5 800 hab., 7 480 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des Îles-Sous-le-Vent, la plus proche de Tahiti, à 16°45’S et 151°O. Issue d’un ancien volcan dont toute la partie centrale s’est effondrée, elle est en fait formée de deux îles montagneuses, laissant entre elles deux profondes baies qui ne sont guère séparées que par un pont routier. Elles sont nommées Huahine Nui (la grande, au nord) et Huahine Iti (la petite, au sud), mais sont en fait de taille assez peu différente, Huahine Nui étant toutefois plus haute, et de formation plus récente. L’ensemble a environ 17 km de long (N-S) sur 12 de large, récifs compris. Le relief monte à 669 m au Turi (île du nord), 409 m au sud, les pointements correspondant à des dômes ou aiguilles de trachytes. Les pentes sont profondément ravinées par des vallées profondes qui débouchent au fond de baies. Des motu couvrent les récifs au nord et à l’est, le lagon est réduit à l’état de lacs ou de chenaux.

Il reste de nombreux vestiges des cultures anciennes, depuis que l’île a été occupée, apparemment au 10^e siècle. L’annexion de l’île ne date que de 1897, après 9 ans de protectorat. L’agriculture est assez riche; 400 exploitations travaillent au total 530 ha, dont 160 en pâtures, 45 en cocotiers, 35 en vanilliers, 27 en taro et 20 en pastèques. L’île a 800 porcins, 230 bovins et de nombreuses volailles. La pêche est organisée par douze patrons pêcheurs. Les touristes sont assez nombreux, car l’île, relativement proche de Tahiti (175 km, soit 35 minutes de vol ou 5 ou 6 h de bateau), est appréciée pour son abondance de marae, ses artistes et son folklore. Elle offre cinq hôtels classés, dont un Te Tiare de luxe à bungalows sur pilotis, au sud-ouest de Fitii, mais l’offre totale n’est que d’une centaine de chambres.

L’aéroport NTTH/HUH a une piste bitumée de 1 500 m et assure 4 000 à 5 000 mouvements annuels d’avions, enregistrant plus de 200 000 personnes en 2004, mais seulement 141 000 en 2008, dont 66 000 avec Tahiti, 16 000 avec Bora-Bora et autant avec Raiatea, 41 000 en transit; il manipule un peu plus de 200 t de fret. Le port reçoit régulièrement deux à trois fois par semaine chacun des quatre navires qui font le service des îles Sous le Vent. Une route fait à peu près tout le tour de l’île, mais n’est complètement revêtue que dans la moitié nord, de part et d’autre du chef-lieu Fare.

Le relief a contribué à la dispersion de l’habitat, et les deux ont leur part dans le morcellement administratif de Huahine en 8 petites communes associées. La principale (1 450 hab.) est Fare, sur la côte nord-ouest. Son territoire comporte des pentes boisées montant jusqu’au Turi, un motu soudé à l’île rocheuse, sur lequel a été installé l’aérodrome tout au nord de l’île, et une petit baie ouverte par la passe Avamoa, où a été aménagé le port. Fare, chef-lieu de l’île, a un collège et un centre médical et dentaire. Maeva (970 hab.) est au nord-est de l’île du nord. Son territoire montagneux va aussi jusqu’au Turi; il est séparé d’un long motu en arc de cercle par le lac Fauna Nui. Le village est à l’extrémité orientale, entouré de nombreux marae et de restes de fortifications, formant tout un site archéologique intensément exploré.

Un peu au sud sur la côte orientale de la grande île, Faie (340 hab.) se niche au fond d’une baie étroite; ici le lagon est à peu près organisé et le motu Vavaratea offre une plage appréciée. À l’opposé, côté ouest, toujours sur la grande île, se trouve le village de Fitii (1 120 hab.), proche de Fare (4 km), au bord de l’étroite baie de Cook, accessible par la passe Avapeihi. La commune associée s’étend au sud jusqu’à la baie Bourayne, l’une des deux plus grandes de Huahine, au bord de laquelle le domaine agricole Eden Parc se présente comme un centre d’écoculture et propose des nourritures et boissons «bio».

La partie centrale de Huahine, à cheval sur les deux massifs et les deux îles, est tenue par la commune associée de Maroe (470 hab.); le village est dans un très beau site au bord méridional de la plus grande baie, qui porte son nom et qui débouche à l’est sur la passe Farerea. Sur la grande île, un port de plaisance a été aménagé en face de Maroe, avec un hôtel; un autre hôtel est près du col de la route de Fare (Bellevue), au fond de la baie, non loin d’une ancienne plate-forme de réunion des tribus de l’île; la partie occidentale de la commune associée occupe la plus grande partie de la baie de Bourayne.

Trois autres communes associées se partagent le reste de la partie méridionale, c’est-à-dire de Huahine Iti. À l’ouest, Haapu (580 hab.) bénéficie d’une baie profonde et abritée; la commune s’étend de l’entrée de la baie de Bourayne (dépourvue de passe dans le récif) à l’extrémité méridionale de Huahine, la pointe Tiva. Celle-ci réunit plusieurs hôtels, qui en font le principal site balnéaire de Huahine; mais la plupart sont du côté de Parea (460 hab.), le village le plus méridional, qui fait face au sud-est. Enfin Tefarerii (390 hab.) est le village le plus oriental de l’île, et le plus isolé à l’opposé de Fare, étiré le long d’un étroit lagon et précédé par un long motu à cocotiers; son territoire va au nord jusqu’à la grande passe de Farerea; mais il n’a pas d’équipement touristique.