Île-d’Yeu (L’)

(4 890 Ogiens, 2 332 ha dont 495 de bois) est une commune de la Vendée dans l’arrondissement des Sables-d’Olonne correspondant à l’île. L’île, d’environ 10 km sur 4 et d’axe ONO-ESE, est formée par un petit horst de gneiss et micaschistes situé dans l’alignement des reliefs des Sables-d’Olonne et légèrement basculé vers le NE, ce qui explique sa dissymétrie: la côte sauvage du sud et de l’ouest s’oppose à une côte plus basse, sableuse ou en partie colmatée, au NE; mais le point culminant n’est qu’à 32 m. Densément peuplée, mais moins accessible que les autres îles de l’Atlantique entre Loire et Gironde, Yeu est aussi moins fréquentée par les touristes.

On peut y parvenir par air: un aérodrome (codes IDY et LFEY) a été aménagé à la pointe ouest, sur 59 ha, près du Grand Phare reconstruit en 1950; il a deux pistes de 1 230 m (en dur) et de 575 m (en herbe), un aéroclub et un trafic annuel de 12 000 mouvements au total, moitié locaux, moitié en voyages privés, dont 200 commerciaux (940 passagers en 2012, 560 en 2015); des liaisons par hélicoptère se font par La Barre-de-Monts toute l’année sur réservation (Oya); des liaisons par avion se font avec Nantes. Les principales liaisons sont toutefois par mer depuis Fromentine (La Barre-de-Monts), Noirmoutier, Saint-Gilles ou Les Sables-d’Olonne, ports avec lesquels sont assurées des liaisons régulières en été, et de Fromentine toute l’année par traversiers. La traversée dure 50 à 75 minutes par paquebot, mais les nouveaux catamarans à grande vitesse, d’origine finlandaise, ne mettent plus que 30 minutes.

Les liaisons permanentes assurées par le service public sont sous l’autorité de la Régie départementale des Passages d’Eau (Conseil général de Vendée); la navette Fromentine-Yeu par la Compagnie Yeu Continent enregistre 450 000 passagers. Le trafic privé et saisonnier par la Compagnie Vendéenne (Saint-Gilles, Fromentine, Les Sables-d’Olonne) ajoute 250 000 passages, dont 80% de Saint-Gilles et 20% des Sables. Le port de plaisance (660 anneaux) accueille 24 000 nuitées de bateaux par an, ce qui représenterait environ 80 000 nuitées de passagers. Le trafic total du port de commerce en fret est d’environ 50 000 t/an.

L’ancien chef-lieu Saint Sauveur, au centre de l’île, est depuis longtemps supplanté par Port-Joinville, qui s’appelait Port-Breton jusqu’en 1846, et qui a bénéficié de la spécialisation de l’île dans la pêche et des travaux de défense réalisés sous le Second Empire. Auparavant, l’île n’avait pas été très efficacement défendue, et les Anglais y avaient débarqué à plusieurs reprises. Port-Joinville compte 210 pêcheurs, 50 bateaux, et 40% de la population figurent parmi les familles de marins ou leurs ayants-droit; ils ramènent 2 000 t/an de poissons chers (sole, merlu, baudroie, etc.), soit un chiffre d’affaires annuel de 11 M€. La citadelle, ou fort de la Pierre Levée, édifiée autour de 1860, domine le site; Pétain y fut prisonnier de 1945 à sa mort en 1951.

L’île est sillonnée de chemins creux et les maisons s’éparpillent dans toute sa partie centrale. Les rivages rocheux sont accidentés de plusieurs grottes et gouffres; ruines de l’ancien château du connétable de Clisson, et petit port de la Meule au sud; nombreux mégalithes, éperon barré et redoute romaine à la pointe du Châtelet au SO, longue pointe des Corbeaux au SE, pointe du But au NO. L’Île-d’Yeu dispose d’un hôpital local (4 lits), d’un collège public et d’un privé; musée-abri du marin et du sauvetage en mer; mareyage Hennequin (20 sal.), supermarchés Casino (25 sal.) et Super-U (45 sal.). La population a atteint 3 000 hab. en 1861, 4 200 en 1911; elle a retrouvé ce nombre en 1950 et s’est très légèrement accrue ensuite, mais est restée prsque égale à celle de 1999. La commune a 3 200 résidences secondaires pour 2 300 résidences principales, 5 hôtels (100 chambres), un camping (170 places). Pour le moment, la commune n’est intégrée à aucune intercommunalité. Elle forme à elle seule un nouveau canton.

Retour