Lifou

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LIFOU

île et commune de Nouvelle-Calédonie dans la province des Loyauté, au milieu de l’archipel, par 21°S et 167°10’E. Le nom indigène est Drehu, comme celui de la langue dominante et de l’aire coutumière. Elle occupe 120 710 ha dont 114 986 sont en terres coutumières; 37 tribus, groupées en trois districts coutumiers, composent 98% de la population. La plus peuplée des Loyauté, Lifou comptait 5 600 hab. en 1956, 8 100 en 1983 et 10 300 en 2004 dont 97% de Mélanésiens et 2,6% d’Européens; ce nombre monte à 19 200 avec la population comptée à part, relevant pour l’essentiel du statut coutumier. L’île est un grand ensemble corallien de 1 190 km2 (auquel s’ajoute l’île de Tiga), mesurant 60 km dans sa grande dimension (NNO-SSE), soulevé et formant une table calcaire entourée de falaises.

Le chef-lieu, , est sur la côte au vent, au fond de la baie de Chateaubriand, ainsi nommée par Dumont d’Urville en hommage à l’écrivain. Wé est également le chef-lieu de la province des Loyauté et s’est équipé d’un hôtel de la Province, d’un centre médical, d’un collège public (430 élèves) et d’un collège évangéliste et d’un lycée polyvalent public (Lycée des Îles, 350 élèves), ainsi que de l’hôtel Drehu. Un centre d’expositions est ouvert à la mairie de Wé. Au nord de Wé, le village de Luecilla abrite 520 personnes de la tribu de même nom; il a reçu en 2001 un petit parc éolien de 9 mâts et 540 kW, couplé à la centrale diesel d’EEC de 4,8 MW à laquelle elle apporte un supplément de production d’un peu moins d’un dixième (0,8 GWh/an sur un total de 9 GWh).

La partie septentrionale de l’île est largement échancrée à l’ouest par la grande baie du Santal. Sur la rive nord de la baie, le village de Chepénéhé (ou Xepénéhé), dont la tribu est la plus nombreuse de l’île (750 hab.), est réputé pour sa plage (Jinek) et abrite un collège évangéliste; juste à l’ouest, le hameau d’Easo (ou Eacho) fut jadis le lieu de dépeçage et de traitement des baleines capturées; la chapelle de Notre-Dame de Lourdes attire un pèlerinage local. Une léproserie avait été établie à Cila en 1947.

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Le style d’habitat de Lifou (extrait du site Google Earth, août 2008)
Le style d’habitat de Lifou (extrait du site Google Earth, août 2008)

Au nord de la baie, l’île s’élargit à nouveau sur 28 km entre le cap Aimé Martin à l’ouest et le cap Bernardin à l’est, et se termine au nord par le cap Escarpé, près duquel se trouvent les falaises réputées de Dokine (Jokin) et le village de Mucaweng, où se visite une vanilleraie. Près du cap Bernardin, s’ouvrent les grandes grottes marines dites du Diable. Sur le plateau sont plusieurs villages, dont le principal est Nathalo (parfois Hnathalao); sa tribu a près de 600 habitants; à côté d’une grande église et d’un collège catholiques, le village contient la plus célèbre «grande case» de l’île où réside le chef coutumier du Nord, c’est-à-dire du district de Wet qui comprend 17 tribus et 4 100 personnes. Tout près, a été aménagé l’aéroport de Wanaham (NWWL/LIF) qui est doté d’une piste bitumée de 1 100 m et enregistre 125 000 voyageurs annuellement, ce qui en fait le premier de Nouvelle-Calédonie hors la capitale (2 900 mouvements annuels); l’hôtel Servigny est proche.

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DREULU, un village de Lifou
DREULU, un village de Lifou

Au sud de la baie du Santal, que ferme la longue pointe Lefèvre, s’est établi le village de Drueulu, 20 km à l’ouest de Wé, qui a environ 400 habitants; il est le domaine de la tribu de même nom (640 hab.) et la résidence de l’un des trois chefs coutumiers, celui du district Gaïtcha (quatre tribus, 1 900 personnes); il a un dispensaire. Aux environs sont de belles plages (Peng) et des grottes. La deuxième tribu du district Gaïtcha par le nombre est celle du village de Qanono (580 hab.), mais celui-ci est aux abords même de Wé où il offre grotte, église et temple.

La partie sud de l’île est plus étendue et plus haute, puisqu’elle monte à 104 m près du cap de Flotte, le plus méridional. Alors que la côte sous le vent est vide, mais cache la grotte Hnanawae qui est réputée être la plus longue de Nouvelle-Calédonie, plusieurs plages intéressantes sont sur la côte sud-est, au vent, de part et d’autre du cap des Pins. Mu (ou Mou), au sud de celui-ci, qui a 300 habitants, est le lieu de résidence du chef coutumier du Sud, donc du district Loessi, fort de seize tribus et 3 800 hab. La tribu de Mu a 500 membres; la deuxième en nombre est celle de Kedeigne (400 hab.) au centre-sud de l’île. Le maire est Néko Hnepeune (FLNKS-Union Calédonienne), ancien fonctionnaire territorial et également président de la Province des Îles. La plus belle plage serait celle de la baie de Luengoni, au nord du cap, qui a aussi des grottes, un institut héliomarin et un hôtel à Jozip, un peu à l’est.

Plus de 46% des habitants ont moins de 20 ans; Lifou scolarise 1 900 élèves dans ses 37 écoles primaires, 1 200 dans ses cinq collèges, 250 au lycée et 150 dans une antenne de lycée professionnel; elle a aussi une maison familiale rurale. La commune a une bibliothèque, un centre omnisports, mais ni centre culturel, ni musée ni cinéma; elle offre deux supermarchés et sept supérettes, deux banques. Sur 1 900 «établissements», 850 sont dans les services publics, 400 dans l’agriculture et 60 dans la pêche, 170 dans le bâtiment et 140 dans le commerce; la commune elle-même a 140 employés. En mer au sud-est, Tiga fait partie de la commune de Lifou.