Léchère (La)

1 800 hab. (Lécherains), 10 286 ha dont 389 de bois, commune du département de la Savoie dans le canton de Moûtiers, dont le centre est à 7 km NO du chef-lieu dans la vallée de l’Isère, à 440 m. Elle tient l’entrée d’un second défilé en aval de celui d’Aigueblanche, et partage avec celle-ci un petit bassin aéré entre les deux étroits. Elle se signale à la fois comme station thermale et par son ensemble industriel. La première, orientée vers la rhumatologie et la phlébologie, relève du groupe Thermalliance et emploie une centaine de personnes; elle ferme en hiver. Le second se limite à la grosse usine de graphite Ucar, au groupe états-unien Graftech GTI, qui emploie 590 personnes, depuis la fermeture de l’usine d’électrométallurgie d’Alcan, spécialiste de ferro-alliages (200 sal.); s’y ajoutent une menuiserie Nantet (25 sal.) et les transports Nantet Locabennes (35 sal.).

La commune succède à celle de Notre-Dame-de-Briançon et a pris en 1972 le nom d’un hameau du fond d’Isère, en raison d’une fusion complexe qui lui a donné une toute autre étendue, et une forme étrange. Se sont ajoutées en effet Petit-Cœur et Naves côté nord, Doucy et Pussy au-dessus du versant gauche de l’Isère, et Celliers assez loin en montagne au sud-ouest. Ces anciennes communes avaient en 1999 respectivement 560 et 90 hab., 370 et 290, et 34 seulement pour Celliers, qui forme une enclave séparée du reste. Ce dessin tient à ce que les communes voisines de Bonneval et Saint-Oyen ont refusé la fusion. Ainsi, au nord-est, le finage s’étend-il loin dans les vallées parallèles du Grand Nant de Naves et de la Grande Maison, la première ample et habitée, la seconde très étroite et boisée.

Le territoire communal va jusqu’à la pointe de Riondet (2 357 m) qui domine le col de la Lauze (2 119 m) menant au lac de Saint-Guérin et à Arêches en Beaufortain, et à l’est à la pointe du Dzonfié (2 455 m); Naves est équipée pour le ski de fond. Vers le nord-ouest, l’ancien finage de Pussy procure à la commune un vaste domaine au-dessus de Feissons-sur-Isère, sur le flanc NE du massif de la Lauzière, où les altitudes atteignent 2 483 m au mont Bellacha. Également au sud de l’Isère, l’ancien finage de Doucy apporte un élément de plateau entre le talweg de l’Eau Rousse au NO et celui du Morel au SE, où les villages de Doucy et de Combelouvière offrent de belles surfaces de ski nordique; un musée des traditions est ouvert au hameau de Raclaz. Enfin, tout en amont du bassin de l’Eau Rousse, la grande enclave rectangulaire de Celliers occupe le flanc oriental du massif de la Lauzière, dominé par le pic éponyme, qui monte à 2 829 m.

Une route se faufile sur ce versant le long de l’Eau Rousse, mettant le hameau de Celliers à 17 km du centre de la commune, et se poursuit vers Saint-François-Longchamp et La Chambre par le col de la Madeleine (1 993 m). Une station de sports d’hiver fonctionne sous le col et le pic, reliée à sa voisine plus connue de Valmorel, dans la commune des Avanchers-Valmorel. La Léchère a eu une population très fluctuante: 220 hab. en 1886, 580 en 1911, 1 250 en 1954 mais seulement 840 en 1968, un pic à 2 300 hab. en 1975 et un sensible déclin depuis. Elle avait 820 résidences secondaires (740 résidences principales) en 1999.