nom du bassin de l’Arc dans les Alpes du Nord. Il se retrouve dans le nom de plusieurs communes. Il évoque pour certains une «méchante rivière» (mal rieu), en raison de la réputation destructrice des crues de l’Arc; mais l’étymologie n’est pas sûre: le nom de Saint-Jean s’est écrit Maurogenna au haut Moyen Âge. La Maurienne, en arc de cercle au sud du massif de la Vanoise, a été et demeure une voie de passage majeure pour la traversée des Alpes, entre le Rhône et Turin par le mont Cenis ou le Fréjus. Elle est parcourue par la voie ferrée, et s’est ouverte au ferroutage; l’autoroute A 43 la suit toute entière. Après un long passé d’élevage bovin, la Maurienne a été l’un des hauts lieux de l’aménagement hydroélectrique et de l’industrie des Alpes du Nord; il lui reste des usines de poids et des ateliers, surtout à Saint-Jean-de-Maurienne, la ville principale. Elle accueille sur ses hauts les stations de sports d’hiver, et parfois d’été, du Mont-Cenis, d’Aussois et de Valfréjus, de Valloire et Valmeinier, d’Albiez et de l’Arvan. Le pays de Maurienne est préparé par un contrat territorial en cours. Il rassemble 62 communes sur près de 2 000 km2, peuplées de 42 000 habitants. Il affiche 120 000 lits touristiques et 6 000 emplois liés directement ou indirectement au tourisme. Sept grands cols, dont quatre à plus de 2 000 m, permettent de communiquer avec les voisins: l’Iseran à 2 764 m, le Galibier (2 646 m), le Mont-Cenis (2 083 m), la Croix de Fer (2 067 m), le Télégraphe, le Glandon, la Madeleine et même le Grand Cucheron. Les crêtes culminent à 3 684 m à la Dent Parrachée au-dessus d’Aussois. Le contraste est sensible entre le versant nord, exposé en adret, et le versant sud en ubac, qui réunit les principales stations de neige et qui est plus boisé. L’activité agricole est principalement orientée vers la production de fromage d’appellation beaufort, un peu de bleu de bonneval et de bleu de termignon; et en partie vers la fourniture d’animaux, dont les agneaux, un label viande de Maurienne étant en cours de développement (abattoir à Saint-Étienne-de-Cuines); il reste environ 500 exploitations agricoles, et 4 coopératives laitières à La Chambre, Saint-Sorlin-d’Arves, Lanslebourg et Bessans. Sept groupements intercommunaux du département de la Savoie ont été constitués, dont quatre portent le nom de la Maurienne. La communauté de communes Cœur de Maurienne rassemble 6 communes et siège à Saint-Jean-de-Maurienne (12 300 hab.). La communauté de communes de la Porte de Maurienne associe 11 des 12 communes du canton d’Aiguebelle et siège au chef-lieu (4 400 hab.). La communauté de communes Maurienne-Galibier réunit les communes du canton de Saint-Michel-de-Maurienne et siège au chef-lieu (6 communes, 5 700 hab.). La communauté de communes de Haute-Maurienne-Vanoise correspond au canton de Lanslebourg-Mont-Cenis et siège aussi au chef-lieu; 7 communes, 2 600 hab. Maurienne est aussi le nom du plus étendu des «territoires» du département de la Savoie; il groupe 6 cantons et 62 communes, s’étend sur 1 976 km2 et rassemble 41 600 hab.; la surface agricole est de 20 000 ha, entièrement en herbe, pour environ 150 exploitations professionnelles et 7 000 bovins; 296 km2 de parc national, 1 800 km2 de zone de protection (znieff) et 473 km2 de sites Natura 2000. |