1 900 hab., 276 200 ha, commune et canton du nord-ouest de la Guyane. La commune avait 1 600 hab. en 1990, 1 400 en 1999. Le bourg est à 113 km à l’est de Saint-Laurent-du-Maroni par la route (Nationale 1) et 91 km à l’ouest de Kourou, sur le fleuve de même nom. Proche du littoral sur la rive gauche de l’Iracoubo près de son embouchure, il a école, collège (160 élèves) et dispensaire; on y visite une église dont les peintures murales, œuvre d’un déporté (P. Huguet) en 1898, sont classées. La population de la commune reste limitée et a même baissé par rapport à 1990 (1 600 hab.). Plus de la moitié des habitations de la commune (240 sur 400) sont réputées de construction illicite. La partie utile est étroite, mais activement cultivée, notamment en riz. À l’ouest du bourg (5 km), Bellevue est un village amérindien galibi; d’autres hameaux dont Morpio, doté d’une base de loisirs avec une baignade réputée et un carbet, se succèdent vers l’ouest le long de la N 1 jusqu’à Organabo, sur le petit fleuve de même nom. Organabo, qui a une centaine d’habitants, a son école et son dispensaire (centre de santé départemental), et une belle plage de sable. Rocoucoua, au sud-ouest de Bellevue, est le troisième village Hmong de la Guyane, ouvert seulement en 1990 à l’écart de la N 1 mais desservi par une bonne piste; il s’est spécialisé dans le maraîchage. La commune, instituée dès le début du 19e siècle, s’étend sur un peu plus de 50 km d’ouest en est le long du littoral. À l’est du bourg, les marais de la Counamama ont été l’un des anciens lieux de déportation guyanais, notamment de prêtres réfractaires sous le Directoire en 1797-1798, vers Trou Poissons. Celui-ci est un ancien village déchu; c’est le premier de la commune sur la N 1 en venant de Kourou, entre la savane de Trou Poissons au sud et les pripris de Yiyi au nord vers la côte; il était jadis pourvu d’une école. Des zones d’intérêt écologique (znieff) des savanes Counamama et Gabriel (1 113 ha) et de la mangrove de la Counamama et du Sinnamary (14 108 ha), partagée avec Sinnamary, bordent à l’est le littoral. Du côté occidental, également en bordure de l’océan, ont été reconnues trois zones d’intérêt écologique (znieff) du littoral d’Organabo (9 135 ha), de la savane de Mamaribo, Roches Blanches et savane Flèche (2 527 ha), de la forêt sur sables blancs de Rocoucoua (5 998 ha). Le territoire communal va en pointe vers le sud sur 70 km, presque jusqu’à la hauteur de Saint-Élie, dans les bassins de l’Iracoubo et de la Counamama; quelques hameaux, certains abandonnés, s’éparpillent sur leurs rives, le plus éloigné étant Perdu Temps vers les sources de l’Iracoubo. Le Cirad a installé des dispositifs expérimentaux forestiers du côté d’Organabo et à Counami, 15 km au sud. L’Iracoubo est un fleuve de Guyane; sa source est aux environs de la montagne des Trois Roros et il coule vers le nord puis, à partir du Dégrad Florian, fait un brusque coude vers l’est et revient ensuite vers le nord près d’Iracoubo avant de rebrousser vers l’ouest sous l’effet de la dérive littorale; son estuaire est SOE-NO, et rejoint celui de la Counamama qui est juste à l’est. La longueur de son cours est évaluée à 140 km. |