Langeais

(4 720 Langeaisiens, 6 038 ha dont 3 053 de bois) est un ancien chef-lieu de canton de l’Indre-et-Loire, 28 km OSO de Tours sur la rive droite de la Loire, devenu siège de la communauté de communes Touraine Ouest Val de Loire. Le nom originel fut Alingavia, ce que des érudits ingénieux interprètent comme «l’eau qui saute» au débouché de la Roumer dans le val de Loire, d’autres comme un (s)alinco, au sens d’ondoyant, comme pour Langon au bord de la Garonne: dans les deux cas, une référence à l’eau courante.

Sur un site de pont et de ville forte, Langeais est connue pour son grand et haut château prérenaissance à vastes appartements et chemin de ronde, pont-levis, construit sur ordre de Louis XI de 1465 à 1490, à trois tours; Charles VII y épousa Anne de Bretagne en 1491. Il a été précédé par un château fort, dont reste un donjon du Xe siècle; des rues ont pris la place des douves, un agréable parc est ouvert à la visite et le château reçoit environ 100 000 visiteurs par an. De nombreuses caves sont creusées dans le tuffeau aux environs; église du XIe à grand clocher-porche et absidioles du XIIe, quelques maisons anciennes (XVe et XVIe). La ville est fleurie (deux fleurs) et a un camping municipal, une base de loisirs avec étang.

Langeais a eu des faïenceries au XIXe, et jusqu’en 1999 une active corderie fabriquant des filets de sécurité. Les principaux emplois industriels viennent aujourd’hui du plastique avec une usine Plastivaloire (420 sal.), d’origine locale, dotée depuis 2013 d’un centre d’essais et de recherche-développement, et les emballages plastiques pour cosmétiques et pharmacie Serioplast (60, italien, qui a repris en 2006 l’usine de Crown Polyflex). S’y ajoutent les finitions de poupées et panoplies Corolle, 70 emplois (185 en 1998), à partir d’un atelier lancé en 1957 sur le site d’une ancienne boutonnerie et repris par Mattel en 1998, la fabrication de base étant en Chine et en Espagne; machines et moules pour fromageries Servi Doryl (45, issu en 1972 de Plastivaloire, passé au groupe allemand Alma (Alpenland Maschinenbau) depuis 2009); matériel agricole (Souchu, 35, groupe Grégoire-Besson); champignonnières et production de mycélium Somycel (Sylvan, 105 groupe américain Snyder); supermarché Carrefour (70). La Poste (100 sal.)

Langeais a un collège public, bibliothèque et espace culturel-cinéma La Douve, enseignement musical, spectacles, festivals de jazz, des mots, de ciné-BD; biennale de céramique et du verre et marché de potiers, théâtre de l’Ante. Langeais a également institut médico-éducatif, maison du handicap, institut thérapeutique éducatif, centre médical psychopédagogique; clinique vétérinaire; maison de retraite.

L’autoroute A85 contourne la ville par le nord, tandis que d’ingénieux aménagements canalisent la circulation dans la plaine, où ont pris place une zone industrielle et l’échangeur autoroutier. Le curieux pont routier suspendu sur la Loire, long de 358 m, nanti de tours et châtelets d’allure moyennageuse, donne accès à Azay-le-Rideau et Chinon; il a été inauguré en 1839 mais cinq fois reconstruit et ré-inauguré, puis modernisé en 1983.

Le finage de Langeais s’étend largement sur le plateau forestier de Gâtine, qui conserve quelques landes. Des clairières dispersées trouent la forêt, que traverse en droite ligne la D57 vers Rillé. L’habitat urbain a fleuri de lotissements pavillonnaires le plateau au nord (les Mistrais), prolongés par la zone d’activités de Travaille-Coquin où est installé Plastivaloire; plusieurs châteaux du XIXe sont dispersés.

Le coteau de Loire, très vigoureux, est suivi par une longue file d’habitat, en partie troglodyte. Les grottes voisines du château de la Roche Cotard (XVIe), à l’est, ont révélé un outillage préhistorique moustérien. Au pied dans la plaine orientale, large en amont, mais qui se rétrécit à hauteur du bourg, s’étend la principale zone d’activités, séparée de la ville par un parc de loisirs avec étang; le ruisseau du Breuil est une boire qui se suit jusqu’au centre-ville. La plaine s’élargit à nouveau vers l’aval, mais avec moins d’ampleur.

La population de la commune a peu changé au cours des deux derniers siècles, assez stable autour de 3 500 hab. Elle a augmenté de 810 hab. depuis 1999, en partie par l’absorption des Essards (170 Essardiens, 417 ha dont 300 de bois) qui occupent une clairière dans les bois du plateau, 10 km ONO de Langeais, alignant quelques maisons dans la vallée de la Roumer, le long de la D71; sa population a varié entre un maximum de 310 hab. en 1836, un minimum de 110 vers 1980; église des XIe et XIIIe, chêne remarquable de 1750 à la Ronde dans le Bois de la Motte au sud-ouest.

Le nouveau canton de Langeais réunit les anciens cantons de Langeais, Bourgueil et Château-la-Vallière, et occupe ainsi tout le nord-ouest du département, avec 29 communes et 35 500 habitants.

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