’Étang, avait encore 1 300 hab. en 1886 après avoir cédé quelques territoires, et sa population évolue peu depuis 1970. Manthes (580 Manthenois, 683 ha), au bord de la Veuse 4 km au NO de Lens, a un atelier de Drôme-Confection (25 sal.) et le nettoyage Faure (35 sal.). Elle a été créée en 1884 à partir de Lens-Lestang et de sa voisine Moras-en-Valloire (620 Morassiens, 858 ha dont 450 de bois), 5 km à l’ouest de Lens; Moras a un village d’allure médiévale et utilise un ancien château comme hôtel de ville. La commune s’étend au sud dans la forêt de Mantaille, qui la sépare d’Hauterives. Elle fut étendue et a eu jusqu’à 4 500 hab. en 1851, mais elle a cédé entre 1855 et 1884, à quatre reprises, des sections qui ont permis la création des communes de Lapeyrouse-Mornay, Épinouze, Saint-Sorlin-en-Valloire et Manthes.

La ligne de TGV passe entre Moras et Saint-Sorlin-en-Valloire (1 600 Saint-Sorlinois, 2 650 ha dont 1 021 de bois), village-centre assez bien équipé à 14 km ONO du Grand-Serre et 6 km ENE d’Anneyron, au bord de la Veuze, et qui fut naguère un grenier à blé. Elle a un collège public, métallerie Samm (30 sal.), charpentes Rousset (40 sal.), supermarché U (40 sal.). La commune n’a été créée qu’en 1880, à partir de Moras, sous le nom de Saint-Sorlin, complété en 1920; elle avait près de 1 800 hab. à sa création, est descendue à moins de 1 400 entre 1946 et 1975, puis s’est un peu étoffée; elle a gagné près de 200 hab. de 1999 à 2005.

À Épinouze (1 100 Épinouziens, 1 121 ha), à l’angle NO du canton au bord de l’Oron, ancienne commanderie de templiers du 12e s. avec chapelle à Lachal; fabrique d’outillage à main Sandvik (120 sal.). La commune a été créée en 1878 à partir de Moras, avec 860 hab.; longtemps stable, sa population a un peu augmenté après 1950. En amont à Lapeyrouse-Mornay (810 Lapeyrousiens, 1 145 ha), 13 km NO du chef-lieu, l’entreprise Laquet (100 sal.) est spécialiste d’aménagements paysagers et sportifs. La commune n’a été créée qu’en 1855, à partir de ses deux voisines Lens et Moras, avec 770 hab.; sa population s’était abaissée à moins de 600 hab. de 1946 à 1975; elle a gagné plus de 200 hab. de 1999 à 2005 (+26%).