Ille-sur-Têt

(5 520 Illois, 3 167 ha dont 970 de vergers et de vignes) est une commune des Pyrénées-Orientales, 24 km à l’ouest de Perpignan sur la rive droite de la Têt; Illa de Tet en catalan. La ville a bien tiré parti de sa large véga irriguée aux nombreux vergers de cerisiers, abricotiers et surtout pêchers, et de ses cultures maraîchères. Le centre témoigne de l’ancienneté de cette richesse, qui se marque aux trois enceintes successives de la ville, dont il reste maint témoin, et à la cinquantaine d’hôtels particuliers des 17e et 18e s. que l’on y recense; cela vaut à Ille d’être au centre d’une appellation «villes et pays d’art et d’histoire», avec musée d’art sacré. Le grand et vénérable hospice abrite les fresques de l’ancienne église de Casenove, objets d’un scandale public: vendues hâtivement par la commune en 1954 à un particulier avide (le maire a dû démissionner peu après), elles n’ont été retrouvées qu’en 1978… au musée de Genève, dont elles n’ont pu revenir que vingt ans plus tard. L’hospice voisine avec l’ancienne église romane de la Rodona; grosse église romane à clocher-tour carré fortifié.

La commune occupe toute la plaine et monte sur les deux versants. Au nord se dressent les célèbres cheminées de fées dites parfois «orgues d’Ille», sculptées par l’érosion et coiffées de gros galets qui les ont protégées dans un remplissage d’argiles tendres du plio-villafranchien aux belles couleurs d’ocre jaune; donjon dans l’ancien village de Casenoves. Le bourg a une gare, un collège public, un musée départemental des sapeurs-pompiers, une maison de retraite médicalisée; supermarché U (85 sal.). La commune avait 3 500 hab. en 1876; descendue à 3 200 entre 1911 et 1926, elle a augmenté sa population ensuite, puis plafonné de 1968 à 1982 et décliné un peu ensuite; elle a repris 470 hab. depuis 1999. Elle est le siège de la communauté de communes Roussillon Conflent (16 communes, 18 100 hab.).

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