Montbéliard

(25 980 Montbéliardais, 1 501 ha dont 292 de bois) est une sous-préfecture du Doubs, au nord-est, au bord de l’Allan en amont de son confluent avec le Doubs. Elle est le siège de la communauté Pays de Montbéliard Agglomération. Cette ancienne ville forte, apparue sous le nom de Mons Beliardae en 985, à la tête d’un comté au 11s., s’est trouvée appartenir aux ducs de Wurtemberg en 1397 par mariage. Elle a connu un vif développement au 16s., et un sommet architectural autour de 1600, sous l’autorité de l’architecte W. Schikhardt. Fief protestant et relevant de l’Empire, elle a été active, mais longtemps comme une enclave: la France a favorisé le développement de sa voisine et rivale Belfort après 1648, et Montbéliard n’est devenue française qu’en 1793. Elle s’est développée à nouveau au 19s. avec l’installation des groupes Japy et Peugeot, dès avant l’installation définitive des usines d’automobiles de Peugeot à Sochaux, commune voisine de l’autre côté de la Lizaine.

Elle est restée le centre commercial et administratif d’une agglomération qui dépasse 100 000 habitants: 140 000 dans la communauté d’agglomération (72 communes, 44 900 ha), 106 000 dans l’unité urbaine Insee (21 communes), 158 700 dans l’aire urbaine (121 communes). Un nouveau centre de services a été aménagé côté SE, dans le quartier de la Petite Hollande, au-delà de l’Allan et près de l’autoroute A36, avec l’université, le palais de justice, un centre commercial, une piscine et des stades, sur un site qui avait dû être classé parmi les «quartiers sensibles». Le centre universitaire est un élément de l’Université technologique Belfort-Montbéliard; il compte ici 1 200 étudiants (plus 600 en BTS et classes préparatoires), dans un IUT et plusieurs sections de facultés (sciences de la vie, environnement, industrie), ainsi que des centres de recherche avec formations doctorales; Montbéliard a reçu une école des Douanes en 1938 et enregistre 4 600 lycéens et 1 700 collégiens dans trois collèges publics et un privé, cinq lycées publics dont deux professionnels.

La vieille ville, au nord, entoure l’ancien noyau fortifié. Le château des ducs de Wurtemberg, doté de deux grosses tours rondes anciennes et d’un grand bâtiment du 18e siècle, domine la ville sur un promontoire allongé, aux parois à pic. Il abrite un musée avec une galerie d’histoire naturelle de Cuvier (né dans la ville en 1769), mais le site a été ravagé par un incendie en 1999. Au centre se voient également un grand temple protestant de 1604, le musée d’art et d’histoire, la belle halle fermée des 16e-17s., des maisons anciennes. Ce centre est embelli par des ravalements qui restaurent des façades colorées, et par l’ouverture de l’Espace Velotte (1997).

Montbéliard figure parmi les «villes d’art et d’histoire» et aux premiers rangs des villes fleuries (4 fleurs); le parc de Près la Rose (10 ha) s’est ouvert à la culture scientifique et technique, et propose un labyrinthe végétal. Un canal inachevé, commencé en 1882 et interrompu par la guerre de 1914, devait relier Montbéliard à la Haute-Saône; seuls 30 km des 83 prévus avaient été mis en eau. Deux «quartiers porioritaires» ex- zones urbaines sensibles» ont été reconnues, les grands quartiers de la Chiffogne au nord-ouest du centre-ville, de la Petite Hollande au sud du Doubs.

Entourée d’espaces industriels, Montbéliard n’accueille elle-même qu’assez peu d’ateliers, si ce n’est un établissement de Faurecia pour les sièges de voitures (Siedoubs, 350 sal.), filiale d’équipement de PSA. Ses emplois sont donc fondamentalement dans le tertiaire: centre hospitalier (630 lits), polyclinique (120 sal., 98 lits) et clinique Laennec (90 sal., 66 lits), maisons de retraite des Ophéliades (60 sal.) et Korian Doubs Rivage (80 sal.); Football-Club de Sochaux-Montbéliard (120 sal.); gros centres commerciaux avec hypermarchés Cora (210 sal.) et Leclerc (300 sal.), magasins Décathlon (50 sal.), Brico-Dépôt (55 sal.); négoce de plomberie Tereva (60 sal.).

Montbéliard accueille aussi les ingénieries Segula Matra (180 sal.) et Bertrandt (80 sal.); constructions Baticoop (60 sal.), travaux publics Eurovia (80 sal.) et Parietti (60 sal.), gestion immobilière Neolia (ex-SAFC, 180 sal.); conseil Coopilote (65), aide à domicile A2Micil (80 sal.), plusieurs agences de travail temporaire; nettoyage ACM (130 sal.), gardiennages MultiPtotection Sécutité (120 sal.) et Est Sécurité (110 sal.).

La ville a un port de plaisance lié au canal du Rhône au Rhin, et un aérodrome à Courcelles-lès-Montbéliard de l’autre côté du Doubs. La commune avait 4 500 hab. en 1820, 10 000 en 1900 et jusqu’en 1926; elle est passée à 17 000 en 1954 et a crû jusqu’en 1982 (31 800 hab. sdc), puis se dépeuple; elle a perdu 2 790 hab. depuis 1999.

L’arrondissement a 176 100 hab., 168 communes.

Le nouveau canton de Montbéliardréunit 4 communes et 30 200 hab.

La montbéliarde est une race bovine laitière très appréciée, issue de la pie-rouge continentale (robe fauve et blanche), seule admise (avec la simmental) pour la production du fromage comté. Le troupeau total est estimé à 700 000 têtes; en expansion, il s’est diffusé dans tout le Centre-Est de la France et en Auvergne. Le siège de l’union professionnelle est à Velesmes-Essarts (Doubs); centres de production de semence à Ceyzeriat (Ain) et Crançot (Jura).

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