Lessay

(2 300 Lessayais, 2 895 ha) est un ancien chef-lieu de canton de la Manche dans l’arrondissement de Coutances, 21 km au NNO de celle-ci, dans la communauté Côte Ouest Centre Manche. La bourgade est sur le seuil du Cotentin, à 2,5 km du havre de Lessay, ou de Saint-Germain-sur-Ay, vaste estuaire du très petit fleuve Ay. Elle avait un millier d’habitants dans les années 1930 (1 700 en 1820) et sa population a augmenté lentement depuis; elle a gagné 260 hab. après 1999, et s’est agrandie en 2016 en fusionnant avec Angoville-sur-Ay (250 Angovillais, 672 ha). Lessay apparaît comme un centre rural bien équipé, avec un collège public, de grandes foires et une église abbatiale romane, issue d’une abbaye du 11e s. Celle-ci conserve des bâtiments du 18e s., restaurés après 1944, où se tiennent en été des Heures musicales. Lessay a aussi un aérodrome (LFOM) avec une piste en herbe de 1 270 m et un aéro-club, au sud-est de la commune, datant de 1923 et dénommé Charles Lindbergh; un Intermarché (35 sal.).

La commune accueille le siège et le plus gros établissement de traitement des légumes Florette (560 sal.), issu de la Soleco (Société légumière du Cotentin), du groupe coopératif Agrial de Caen qui, spécialisée dans la mise sur le marché de légumes frais, est née d’une initiative familiale en 1983 à Lessay et a prospéré depuis; s’y ajoute la fabrique de purées de légumes Créaline (85 sal., du même groupe Florette, transférée en 2010 de Quettreville). En outre, laiterie-fromagerie Réaux (85 sal.), emballages plastiques Helios (25 sal.); constructions Fautrat (35 sal.), transports Fréret (45 sal.). Intermarché (40 sal.), La Poste (25 sal.).

Angoville est au nord, traversée par la D900 que flanque une voie verte ex-ferroviaire; musée de la ferme musicale.

Au sud de Lessay, s’étendent les restes de la lande de Lessay, une étendue de bruyères un peu mélancolique qui occupa 5 000 ha et dont une grande partie est conservée sur des sables pauvres couvrant un bas plateau de grès; quelques plantations forestières en rompent la continuité, comme la forêt de Pirou. «Le seul accès continental, pour gagner le Nord-Cotentin, a été constitué pendant très longtemps par une bande de terre étroite traversant les landes de Lessay, le long de la côte ouest du département de la Manche. Ces landes ont toujours impressionné les esprits par leur aspect âpre et désolé, encore accentué par le vent. Le milieu d’origine, encore présent de façon diffuse, est le domaine réservé des bruyères, des ajoncs, de l’«herbe sûre», la molinie. Les landes s’approchent d’un vaste estuaire, le havre de Saint-Germain-sur-Ay, un des plus sauvages de la côte. La végétation, composée de salicorne, lavande de mer, est adaptée à une vie rythmée par les marées. Lieu d’échanges entre les eaux douces et la mer, le havre est un site propice au repos des courlis, des huîtriers-pies, des oies et des canards. Les marées de grande amplitude mettent en mouvement d’énormes volumes d’eau et le courant maritime de la dérive littorale ont modulé l’embouchure de l’Ay en deux flèches sableuses colonisées par la végétation endémique aux dunes. Le chiendent des sables puis l’oyat parviennent par leur enracinement très profond à se développer et contribuent ainsi à fixer le sable. Sur le haut de la dune, le chardon bleu et le liseron de mer vont peu à peu les remplacer. À l’arrière, abrités des vents, des espaces plats sont souvent utilisés pour la culture maraîchère: ce sont les mielles, du mot scandinave melr, «sable» (site des Parcs naturels régionaux).

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