Hague (La)

(12 150 hab., 11 785 ha ) est une commune nouvelle de la Manche, dans la communauté d’agglomération du Cotentin, créée en 2017 par la réunion de 19 communes de la pointe nord-occidentale du Cotentin. La Hague est aussi le nom d’un nouveau canton de 16 900 hab., formé par 2 communes, l’autre étant Querqueville, devenue une partie de Cherbourg-en-Cotentin… Le nom est emprunté au Cap de la Hague, pointe avancée du Cotentin au nord-ouest. Il vient du scandinave et a pour sens l’enclos (même origine indo-européenne que la haie); la côte du Cap de la Hague est striée de murettes.

La Hague est connue comme le site de la grande usine de retraitement des déchets des centrales nucléaires françaises et d’un certain nombre d’étrangères, qui a pour charge d’en extraire les quantités utiles d’uranium et de plutonium, dans des conditions optimales de sécurité interne et externe. Une partie des produits de retraitement (Mox) est expédiée à l’étranger, notamment au Japon, par le port de Cherbourg. L’usine, relevant de la firme publique Orano, ex-Areva NC, ex-Cogema) et ouverte en 1966, occupe 300 ha dans les anciennes communes de Digulleville, Omanville et Jobourg, mais son adresse apparaît plutôt à Herqueville. Elle emploie plus de 5 000 personnes, dont 2 900 salariés d’Orano même, et entretient 2 000 autres emplois induits. C’est donc de loin le principal établissement industriel de Normandie. Il est proche de la centrale nucléaire de Flamanville (16 km à vol d’oiseau) sur le site de laquelle ont été engagés en 2007 les travaux du réacteur de nouvelle génération dit EPR (European Pressurized water Reactor).

Beaumont-Hague (1 400 Beaumontais, 790 ha) héberge la mairie de La Hague. C’est l’ancien chef-lieu de canton, 18 km à l’ouest de Cherbourg, au milieu de la péninsule de la Hague. Le bourg est à l’intérieur, longé au sud par la voie rapide D901. Le territoire communal atteint la mer par un appendice étroit à l’extrémité nord de l’anse de Vauville, à la Descente de Herquemoulin, que l’on atteint par le hameau linéaire de la Rue de Beaumont. Au nord-ouest du bourg se voient les restes de la Hague-Dike, un ancien rempart de terre qui barrait la presqu’île et qui peut se suivre sur 2 km d’ouest en est. L’ancienne commune a un collège public, un camping, d’abondants équipements de sports; château de Beaumont à l’ouest. Le nom était Beaumont simplement jusqu’en 1991; la commune avait 650 hab. environ au 19e siècle, était descendue sous 500 dans les années 1930 et encore en 1962, et sa population a rapidement augmenté jusqu’en 1990; elle a diminué un peu ensuite, mais est restée stable après 1999.

Proche de l’usine de retraitement, Beaumont héberge quelques ateliers associés, dont la métallerie Efinor Marine (500 sal.) et son ingénierie (45 sal.), ses bureaux (45 sal.) et sa filiale Sema (45 sal.); chaudronnerie ADF Tarlin (40 sal.); matériel de levage Reel (140 sal.), mécanique Orano Temis (Areva 160 sal.) et Hag Tech (35 sal.), menuiserie Dalmont (35 sal.), installations électriques SPIE Nucléaire (200 sal.), Clemessy (80 sal.), Selca (55 sal.), Ineo Nucléaire (45 sal.), Eiffage (35 sal.); ingénierie et radioprotection Nuvia (180 sal.); isolation Kaefer Werner (90 sal.); dépollution Orano Temis (Areva, 330 sal.); analyses et inspections MSIS (80 sal.), Bureau Veritas (20 sal.); nettoyages GFS (Neptune, 140 sal.) et Onet (90 sal.); un supermarché U (55 sal.), transports par cars les Courriers du Cotentin (Keolis, 70 sal.).

Herqueville (160 Herquevillais, 376 ha), sur le plateau à 5 km à l’ouest du chef-lieu, occupe un secteur de la côte à falaises vives au nord de l’anse de Vauville.

Jobourg (460 Jobourgais, 1 015 ha) a un double habitat sur le plateau bordé par la côte à falaises qui pointe au Nez de Jobourg, haut de 127 m et voisin du cap de la Hague 6 km au sud. Le cap le plus occidental, séparé du Nez de Jobourg par l’anse de Sénival, est toutefois le Nez des Voidries (113 m). Le village de Jobourg est au nord-est, sur la D901, tout près de la limite occidentale de l’usine de la Cogema. Il est complété au sud-ouest par un groupe de hameaux plus proches de la côte. Au sud, les îlots des Bréquets font partie de l’ancienne commune de Jobourg. La population a augmenté de 40 hab. depuis 1999.

Auderville (250 Audervillais, 433 ha), 10 km ONO de Beaumont, occupe l’extrémité nord-ouest de la péninsule de la Hague, incluant le cap de la Hague. Le village, qui figure parmi les «villages de charme», est ainsi le plus occidental de toute la Normandie, au terminus de la D901. Le cap est lui-même composite, avec une éminence au nord (Nez Bayard) et le sémaphore de la Hague. Il domine le puissant courant du raz Blanchard, dont la vitesse peut atteindre douze nœuds et qui a causé de nombreux naufrages; un phare de 48 m a été érigé sur le rocher du Gros Raz, à 700 m du rivage, devant le petit port de Goury, où se trouve une station de sauvetage en mer. Tout près au sud, le hameau de la Roche est un site classé. Un peu au-delà, la commune atteint la baie et la plage d’Écalgrain, accessible par une petite route. Tout le reste de la côte est fait de falaises rocheuses, avec plusieurs sites de vol libre, et le plateau, cloisonné de nombreux murets de pierres, atteint 132 m au SE de la commune. Ce site avait été choisi par Édouard Branly en décembre 1902 pour ses premiers essais de téléphonie sans fil, avec un navire croisant à 200 km en mer. La commune recevrait jusqu’à 40 000 visiteurs par an; elle a des auberges, mais pas d’autre commerce. Auderville a eu 500 hab. en 1820, 420 en 1906; sa population est stable depuis 1990; une soixantaine de résidences secondaires (30% du parc).

Saint-Germain-des-Vaux (350 Saint-Germagnais, 636 ha) est juste à l’est d’Auderville. Le village principal, sur le plateau, est doublé à l’est par le Hameau Danneville. Le finage comprend la partie orientale du Cap de la Hague, dont émergent les pointes des Grouins, de la Loge et du Nez Cabot, avec plusieurs îlots dont les Herbeuses à l’entrée nord de l’anse Saint-Martin, où s’abrite le petit Port-Racine sous le Hameau Danneville; un menhir au nord-ouest. La population a baissé de 110 hab. depuis 1999.

Omonville-la-Petite (150 Omonvillais, 616 ha) et Digulleville (280 Digullevillais, 789 ha), se partagent au nord la partie orientale de l’anse Saint-Martin, et accueillent au sud l’usine de retraitement nucléaire de la Cogema, qui s’étend sur plus de 3 km d’ouest en est et occupe environ 300 ha. Leurs territoires atteignent la côte septentrionale, par l’anse Saint-Martin et le cap de la pointe Jardeheu. Omonville est à l’ouest, sans vrai village, et abrite la dépouille de Jacques Prévert, qui y naquit en 1900, ainsi qu’une maison Prévert — un jardin Prévert se visite à Saint-Germain-des-Vaux. Toute une série d’entreprises travaillant pour l’usine de la Hague sont sur le territoire de Digulleville: chaudronnerie du Petit Parc (ACPP, 220 sal.), ingénierie Sogeti (70 sal.), installations électriques Masselin (35 sal.), mécanique Robateel (30 sal.); restauration collective Sodexo (50 sal.). La commune a un petit village au nord, et s’avance en mer à la pointe Jardeheu (sémaphore).

Omonville-la-Rogue (510 Omonvillais, 429 ha), juste à l’est de Digulleville, étire son habitat au fond du vallon de la Vallace et a un petit port de pêche, ainsi qu’un centre de ressources touristiques de la Hague, avec écomusée, à l’ancienne ferme du Tourp au sud. À l’est, ancien fort et grotte; plusieurs îlots.

Éculleville (31 Écullevillais, 233 ha) est une petite commune sans village, donnant au nord sur la baie de Quervière où descend une petite route.

Gréville-Hague (740 Grévillais, 1 003 ha) a son village 2 km au nord-est de Beaumont sur la D45. Un peu au nord se voit la maison natale du peintre Jean-François Millet (1814-1875). Sur la côte, site de vol libre de Landemer et base du champ de tir en mer de Castel Verdon.

Branville-Hague (170 Branvillais, 212 ha) est une très petite commune de l’intérieur, 3 km à l’est de Beaumont et traversée au sud par la D901.

Urville-Nacqueville (2 270 Urvillais-Nacquevillais, 1 158 ha) est à 7 km ENE de Beaumont et 10 km ONO de Cherbourg, sur la côte septentrionale. Commune résidentielle de l’agglomération de Cherbourg, elle dispose d’une petite station balnéaire qui tire parti d’une plage de sable. Dans la commune se trouvent plusieurs châteaux et manoirs, dont un du 16e s. avec parc et étang. Un autre château du 16e s., Dur-Écu, près du petit port de Landemer, propose chaque été un labyrinthe dans les champs de maïs; un troisième domine la pointe de Nacqueville. La commune résultait d’une fusion de 1963; Nacqueville avait alors 470 hab., Urville moins de 400. Leur population a vite augmenté ensuite: 1 200 hab. en 1982, 2 100 en 1990, 2 290 en 1999; puis la croissance s’est arrêtée mais la commune était la plus peuplée de La Hague au moment de la fusion. Elle a peu de résidences secondaires (12% des logements), deux campings (150 places) et un hôtel; maison familiale rurale.

Sainte-Croix-Hague (880 hab., 984 ha), 6 km ESE de Beaumont, est une commune de l’intérieur, dont le village est proche de la D901. Elle a gagné 260 hab. depuis 1999 (+42%).

Tonneville (670 Tonnevillais, 384 ha, 9 km à l’est de Beaumont, dessine un saillant dans la nouvelle commune de Cherbourg, entre deux vallons et le long de la D901. Au sud-ouest, à la limite de Flottemanville, s’est établi le planétarium de Ludiver; +70 hab. depuis 1999.

Flottemanville-Hague (990 Flottemanvillais, 1 139 ha), 10 km ESE de Beaumont, frôle l’agglomération de Cherbourg; elle a gagné 150 hab. depuis 1999.

Acqueville (690 Acquevillais, 579 ha), 9 km au SE de Beaumont, est dans le haut bassin de la Néretz, qui descend vers la Divette.

Vasteville (1 150 Vastevillais, 1 672 ha) est à 11 km SSE de Beaumont en arrière de Biville. Le village est éloigné de la mer (7 km) mais son finage atteint le rivage à l’ouest dans un espace désert et inaccessible, partie du champ de tir de Biville, entre Biville et Siouville; manoir et hameau de Toutfresville à l’ouest. Elle a gagné 260 hab. depuis 1999 (+29%).

Biville (560 Bivillais, 870 ha) a son village sur le rebord du plateau, au-dessus des falaises mortes qui dominent une étroite plaine littorale garnie de dunes, avec très peu de résidences secondaires et pas de camping. Son territoire sert également de base à un large champ de tir en mer; sa large plage, les dunes et les rouleaux attirent les amateurs de glisse; +140 hab. depuis 1999 (un tiers).

Vauville (340 Vauvillais, 1 635 ha) a son village au pied du coteau au débouché de deux vallons, tout près de la plage et dessinant vers le nord une rue de pavillons au pied de la falaise morte; jardin botanique au château. La plaine littorale est très étroite, la plage inhabitée sauf par un camping et ouverte aux chars à voile. Vers le sud, la dune littorale retient une série de petits étangs formant la Mare de Vauville, devenue une réserve ornithologique de 70 ha, sur 2 km N-S, longée par les petits hameaux de Thot au pied de la falaise. Juste au-dessus, sur le plateau, a été aménagé un petit aérodrome (code LFAU, avec une piste gazonnée de 650 m, aéroclub et vol à voile). Tout au nord, près de Beaumont, un promontoire du plateau s’avance en bord de mer et porte des ruines mégalithiques et un menhir aux Pouquelées. La commune a un tiers de résidences secondaires, un camping de 90 places.

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