Guerville

2 000 hab., 998 ha, chef-lieu de canton des Yvelines dans l’arrondissement de Mantes-la-Jolie, 7 km au SSE de la sous-préfecture et juste à l’est de Mantes-la-Ville. Le bourg est établi dans un vallon qui échancre le plateau défoncé par la profonde vallée du ru de Senneville. Le reste de l’habitat est, avec le hameau de Senneville au sud-est, celui de Fresnel dans un proche vallon donnant sur la même vallée, et celui de la Plagne au nord dans une autre échancrure, orné d’une chapelle classée du 11e s. En outre, des maisons et des ateliers ou entrepôts se dispersent en aval au creux de la vallée, jusqu’en bord de Seine.

Guerville possède environ 3 km de rive gauche de la Seine, au pied d’un coteau abrupt que longent la voie ferrée Paris-Mantes-Le Havre, l’ex-N 13 (D 113) et même l’autoroute de Normandie, qui offre une halte. La pointe nord de la commune en bord de Seine accueille une cimenterie Calcia (320 sal.) et le centre technique du groupe (ingénierie, 120 sal.), les produits chimiques Axim (35 sal.), un atelier de conditionnement Abo Cosmétique (35 sal.), les cartonnages Duthoit (35 sal.). Guerville avait 770 hab. dans les années 1930, 1 300 en 1962, 1 800 en 1975 et sa population n’augmente que lentement.

Le canton, formé en 1967, a 19 800 hab., 18 communes, 10 660 ha. Il s’étend au sud de la Seine sur le plateau Mantois. Les deux principales communes sont celles du nord-est, en bord de Seine au débouché de la Mauldre: Epône et Mézières-sur-Seine. La Falaise (640 Falaisiens, 300 ha), voisine d’Epône et d’Aubergenville, se niche sur le coteau escarpé de rive gauche de la Mauldre et tourne le dos à son chef-lieu de canton; un château néo-renaissance de 1858 avec parc est affecté à une colonie de vacances; le jardin à bassins d’eau vive d’Aigue-Flore a été aménagé au 18e s. et remis récemment en état par la commune. Celle-ci n’avait que 210 hab. en 1931 et a crû après 1950, passant à 430 hab. en 1968. L’extension de l’habitat s’est principalement faite tout le long de la vallée de la Mauldre, face à Nézel. Le plateau, cultivé, porte le bois des Houx et la grosse ferme de la Mare Malaise au sud-ouest.

À l’extrême sud-est, Andelu (460 Andelusiens, 396 ha) est une commune de plateau dont le finage dessine une quasi-enclave entre les cantons de Maule et de Montfort-l’Amaury; le village est à 3 km de Thoiry et de son parc zoologique; un projet d’éoliennes semble y avoir été abandonné; tout au sud apparaît un poste de gaz du réservoir souterrain de Beynes. La commune avait 180 hab. en 1954 et poursuit sa progression (370 hab. en 1999). Jumeauville (580 Jumeauvillois, 777 ha) est à la source du vallon de Senneville, à 5 km au sud-est de Guerville; l’habitat s’y rassemble, à l’exception de la ferme du Logis au sud, à cour carrée du 17e s., qui propose une vente-cueillette de fruits et légumes. Le minimum de population a été au-dessous de 300 hab. entre 1930 et 1950.

Goussonville (600 Goussonvillois, 466 ha dont 220 de bois) et Boinville-en-Mantois (290 Boinvillois, 493 ha) s’interposent entre les précédentes. La première est dans un vallon affluent de gauche du ru de Senneville, et possède une bonne fraction de la vallée principale, où se dispersent des maisons. Au contraire, le finage de Boinville se cantonne au plateau. EdF y a installé le grand centre d’interconnexion de Mézerolles, à 4 km au sud de la centrale de Porcheville à vol d’oiseau; le clocher du village est inscrit. Le château de Goussonville a été transformé en clinique en 1953, puis rénové en centre de rééducation en 1997 (160 et 20 sal., 65 lits). La population de Goussonville croît depuis les 160 hab. de 1930, plus que celle de Boinville qui était à 140 hab. à la même époque, et qui a précisément ajouté «en Mantois» à son nom en 1933.

Hargeville (370 Hargevillois, 708 ha) est à 6 km au sud de Guerville: elle a des silos de la coopérative agricole Seine-Céréales-Île-de-France et un château du 17e s., au pied d’une longue butte boisée qui monte à 174 m et fixe la limite méridionale du finage, et qu’elle partage avec Saint-Martin-des-Champs (canton d’Houdan). Hargeville n’avait que 90 hab. en 1926, 140 en 1975. Entre les deux précédentes, Arnouville-lès-Mantes (810 Arnouvillois, 998 ha) est le plus gros village du plateau. L’habitat est rassemblé au village, mais tend à se disperser aux abords: la commune n’avait que 350 hab. dans les années 1930 et sa population ne cesse de croître. Seules, tout au nord, s’isolent la grosse ferme-château de Binanville et la ferme de Heurteloup. La limite sud-ouest de la commune court sur la longue butte du bois de Souville (176 m), dans le prolongement de celle d’Hargeville.Un site d’enfouissement technique de déchets de la Sita a trouvé place sur cet alignement dans une ancienne carrière à la pointe sud du finage, près du petit hameau de Milhérou; un projet d’éoliennes du groupe Total a échoué.

Breuil-Bois-Robert (710 Breuillois, 375 ha), juste à l’ouest de Guerville, occupe l’éperon du plateau entre le vallon de Senneville et la profonde vallée de la Vaucouleurs qui débouche à Mantes; la commune résulte d’une fusion de 1868 avec la commune de Bois-Robert-et-la-Brosse. Bois-Robert est un petit hameau du plateau au sud-ouest de Breuil; il n’y a plus de trace de La Brosse. La commune avait 220 hab. en 1931 et croît depuis.

Quatre communes s’alignent au fond de la vallée de la Vaucouleurs, par où se glisse la route de Mantes à Houdan. Rosay (370 Roséens, 454 ha dont 153 de bois) est en amont, à 11 km au sud de Mantes. Le domaine du Haut-Rosay a un château classé de brique et pierre et de style Louis XIII (16e au 19e s.), dont le parc a été réaménagé au 18e s.; le hameau de Saint-Corentin est au sud-est sur le plateau. Rosay avait 230 hab. à son minimum de 1926; sa population est stable depuis 1975.

Villette (530 Villettais, 463 ha dont 150 de bois) suit en aval, et son finage englobe les hameaux de Leuze et de Carré dans un petit vallon du bord de plateau au sud-est; lavoirs, pisciculture, moulin de Chavannes en aval. Vers l’aval on passe à Vert (790 Vertais, 367 ha dont 200 de bois), dont l’habitat s’étend des deux côtés de la vallée et dans le vallon affluent du ru Morand à l’ouest; son moulin a eau a été restauré au 19e s. mais arrêté en 1962, en état de marche. La commune avait 320 hab. en 1936 et croît depuis.

Encore au nord vient Auffreville-Brasseuil (630 Auffrevillois, 237 ha) qui associe depuis le 18e siècle deux hameaux à 6 km au sud de Mantes, Auffreville sur la rive droite de la Vaucouleurs, Brasseuil en amont sur les deux rives. Elle contient le château d’Auffreville et son parc, et cinq moulins dont le moulin à eau de Brasseuil en activité. Le nom de la commune a fluctué, s’est limité à Auffreville, puis a pris sa forme actuelle en 1942. La population était à son minimum dans les années 1920 (200 hab.) et augmente depuis.

Enfin, le canton comporte trois communes de plateau à l’ouest de la Vaucouleurs. Soindres (590 Soindrais, 519 ha) est la plus septentrionale, quasiment en banlieue de Mantes sur la route de Dreux; elle a une église en partie du 12e s., dotée d’un clocher latéral carré et trapu; une entreprise d’espaces verts Lacroix (35 sal.), une maison de retraite. L’habitat du village se prolonge vers le sud-ouest par le hameau du Château Poissy et la ferme de Beaurepaire.

Flacourt (150 Flacourtois, 431 ha dont 200 de bois) et Boinvilliers (270 Villiérois, 359 ha) sont plus au sud et leur habitat est entièrement groupé. Le ru du Pont Bât Cheval, branche supérieure du ru Morand, marque la limite nord de la commune de Flacourt. Boinvilliers est à la hauteur de Rosay mais son territoire se cantonne au plateau. Flacourt n’avait plus que 60 hab. en 1931, Boinvilliers 125 en 1936.