Kaw

petit village dans la commune de Régina, 22 km à vol d’oiseau au NE du bourg. Il est peuplé d’une cinquantaine de personnes, vivant de la pêche, et abrite une Maison de la réserve naturelle et un poste de santé. Il n’a pas moins de cinq restaurants et reçoit quelques touristes. Une petite centrale solaire photovoltaïque y a fonctionné de 1982 à 2005, mais a dû être suppléée par un groupe électrogène de 120 KVA.

La montagne de Kaw est une crête de collines qui s’étire sur 35 km entre Roura et Kaw, parallèlement au littoral, qui est à 25 km au nord. Une route (D 6) suit la crête jusqu’à la montagne Favard, extrémité orientale de la «montagne», connue pour ses rochers gravés; elle domine le village, qu’il faut ensuite atteindre par pirogue. Longue de 50 km et fort sinueuse, la D 6 dessert notamment la réserve privée du Trésor et le placer aurifère du camp Caïman (v. Roura). La filiale Cambior du groupe canadien IamGold envisageait d’y exploiter une mine d’or à ciel ouvert, sur une concession autorisée en 2004 par le gouvernement français, bien que l’on fût ici en zone d’intérêt écologique reconnue. L’opinion guyanaise et le Conseil régional se sont montrés hostiles au projet, qui a été finalement refusé par l’État en février 2008.

Le marais de Kaw est une vaste plaine de mangrove, de savane et d’eau, qui s’étend de la rive gauche de l’estuaire de l’Approuague jusqu’aux abords de Cayenne, sur près de 60 km de long et une vingtaine de large, dans la partie la plus arrosée du département guyanais. La faune et la flore sont très riches; les caïmans y abondent et l’on y guette l’hoatzin (Opisthocomus hoazin), le seul oiseau ruminant connu (ou du moins semi-ruminant), dont la Société d’étude, de protection et d’aménagement de la nature en Guyane (Sépanguy) a fait son logo. Sa surface, estimée à 110 000 ha, en fait la plus grande «zone humide» de France.

Ont été reconnues les vastes zones d’intérêt écologique (znieff) de la montagne de Kaw-Roura, à cuirasses latéritique (38 233 ha), et au nord-est de la plaine de Kaw (121 998 ha), partagées entre Roura et Régina. Une réserve naturelle de Kaw-Roura y a été définie en 1998 sur 94 700 ha, puis incluse dans le Parc naturel régional en 2001, tandis que l’on y ouvrait une Maison de la Réserve; des équipes de chercheurs y utilisent un laboratoire flottant et mobile de l’IRD (ex-Orstom). Des visites sont possibles en hydroglisseur.