Hauts-de-Seine

Highslide JS

département de l’Île-de-France, créé en 1968 à partir de l’ouest de l’ancien département de la Seine et d’une fraction de l’ancienne Seine-et-Oise (9 communes). Il couvre 176 km2 et a pour préfecture Nanterre, pour sous-préfectures Antony et Boulogne-Billancourt. Il est divisé en trois arrondissements, 45 cantons et 36 communes. Celles-ci sont regroupées en cinq communautés d’agglomération: Hauts-de-Bièvre autour d’Antony, Arc-de-Seine autour de Meudon et d’Issy-les-Moulineaux, Sud-de-Seine autour de Clamart, Val-de-Seine qui n’associe que Sèvres et Boulogne-Billancourt, Cœur-de-Seine entraînée par Saint-Cloud; plus une communauté de communes associant Châtillon et Montrouge. Il a pour voisins Paris, le Val-de-Marne, l’Essonne, les Yvelines, le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis.

Ce territoire a une forme en arc de cercle. Il comprend au nord le grand méandre de la Seine qui entoure Gennevilliers et Nanterre, au centre et au sud le plateau accidenté par les vallées de Chaville et de la Bièvre, et qui conserve de larges quartiers forestiers comme au parc de Saint-Cloud, à Marnes-la-Coquette et aux Fausses-Reposes, dans les bois de Chaville, Meudon et Clamart, ainsi que le parc de Sceaux. Il touche à Paris, à l’est, par les 14e, 15e, 16e et 17e arrondissements, de la porte d’Arcueil aux environs de la porte Pouchet. Quatre communes seulement sont sur la rive droite de la Seine: Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Levallois-Perret et Clichy.

Sa position à l’ouest de Paris, et entre Paris et Versailles, lui confère depuis longtemps certains privilèges: l’aristocratie puis la bourgeoisie y ont multiplié les châteaux et résidences riches, protégé des forêts, attiré des artistes, évité des urbanisations hâtives. Il prolonge les «beaux quartiers» de Paris, du moins sur les plateaux de l’ouest et du sud — la plaine de la Seine n’a pas échappé aux industries, a quelques quartiers populaires et même neuf municipalités de gauche, dont quatre dirigées par des maires communistes: Gennevilliers et Nanterre au nord-ouest, Malakoff et Bagneux au sud-est.

Couvrant presque la moitié de la première couronne parisienne, le département est divisé par les faisceaux divergents des couloirs de circulation vers l’ouest: voie ferrée et autoroute A 15 vers la Normandie (Gennevilliers); voie ferrée et A 14 également vers la Normandie, au départ desquelles s’est établie la vaste plate-forme d’affaires de la Défense et qu’accompagnent les voies vers Saint-Germain-en-Laye; A 13 et A 12 par Saint-Cloud; voies ferrées et routes vers Versailles par le plateau de Ville-d’Avray et surtout par la trouée de Sèvres et Chaville; radiales par Meudon, Clamart et Antony associant des branches routières vers l’A 10 et les issues ferroviaires de Montparnasse.

Aussi, la division des secteurs de l’arc de cercle est-elle assez accusée: l’ambiance est industrieuse vers Clichy et Gennevilliers, ambitieuse autour de la Défense et de ses prolongements vers Nanterre (Seine-Arche), riche et résidentielle entre Boulogne, Rueil, Versailles et Meudon, plus contrastée au sud où la dynamique est apportée par les développements scientifiques et universitaires du couloir qui va de Saclay-Orsay au Quartier Latin, structuré par la «ligne de Sceaux», et où progressent les résidences d’une moyenne bourgeoisie de cadres et professions dites supérieures.

Le conseil général a une majorité de droite bien ancrée; il est actuellement composé de 30 élus de droite dont 24 UMP, 15 élus de gauche dont six communistes et six socialistes; son président est Patrick Devedjian, UMP, néanmoins ministre. Charles Pasqua l’avait présidé de 1976 à 1978 et de 1988 à 2004, Nicolas Sarkozy de 2004 à 2007. Le département a treize députés: dix UMP, deux communistes et une élue de gauche (ancienne maire communiste de Nanterre); plus sept sénateurs: quatre UMP dont Ch. Pasqua, un Union centriste, un communiste, un socialiste (R. Badinter).

La population départementale avait atteint un premier maximum de 1 462 000 hab. en 1968; sur le même territoire, elle avait été de 255 000 hab. seulement en 1881, 529 500 en 1906, 949 200 en 1931. Le recensement ne lui donnait plus que 1 387 000 hab. en 1982, puis la population aurait augmenté à nouveau, atteignant 1 429 000 hab. en 1999; elle est officiellement de 1 544 800 hab. en 2007 (1 581 000 hab. pour la population totale). Cette très nette progression est entièrement due aux excédents de naissances sur les décès (+1,0% par an), avec un taux de natalité de 16,6‰, puisque le solde migratoire est considéré comme nul, après avoir été négatif de 1968 à 1999.

Le département est, de loin, le plus riche de la région, et donc de France, hors Paris. Son produit brut est évalué à 112 milliards d’euros en 2005, soit 73 700 euros par habitant (Paris 75 400, France métropolitaine 27 700), et à 129 200 euros par emploi, où le département dépasse largement Paris même (99 800 euros), et bien entendu la moyenne nationale (69 200 euros). Cela tient certes en partie au nombre considérable de sièges sociaux domiciliés dans les Hauts-de-Seine, notamment à la Défense. Néanmoins, le département se distingue aussi par ses fortes proportions de ménages à hauts revenus. Neuilly-sur-Seine est la première commune de France pour le nombre brut d’assujettis à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) après Paris, la première pour le patrimoine moyen qu’ils déclarent, avant Paris (3,2 M€ contre 2,6); Boulogne-Billancourt est la cinquième, avant Nice; Rueil-Malmaison la 15e, Saint-Cloud la 16e.

Le revenu net imposable total déclaré est de 31 milliards d’euros; le revenu moyen se situe presque au niveau de celui de Paris (35 600 euros par ménage contre 37 700), mais onze arrondissements parisiens le dépassent et 30% des ménages ne sont pas imposés. Le revenu moyen de ceux qui le sont s’établit à 47 300 euros (53 300 pour Paris). La première catégorie dans la population des plus de quinze ans est celle des «cadres et professions intellectuelles supérieures» (22%), les ouvriers ne montant qu’à 6,8% et les retraités à 19,1%; 39% des «ménages» sont d’une seule personne, ce qui est élevé mais nettement moins qu’à Paris.

Dans les professions de chefs de ménages, les cadres l’emportent encore largement (28%) devant les retraités (24%); les Hauts-de-Seine comptaient (en 2007) 263 000 cadres et assimilés, 183 000 «professions intermédiaires», 179 000 employés et 70 000 ouvriers — plus 278 exploitants agricoles. Le chômage, néanmoins, n’est qu’à peine inférieur à la moyenne. Pour 803 000 personnes ayant un emploi, le département enregistre 915 000 postes de travail, en forte augmentation (810 000 en 1999); 85% sont dans le secteur tertiaire. C’est évidemment à la Défense que le décalage entre emplois (160 000) et résidants (20 000) est le plus élevé.

Les Hauts-de-Seine ont une université publique (Paris-XII Nanterre) et une université privée (Léonard-de-Vinci à Courbevoie) plus des implantations universitaires dispersées, surtout au sud, dont l’École Centrale, le Creps et la Faculté de Pharmacie à Châtenay-Malabry, et quelques équipements et aménagements de poids: outre le complexe de la Défense, on peut citer le port de Gennevilliers, la manufacture de Sèvres, l’observatoire de Meudon, la gare de triage de Châtillon, les forts d’Issy et de Vanves, le Centre d’études nucléaires à Fontenay-aux-Roses et plusieurs usines de technologie avancée dont les principales sont Dassault à Saint-Cloud, MBDA (EADS) au Plessis-Robinson, Peugeot à La Garenne-Colombes et Thalès à Colombes; plus les hôpitaux Beaujon à Clichy, Américain et municipal à Neuilly, Ambroise-Paré à Boulogne, Max-Fourestier à Nanterre, Poincaré à Garches, Percy et Beclère à Clamart, l’Institut Pasteur à Marnes-la-Coquette.

Les Hauts-de-Seine sont un département boisé, aux grands espaces verts aménagés: parc départemental des Chanteraines à Gennevilliers et Villeneuve-la-Garenne, parc de l’île Marante à Colombes, île de Puteaux, parc André Malraux de Nanterre, parc de Vaucresson, fort et le parc du Mont-Valérien à Suresnes, forêt de la Malmaison à Rueil, hippodrome du Val-d’Or et parc de Saint-Cloud, parc des haras de Jardy à Marnes-la-Coquette, bois des Fausses-Reposes à Villeneuve-d’Avray, parc de l’île Saint-Germain à Issy, bois de Chaville, Meudon et Clamart, vaste cimetière parisien de Bagneux, parc Henri-Sellier du Plessis-Robinson, parc départemental de Sceaux et de la Forêt aux Loups à Châtenay-Malabry, plus une part de la forêt de Verrières. Cinq parcours de golf se concentrent dans la partie médiane (Rueil, Garches, Saint-Cloud, Marnes-la-Coquette et Vaucresson), la plus favorisée. En revanche, le département n’a pas un seul aérodrome.