Mauléon-Licharre

(3 210 Mauléonnais 1 280 ha dont 368 de bois) est un ancien chef-lieu de canton des Pyrénées-Atlantiques dans l’arrondissement d’Oloron, 32 km à l’ouest de celle-ci, bourg-centre de la Soule sur le Saison. Mauléon (Maule en basque) est une ville ancienne, avec un château fort du 11e s. et une bastide sur la rive droite. Elle conserve une place à arcades et quelques belles maisons, dont le château de Maytie ou d’Andurain (16e s.); Château Vieux des 14-15e s., remanié au 17e, sur une butte au sud-est de la ville, sur la rive droite. L’habitat s’est étendu à la fois vers l’aval dans la plaine alluviale, en amont le long des deux routes, et à l’est sur le relief. Le finage s’étend vers l’ouest sur les collines de Tibarenne (484 m), et vers le sud-est sur le relief, atteignant 500 m environ au Bramaoutoua, au-delà de la vallée du Lausset.

La commune a englobé en 1841 celle de Licharre, jointive sur la rive gauche de la Soule où s’est étalée la ville. Elle avait 4 000 hab. au début du 20e siècle, 4 700 en 1962, et décline depuis, perdant encore 420 habitants après 1999. Elle fut réputée naguère pour ses espadrilles; il reste quelques petites fabriques de chaussures dont Prodiso (30 sal.) et Megam (25 sal.); métallerie Alkar (70 sal.), traitement de surfaces SPI Aéero (130 sal.); Fromagerie des Chaumes (40 sal.). Elle a un lycée professionnel public, un lycée général privé, un collège privé et un public, un lycée agricole et rural privé, un hôpital local public (15 lits); magasin Carrefour (25 sal.); autocars Souletins (20 sal.).

Elle est le siège de la communauté de communes du pays de Soule-Xiberoa (Pays Basque), groupant les 35 communes des deux cantons de Mauléon et Tardets (13 100 hab.). La ville est aussi le bureau distributeur du nouveau canton Montagne Basque (66 communes, 25 400 hab.).

L’espadrille de Mauléon. Ce sont les drapiers de Mauléon qui ont fait le long succès de l’espadrille. Cette sandale fut à l’origine dite espartine, car sa semelle était de corde de sparte, la toile étant de chanvre; on lui préféra ensuite le jute. Quelques artisans semblent avoir importé le tour de main d’Espagne au début du 19e siècle; l’industrie n’est apparue qu’après 1850; et la mécanisation en 1880, grâce à une machine capable de coudre toile et semelle au point de chaînette. La famille Béguerie, et d’autres, établirent le système de la «fabrique» qui leur réservait le négoce, en passant commande à des ateliers et des artisans; Brésil, Venezuela et Argentine furent de gros clients, ainsi que les mineurs du Nord de la France; tout un nouveau quartier se développa à Licharre, sur la rive gauche du Saison, où l’on compta jusqu’à 1 600 ouvriers et une dizaine d’usines. Puis, en dépit de l’évolution des semelles et de l’emploi du caoutchouc, voire de nouvelles formes (c’est ici que René Elissalde inventa le Pataugas), la demande périclita au point qu’il reste peu de cette originale industrie, si ce n’est pour le tourisme.

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