Magny-en-Vexin

5 500 hab. (Magnytois), 1 402 ha, chef-lieu de canton du Val-d’Oise dans l’arrondissement de Pontoise, 25 km ONO de la préfecture. Le bourg est dans la vallée de l’Aubette, au passage de la N 14 et de l’ancienne chaussée romaine dite Jules César; son centre, très tassé, conserve quelques hôtels et maisons des 16e et 17e s. Il s’est entouré d’une série de lotissements et de petites zones d’activités, surtout côté sud en direction de l’échangeur de la N 14, dans la large échancrure du vallon de la Demi-Lune.

Le finage, qui s’étend vers l’est sur le plateau du Vexin français, comprend en outre au creux des vallons les hameaux de Blamécourt et Vélannes-la-Ville au nord-est, Arthieul au sud-est. Blamécourt est une ancienne commune intégrée en 1964 avec ses 270 hab., Arthieuil une autre ancienne commune de même poids (300 hab.) qui l’a été trois ans plus tard, ces deux communes s’étant auparavant partagé en 1863 le territoire de Vélanne, qui n’avait que 90 hab.

La ville a un collège public et un privé, une maison d’accueil spécialisée, deux maisons de retraite et un centre hospitalier public de 200 lits dont 25 médicaux, avec Aincourt. Les principales entreprises sont les produits vétérinaires Virbac (50 sal.), un magasin Super-U (85 sal.), les travaux publics Asten (60 sal.) et les transports Uniroute (100 sal.). La commune a eu 2 000 hab. autour de 1880, a eu ensuite du mal à maintenir ce niveau, descendant à moins de 1 800 hab. dans l’entre-deux-guerres, puis sa population a augmenté après la guerre, passant les 4 000 hab. en 1975.

Le canton a 16 500 hab., 26 communes, 19 891 ha. Il forme la pointe occidentale du département, voisin à la fois de ceux de l’Oise, de la Seine-Maritime et des Yvelines. Il est dans le parc régional du Vexin, à l’exception des communes de La Chapelle-en-Vexin et d’Ambleville. Il est bordé par l’Epte à l’ouest, et traversé par son affluent de rive gauche l’Aubette. Trois communes sont sur la rive droite de la Seine, au sud-ouest.

La Roche-Guyon (540 Guyonnais, 461 ha dont 143 de bois) est à l’extrême pointe du département au sud-ouest, à 16 km SO du chef-lieu, sur l’éperon de confluence de la Seine et de l’Epte et, surtout, au pied du coteau le long du fleuve. C’est le seul village d’Île-de-France à figurer parmi les «plus beaux villages de France». Il le doit surtout à son château médiéval, qui tenait une position défensive typique sur le coteau escarpé de la rive droite de la Seine, à la limite du domaine royal et du duché de Normandie. Le donjon du 12e siècle a été construit sur le site d’un ancien château troglodytique; il est assorti de bâtiments surtout du 18e s. en contrebas, reliés par un escalier souterrain de 250 marches; il conserve des casemates de la dernière guerre, et un potager de 3 ha refait en 2004.

Le village est tout près, au pied du coteau; il comprend un hôtel de la gabelle (17e s.), la mairie au-dessus de la halle (18e-19e s.) et d’anciennes caves (boves); une maison de retraite est un peu à l’ouest. Le plateau au-dessus est occupé par le bois de la Roche, partie de la forêt domaniale de La Roche-Guyon (310 ha), où l’arboretum de la Roelle (12 ha) symbolise les variétés forestières de l’Île-de-France. Le pont sur la Seine a été détruit en 1940. la population communale est presque stable depuis un siècle et demi.

Haute-Isle (340 Hautislois, 257 ha) est juste en amont de La Roche-Guyon. Le plateau relevant de Chérence, son territoire se limite à la rive et au coteau de Seine, escarpé sur la rive concave du méandre de Moisson. L’habitat se prolonge en amont par une file de maisons formant le hameau de Chantemesle. La plupart des maisons et l’église de 1670 (fermée) sont troglodytiques; de nombreuses boves utilisées comme garages ou ateliers; maison de retraite. Les îles de la Seine qui longent Haute-Isle, y compris celle qui porte son nom, sont dans la commune de rive gauche, Moisson, et donc dans le département voisin des Yvelines. La commune n’avait qu’une centaine d’habitants entre 1906 et 1970 mais sa population croît depuis.

Chérence (160 Chérençais, 847 ha) est un village de plateau, d’habitat groupé, juste au-dessus du précédent. Il est réputé pittoresque et a un clocher roman du 12e s. Au sud-est au bord du coteau de Seine, l’aérodrome dit de Mantes-Chérence est affecté au vol à voile et dispose de deux pistes gazonnées de 900 m chacune, et d’un aéroclub. La commune a d’anciennes carrières, un ancien aqueduc vers La Roche-Guyon, et le plateau y est accidenté à l’ouest par deux vallons qui contiennent une partie des forêts de la Roche-Guyon et de Villers. La population communale remonte légèrement depuis les 120 hab. de 1962 à 1975, mais reste proche de son minimum: elle fut de 380 hab. dans les années 1830.

Vétheuil (670 Vétheuillais, 430 ha) est le troisième village en bord de Seine en amont, au débouché du profond vallon de la Vienne, ou Vallée du Roi. Le village est réputé attirant, doté d’une église du 12e et surtout du 16e s. à façade renaissance; il passe pour un haut lieu de l’impressionnisme car Claude Monet y peignit 150 tableaux. Des hameaux s’étirent au creux des profonds vallons. Le bois de Chesnay couvre au sud le plateau. La partie aval de l’île de Saint-Martin-la-Garenne appartient à la commune, dont le territoire fait l’objet d’une série de protections en znieff (zone d’intérêt écologique, floristique et faunistique), zico (zone d’intérêt communautaire pour les oiseaux) et site Natura 2000. La population croît depuis le minimum de 1931 (410 hab.); elle avait dépassé 700 hab. autour de 1840.

Quatre communes voisines se réclament de l’ancienne seigneurie d’Arthies. Vienne-en-Arthies (390 Viennois, 376 ha dont 120 de bois) est à 2 km à l’est de Vétheuil, à la convergence des deux hauts vallons de la Vienne. Elle a une église inscrite, le château de la Bûcherie avec parc, et plusieurs hameaux dans les fonds de vallons, dont les principaux sont ceux des Millonnets dans le vallon principal, de Chaudry dans un vallon annexe qui vient du nord; la mairie est aux Millonnets. Le domaine de Vaulézard y a été défini comme réserve naturelle (28 ha). La population a doublé depuis les années 1950-1960.

Saint-Cyr-en-Arthies (230 Saint-Cyriens, 369 ha) est juste au sud-est, dans l’un des deux vallons de tête de la Vienne, et son finage s’étend surtout sur le plateau; sa population était tombée à 70 hab. en 1931 (240 vers 1850). Villers-en-Arthies (480 Villersois, 825 ha dont 305 de bois), plus étendue, est au nord, sur le plateau à 8 km à l’est de La Roche-Guyon et à la tête du vallon qui descend à Chaudry, dans l’échancrure de la forêt de Villers. Elle n’avait que 230 hab. dans les années 1960 et croît depuis. Le village, de structure assez lâche, a une église des 12e et 15e s. restaurée après 1945, un château du 17e s. doté d’un parc de 28 ha, plusieurs hameaux dont les Mares et la Goulée au sud-ouest, Villeneuve et Le Tremblay au sud-est. La commune est le siège de la communauté de communes du Vexin-Val de Seine, groupement intercommunal du Val-d’Oise unissant 8 communes (3 600 hab.).

Arthies (280 Arthésiens, 740 ha dont 250 de bois) elle-même est à 7 km au sud de Magny-en-Vexin sur la route de Mantes. Elle a repris quelques habitants depuis 1982 (180 hab.). Le village, sur le flanc nord d’une butte montant à 202 m, longe cette route; il a un clocher du 11e s. Au sud du village sur le flanc sud de la haute butte, le château de la Fage est une construction des 15e et 17e s., à damier de brique et pierre, avec un grand pigeonnier.

Ces quatre villages entourent le finage de Maudétour-en-Vexin (200 Maldestoriens, 655 ha), dont le village est au pied du talus qui limite vers le nord le plateau d’Arthies, 7 km SSO de Magny et juste à l’ouest d’Arthies. Son finage s’étend sur le talus et le plateau boisés et atteint 206 m d’altitude. Il se complète d’une assez longue queue en direction de Magny sur le bas plateau, incorporant le petit hameau de Mézières. Un château du début du 18e s. est au village, avec un parc de 13 ha dessiné par Le Nôtre. La tour de télévision dite de Mantes-Maudétour est un pylône métallique étroit et de 200 m de haut, doté de 11 émetteurs, le premier à diffuser la TNT dès 2005, de Paris au pays de Caux. La mention «en Vexin» a été acquise en 1948; la commune avait 130 hab. dans l’entre-deux-guerres.

Aincourt (890 Aincourtois, 1 002 ha dont 413 de bois) est plus au sud et de l’autre côté des reliefs. Le village est proche de la route de Mantes, 11 km au sud de Magny. Le bois de la Bucaille occupe le quart nord-ouest de la commune, qui comprend aussi les hameaux de Brunet et Laisseville au sud. Un ancien sanatorium avait été installé dans les bois; en octobre 1940 le premier camp de détention politique de la région parisienne y fut établi sur ordre du gouvernement Pétain, notamment pour communistes et syndicalistes, transformé ensuite en camp pour femmes, puis en centre de formation des GMR (groupes mobiles de réserve). C’est le site du centre médical de la Bucaille (centre hospitalier public du Vexin), orné d’un jardin japonais des années 1970. La population communale a beaucoup fluctué; elle était de 530 hab. en 1975.

Trois autres communes se partagent la partie occidentale du haut plateau. Chaussy (660 Calcédoniens, 1 456 ha dont 338 de bois), Calciata au 7e siècle, est dans un grand et profond vallon affluent de l’Aubette à 9 km au sud-ouest de Magny. La population communale augmente depuis le minimum des années 1980 (460 hab.). Un peu en amont, s’étale le vaste parc du château de Villarceaux (15e, 16e et 18e s.), dominant un étang au creux du vallon, et prolongé vers le sud-est par le château du Couvent et un golf, sur le plateau par les annexes de la Bergerie et de la Comté. Le finage, vers le sud-est, monte sur les pentes septentrionales de la grande butte du bois de Villers; à l’orée du bois le petit hameau de Méré conserve une tour du 15e s. et une église inscrite; il est suivi à l’est par le hameau de Haute Souris.

Le petit village d’Amenucourt (190 Amenucourtais, 870 ha dont 397 de bois) est dans la vallée de l’Epte, rive gauche évidemment, au débouché d’un vallon affluent de l’Epte; l’église est en partie du 12e s. Sa population a un peu repris par rapport aux années 1930-1980, où elle était de 130 hab. environ; elle avait dépassé 250 hab. au 19e s. Son finage s’étire le long de l’Epte, juste au nord de celui de La Roche-Guyon, mais les villages sont à 6 km l’un de l’autre par la route. Entre eux se tiennent au pied du coteau les hameaux du Petit et du Grand Roconval, tandis que les fermes du Chesnay et du Val Perron sont à l’est sur le plateau; un vieux pont sur l’Epte est face au village normand de Fourges.

Bray-et-Lû (920 Braylusiens, 371 ha) est un peu plus au nord, au confluent de l’Aubette et de l’Epte, 10 km OSO du chef-lieu. Bray, centre villageois, est sur l’Epte un peu au sud du confluent, le domaine de Lû au nord de celui-ci. La commune a un collège public, une maison de retraite, et une usine de produits laminés non ferreux Umicore (170 sal.) au bord de l’Epte. Sa population augmente lentement depuis deux siècles.

Trois autres communes se suivent le long de l’Epte à l’angle nord-ouest du canton — et de la région. Montreuil-sur-Epte (440 Montreuillois, 715 ha) est à 11 km ONO de Magny. Le village se tient au creux d’un vallon qui échancre le plateau et loge aussi, un peu plus haut, le hameau d’Ansicourt. Il est doublé au sud par le hameau de Copierres où est un château du 19e s. et qui est proche d’un fond de marais de l’Epte orné par l’étang de la Palombière. La commune contient aussi l’allée couverte de la Roche-à-Ciel, le vieux pont d’Averny (18e s.) sur l’Epte, une église en partie du 13e s., une collection d’outils préhistoriques à la mairie. Elle n’avait plus que 180 hab. en 1975.

Buhy (290 Buhyceliens, 686 ha) est un plus au nord, mais en retrait sur le plateau, le finage se limitant au sommet du coteau de l’Epte sans atteindre la rivière; le hameau de Buchet à l’est, dans le vallon du Cudron qui descend vers l’Epte. La commune avait 150 hab. en 1975, plus de 400 en 1846.

Saint-Clair-sur-Epte (880 Saint-Clairois, 1 218 ha) est bien plus connue, en raison du fameux traité qui délimita en 911 les territoires du roi de France et du duc de Normandie et mit fin aux conflits et pillages, tout en divisant le Vexin. Le village, près duquel débouche le Cudron, a une église en partie du 11e s., une mairie dans un ermitage du 16e s. et un musée de la Pomme et des fruits oubliés comme écomusée du parc du Vexin; maison de retraite Orpea (40 sal.). Le village est au passage de la N 14, et de l’ancienne voie romaine Jules César. Le finage s’étire sur plus de 7 km le long de l’Epte, dont il sépare celui de Buhy. Au nord-est, il s’élargit sur le plateau autour des hameaux du Héloy, doté d’un château, et de Breuil, plus à l’est au pied du plateau moyen — ici, l’étagement des deux plateaux est particulièrement marqué, l’un vers 100-110 m, l’autre à 140 m. la population communale croît depuis le minimum de 1975 (480 hab.).

La Chapelle-en-Vexin (330 Chapellois, 361 ha), qui fut jadis Heudicourt, est sur le haut plateau, vers 150 m, à l’est de Buhy sur la N 14 qui reprend le tracé de la voie romaine, à 6 km au nord-ouest du chef-lieu; elle s’est exclue du Parc régional du Vexin; le village a une église à clocher-tour carré en partie du 12e s. La population a sensiblement augmenté depuis le minimum de 1936 (moins de 110 hab.).

Saint-Gervais (980 Gervaisiens, 1 318 ha dont 198 de bois), jadis Bercagny, est une commune assez étendue dont le centre est sur le tracé de la chaussée romaine 2 km au NO de Magny, à la tête d’un vallon affluent de l’Aubette qui descend vers Magny. Son finage contient les hameaux de Ducourt et Magnitot à l’ouest, Archemont au sud-ouest, Estréez au sud-est juste au nord de Magny, dont le nom en estrée évoque bien le passage de la voie romaine. Le château de Magnitot est du 18e s., avec parc. La population communale augmente depuis les 480 hab. de 1936.

Deux communes du nord-ouest du canton sont à cheval sur la vallée de l’Aubette. Ambleville (360 Amblevillois, 796 ha) est la plus en aval, et ne figure pas dans le parc du Vexin. Le village est à 9 km à l’ouest de Magny dans un petit vallon donnant sur l’Aubette rive gauche, et a un gros château des 15e et 17e s. avec un jardin réputé, à l’italienne; au nord, le hameau de Vaumion est dans un vallon plus profond, débouchant sur la rive droite de l’Aubette. La population est stable depuis un siècle. Omerville (310 Omervillois, 1 198 ha) est à 6 km OSO de Magny, et dans le parc régional; le village, réputé pittoresque, est en hauteur au-dessus du coteau de rive gauche de l’Aubette. La commune s’étend assez loin au nord de celle-ci, incluant le hameau de Gerville près de Magnitot, et celui du Mesnil au nord-ouest. Le chiffre de population oscille relativement peu.

Genainville (530 Genainvillois, 1 050 ha dont 228 de bois) est à 4 km au sud-ouest de Magny, dans un grand vallon affluent de gauche de l’Aubette où ont été trouvés, un peu à l’est du village, des restes gallo-romains au site des Vaux de la Celle (théâtre, temple, nymphée, etc.); le site, découvert en 1937, est encore l’objet de recherches. Le village a une église double des 13e et 16e s., des restes d’un prieuré (11e-13e s.); la ferme de la Bretèche s’isole au sud, près de Maudétour. La population «était de 200 hab. entre 1931 et 1954 et augmente depuis; elle avait culminé à 460 hab. en 1841.

Hodent (270 Hodentois, 437 ha) étage ses maisons en file sur le versant gauche de l’Aubette, à moins de 2 km à l’ouest de Magny. La commune a une chapelle inscrite et une grosse exploitation d’horticulture (Gérard François, 50 sal.). Sa population augmente un peu depuis 1990 (180 hab.). Charmont (30 Charmontois, 383 ha) est un minuscule village à 2 km au sud du chef-lieu sur la route de Mantes, qui est à son minimum de population mais n’a jamais atteint la centaine d’habitants.

Deux communes complètent le canton à l’est. Banthelu (120 Banthelusiens, 810 ha) est à 5 km au sud-est du chef-lieu et n’a que des ruines de l’ancienne église; la N 14 passe tout au nord du finage. Sa population n’a guère changé depuis plus d’un siècle.

Wy-dit-Joli-Village (340 Vicusois, 837 ha) est à 3 km au sud-est de Banthelu et proche de Guiry-en-Vexin; il avait déjà ce nom sous la Révolution; il conserve une église en partie du 12e s., et propose un musée de l’outil dans un hypocauste romain. Au sud-ouest, son finage contient le hameau d’Enfer et le château d’Hazeville (1560), à la limite du département des Yvelines sur le talus du haut plateau, où il atteint 194 m. La population augmente depuis le minimum de 1975 (160 hab.), mais la commune a eu plus de 500 hab. vers 1820.