Mauguio

(17 300 Melgoriens, 4 956 ha) est un ancien chef-lieu de canton de l’Hérault dans l’arrondissement de Montpellier, 11 km à l’est de la préfecture. Cette grande commune, qui va de l’autoroute A9 à la mer, sur 9 km NNO-SSE et 11 km O-E, inclut la station balnéaire de Carnon et la plus grande partie de l’étang de l’Or, dit aussi de Mauguio. Elle comprenait également naguère une partie du territoire de Palavas-les-Flots, celui de Saint-Aunès et celui de La Grande-Motte. Mauguio a succédé à Melgorum, bourgade gallo-romaine, dont l’étymologie reste discutée. Le site est ancien: on a trouvé à Guillermain des vases du Bronze II (1500 avant notre ère). Mauguio fut siège d’un comté, avec statut de ville, sous le nom de Melgueil, bien avant que Montpellier ne commence à exister. Elle était jusqu’au 12e siècle le point fort du pouvoir civil face à celui de l’évêque de Maguelone, et eut même sa monnaie propre (melgorienne); la forme Mauguio ne date que du 17e s.

La ville, de forme ramassée, s’étend sur 2 km E-O et 1,5 N-S; elle a une structure très lisible en plan et en vue aérienne; au milieu, la Motte, sur une légère butte, est un noyau urbain dense à double enceinte, un vieux centre circulaire étant inscrit au sein d’un boulevard en forme de rectangle aux coins arrondis. Il reste des maisons anciennes (certaines classées) et une église du 12e s. Une troisième couronne concentre des bâtiments publics et leurs plateaux (collèges publics, écoles, arènes, cave coopérative, etc.), tandis que les lotissements récents forment une quatrième couronne, elle-même prolongée par des ateliers. La ville a un équipement tertiaire complet et se signale en juin par une grande fiesta estivale andalouse de la Romería del Encuentro, avec spectacles taurins, soutenue par une forte colonie d’origine espagnole. Au nord passent le canal du Bas-Rhône et la LGV, l’A0 écornant juste l’angle NO de la commune. À l’ouest, Mauguio accueille l’aéroport de Montpellier-Méditerranée et ses installations, dans le quartier de Vauguières, à la limite de Pérols, ainsi qu’une zone d’activités étendue au Mas de Cavalier à un échangeur de la D66.

Là sont les principaux employeurs de la commune: Air-Littoral (880 sal.), Air-France (520 sal.), Air Assistances Sécurité (90 sal.), Esma (Aéroconseil, 70 sal.), Vallair (maintenance, 85 sal.), transports TME (55 sal.), La Poste (480 sal.). La commune héberge aussi sur ces parcs d’activités un Intermarché (90 sal.), Darty (50 sal.); fabrique de matériel médico-chirurgical Dedienne (55 sal.), imprimerie E-Factory (110 sal.); travaux publics Guintoli (120 sal.), EHTP (60 sal.); nettoyages ISS (830 sal.), Derichebourg (760 sal.), GSF Phocea (260 sal.), Elior (180 sal.), Propre Sud (160 sal.), PLD (140 sal.), Gimns (140 sal.), Alizés (100 sal.), Aber (65 sal.), G Net (55 sal.); gardiennage Sécuritas (110 sal.).

Se trouvent également dans la partie occidentale de la commune le petit lac de la Mourre et la fin du canal d’irrigation du Bas-Rhône-Languedoc à la ferme de la Banquière, ainsi que des serres et des mas. Les parties septentrionale et orientale du finage, où passe le canal, sont en vignes, vergers et serres; dans la commune entière, on cultive encore 580 ha de vignes (en partie AOC coteaux-du-languedoc et coteaux-du-languedoc-la-méjanelle); une grande SICA de vergers a rassemblé en 1964 jusqu’à 1 000 ha et plus de 300 adhérents. Tout le parcellaire et les chemins de la commune restent marqués par la cadastration romaine, de sens NNO-SSE et OSO-ENE, calée un peu plus au nord sur la Via Domitia. Et même la récente LGV, passant au nord du bourg, la respecte.

L’étang de Mauguio ou de l’Or, qui s’étend sur 12 km OSO-ENE et 3 km de large (3 170 ha), est connu pour ses nombreux flamants roses, que les mouvements de l’aéroport ne dérangent plus; mais aussi pour ses malaïgues (mauvaises eaux) quand l’eutrophisation le colore en rouge en faisant proliférer les végétaux et en produisant de mauvaises odeurs. Tout autour, Mauguio, Candillargues, Lansargues et Marseillan cultivent une tradition de pêche, de chasse, de chevaux et de taureaux qui ne faiblit pas et se réfère à la proche Camargue. La rive nord de l’étang de l’Or reste amphibie, avec des manades, et de petits étangs dont l’étang de Plagnol; le r. Salaison avance dans l’étang des berges couvertes de cabanes de pêche et de chasse; une station de lagunage a été établie à proximité.

Au-delà de l’étang enfin, Mauguio possède encore près de 6 km du rivage de la Méditerranée, entre Palavas et La Grande-Motte, ce qui explique largement ses 3 500 résidences secondaires (32% des logements), ses 8 hôtels (310 chambres) et un camping de 400 places. La station de Carnon occupe la moitié occidentale du lido. D’ouest en est se succèdent plusieurs quartiers: les deux rives du grau, aménagé en port de plaisance (650 anneaux) et entouré d’immeubles collectifs récents; un ensemble public (mairie annexe, gendarmerie, école, piscine, gymnases); des pavillons serrés sur le front de mer et sur trois rues en arrière; un petit étang avec camping et centre équestre. Au-delà, la longue plage du Petit-Travers est restée inoccupée et inconstructible et reçoit, l’été, quantité de plagistes en liberté, dans un incroyable amoncellement de voitures. La partie interne du lido est occupée par le canal de Sète au Rhône et la voie rapide de Montpellier à La Grande-Motte.

Mauguio a eu 2 900 hab. en 1901, 3 500 en 1954, et sa principale croissance est donc récente: 5 600 hab. en 1975, 9 800 en 1982, 11 500 en 1990; elle s’est accrue de 2 330 hab. depuis 1999 (+16%). La ville est le siège de la communauté d’agglomération du Pays de l’Or (8 communes, 43 000 hab.), ainsi nommée d’après l’étang de l’Or et qui s’est agrandie par les adhésions des stations littorales de La Grande-Motte en 2004 et de Palavas-les-Flots en 2005, toutes deux en rupture avec la métropole de Montpellier. Le nouveau canton de Mauguio a 8 communes, 42 400 hab.

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