Juan de Nova

Highslide JS

île de l’ensemble des Éparses, à 17°03’S et 42°43’E, à 132 km au nord-ouest de la côte de Madagascar. C’est une île rocheuse de 6 km sur 1,7 (environ 440 ha), à dunes de sable, allongée d’ouest en est et dissymétrique: sa côte sud est courbe et rocheuse, sa côte nord plus rectiligne et plus basse, avec des plages de sable blanc. Elle est entourée d’un lagon délimité au sud par un récif barrière dessinant une grande courbe, au nord par des massifs récifaux discontinus, qui portent sa dimension totale à 12 km de long et 5 de large; le récif a une seule passe praticable, au NE, et porte une série d’épaves. Découverte par Juan de Nova en 1501, l’île fut un repaire de pirates et un territoire de pêche pour les Malgaches.

Elle a été annexée par la France en 1896 (proclamation officielle en 1897) puis louée à un Français qui en tira du guano; il parvint à en faire extraire jusqu’à 53 000 t en un an (1923) et à faire planter une cocoteraie. Une piste d’atterrissage fut établie en 1934. Fermée pendant la guerre, l’exploitation reprit puis fut confiée à une autre firme en 1952, la Sofim, avec un équipement beaucoup plus complet et modernisé, comprenant une jetée et même une prison. Les conditions de travail très dures s’apparentant à un camp de forçats en firent un lieu sinistre et finirent par provoquer de graves incidents en 1968, et l’arrêt de l’exploitation. Il fut un temps question, comme par contraste, d’y faire un site du Club Méditerranée.

L’État choisit en 1973 d’y installer une station météorologique dans le cadre d’un programme international, et d’y installer un poste militaire en 1974 comme dans les autres Éparses; les derniers civils survivant à la mine sont partis l’année suivante. Sur l’île subsistent ainsi de nombreuses ruines et deux cimetières, et aussi la villa de l’ancien patron des phosphates, Patureau. Juan de Nova est équipée d’un nouvel aérodrome depuis 1978, avec une piste de 1 100 m. La station météo et le camp militaire dit Sega sont du côté nord. Un phare de 28 m de haut, à l’ouest, fonctionne avec des batteries solaires. Au total, quelques météorologues, une quinzaine de militaires du 2e RPIMA et un gendarme, chargé entre autres de l’observation des tortues, vivent dans l’île. Celle-ci a de nombreux arbres et des cotonniers, quantité de sternes, une multitude de moustiques et d’insectes, et elle est poissonneuse. La moyenne des températures est de 28°C et leurs variations sont faibles, avec une petite saison moins chaude d’avril à novembre, plus arrosée de décembre à mars.