53 000 hab., 4 194 ha, commune de Mayotte et préfecture de la collectivité départementale, sur la côte nord-est de l’île; elle est divisée en 3 cantons. Sa population était de 32 800 hab. en 1997, 45 500 en 2002. La ville de Mamoudzou proprement dite, qui ne compte que 6 200 hab. (moins qu’en 2002), est au bord de deux anses séparées par la pointe Mahabo. Elle a bénéficié du terminal des navettes avec Petite-Terre et elle concentre la plupart des commerces et services «rares» de l’île, dont les quatre banques, ainsi que le siège du Conseil général et la plupart des administrations, notamment sur la place Mariage, en plein centre-ville; elle a un collège (M’Gombani, 1 300 élèves) et un grand lycée (1 800 élèves), le plus ancien de l’île (1976), trois écoles, un port de plaisance; elle est le point de départ des deux routes nationales RN 1 vers le NO et RN 2 vers le sud. Le centre hospitalier est le seul de l’île et dispose de 250 places, plus nombreuses en maternité qu’en médecine. Juste au sud mais dans la même commune se trouve Mtsapéré, plus ancienne, qui reste plus peuplée (11 300 hab., contre 7 000 en 1997) et possède une grande mosquée, deux écoles, un dispensaire, un collège à Doujani (800 élèves) qui la prolonge vers le sud. Au nord de Mtsapéré et à l’ouest de Mamoudzou se développent les quartiers un peu plus élevés de Kavani dont la population monte à 8 100 hab., en net accroissement (3 900 hab. en 1997), avec trois écoles. Au nord de Mamoudzou proprement dite, au bord de la baie qui sert de débouché à la rivière Kaouénilajoli et qui est abritée par la pointe Hamaha, s’étendent les ensembles industriels et d’habitat de Kaouéni (souvent écrit Kaweni, une anglicisation quelque peu déplacée), premier noyau de peuplement de l’agglomération (11 600 hab.), en forte progression (6 200 hab. en 1997) et qui a ainsi dépassé (de peu) Mtsapéré. Kaouéni bénéficie de la seule zone d’activités de l’île, a trois écoles, un collège (1 000 élèves) et un lycée (530 élèves), plusieurs ateliers dont la laiterie de Mayotte, et abrite l’hôtel de la préfecture de Mayotte. Un hypermarché avec galerie marchande (Lukida) a été ouvert par l’enseigne Score (ex-Cora, groupe réunionnais Bourbon) au nord de la ville (Hamaha-Majikavo). Kaounéi a aussi depuis 1978 une centrale électrique thermique. Les deux tiers des entreprises mahoraises de plus de 5 salariés sont dans la commune. Mais Mamoudzou dépend aussi de ses voisines: le port de commerce est à Koungou (Longoni) ainsi que la prison (Majicavo); l’aéroport est à Pamandzi sur Petite-Terre. Un système de barges très actif assure les liaisons avec celle-ci, transportant plus de 4 millions de personnes par an. Mamoudzou organise un festival de l’image sous-marine, un festival du film africain. Une association Megaptera propose de l’information et une esquisse d’écomusée sur les mammifères marins (la mégaptère est la baleine à bosse) et une Maison de la Mer est en projet. Un peu à l’écart de l’agglomération vers le sud, Passamaïnti (ou Passamainty) est également en croissance assez soutenue sur la côte à 3 km SO de Mamoudzou, et atteint 7 100 hab. (5 200 en 1997); elle réunit six écoles et un collège (1 000 élèves), un dispensaire. Un peu plus loin, Tsoundzou 1 (3 400 hab.) et Tsoundzou 2 (1 700 hab.) encadrent l’estuaire de la Koualé, qui descend du mont Combani (477 m); chacun des deux a une école. Les petits hameaux de Koualé et Koualé-Légion végètent au fond de la vallée. Un peu au-dessus et au nord, le village de Vahibé (ou Vahibéni, 3 700 hab., contre 2 100 en 1997) est le seul de l’intérieur, sur la CCT 3 qui devient piste vers l’ouest mais parvient à Combani et offre de beaux paysages. Le point culminant de la commune de Mamoudzou est le mont Mtsapéré, tout au nord (572 m); il porte une antenne de télévision. Au milieu du lagon devant la commune de Mamoudzou, l’îlot Mbouzi, qui monte à 153 m, est connu pour ses troupes de makis (lémuriens); il est devenu réserve naturelle nationale en 2007, sur 142 ha. La croissance spectaculaire de la capitale, qui n’avait que 12 000 hab. dans la commune entière en 1985, est en partie liée à l’afflux d’immigrés, le plus souvent clandestins et anjouanais: Mamoudzou compte plus d’étrangers que de Français parmi ses habitants (54% de la population recensée en 2002), ce qui est un cas extrême à Mayotte; aussi n’a-t-on pas évité l’apparition et la prolifération de bidonvilles. La maternité est devenue la plus grande de France: près de 4 000 naissances par an, dont bon nombre de mères étrangères (comoriennes) et d’Anjouanaises de passage. Les taux de scolarisation sont parmi les plus bas de l’île, en raison de la pauvreté et du nombre d’étrangers, et d’un déficit d’équipements, notamment en maternelles. Il en est de même, et pour les mêmes raisons, de l’équipement des ménages. La commune est la première de l’île par l’agriculture, avec 4 000 ha de surface agricole, dont 960 en bananiers et 380 en manioc, et enregistre 2 800 bovins. |