Montpezat-sous-Bauzon

660 hab. (Montpezatiens), 2 723 ha dont 520 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ardèche dans l’arrondissement de Largentière, 23 km au NO d’Aubenas à 550 m. La bourgade, dont le nom était simplement Montpezat avant 1956, est dans la vallée encaissée de la Fontolière, affluent de gauche de l’Ardèche, dans un cadre de reliefs volcaniques. Située sur l’une des voies principales d’accès au haut plateau, faisant communiquer directement l’Ardèche et la Loire, Aubenas et Le Puy, et qui reçut une voie romaine, le village est juste au pied de la grande montée qui passe par la forêt domaniale et le hameau de Fontolière.

Contrairement à l’habitude, c’est la ville basse qui est ancienne, serrée et d’allure médiévale, ornée de la belle église romane de Provenchères et fief du culte catholique au temps des guerres de religion; la ville haute est apparue plus tard comme place de halte et de trafic sur la route autour du champ de foire. En aval, sont les ruines du château de Pourcheyrolles et une usine électrique souterraine de 1954, alimentée à partir du lac d’Issarlès par une conduite souterraine de 18 km procurant une chute de plus de 600 m.

Montpezat fut jadis un pays de couteliers; la commune a reçu un collège public, et les bureaux du Parc régional des Montagnes d’Ardèche, lequel a créé dans la commune un espace forestier pédagogique. On y enregistre 230 résidences secondaires pour 270 résidences principales. Sa population s’est élevée à 2 900 hab. en 1841 et elle était encore de 2 000 hab. en 1900, mais elle a continué de décliner jusqu’en 1970 avant de se stabiliser à peu près. Montpezat s’est associée à la seule Thueyts dans la communauté de communes des Grands Serres (1 600 hab.).

Le canton a 1 800 hab., 7 communes, 19 891 ha dont 6 136 de bois. Si sa pointe sud-est autour du chef-lieu appartient au domaine des serres cévenoles, le reste est sur le haut plateau ardéchois et relève du bassin de la Loire. Le canton touche au nord au département de la Haute-Loire, par Le Béage (340 Béageais, 3 283 ha dont 727 de bois), dont le village est à 34 km au nord du chef-lieu, à 1 200 m, dans un paysage de sucs volcaniques au-dessus des gorges de la Veyradeyre, affluent de droite de la Loire. Le Béage a eu près de 1 800 hab. au milieu du 19e s. et s’est constamment dépeuplée ensuite (1 000 hab. en 1937), même après 1999. Dans un fond de vallon au nord-est se cache l’ancienne chartreuse de Bonnefoy, dominée par la route qui longe le mont Gerbier de Jonc, entre des sucs montant à 1 526, 1 486 m et même 1 608 (Taupernas) et au cœur de la forêt domaniale de Bonnefoy.

Plus au sud s’étend la grande commune de Cros-de-Géorand (210 hab., 4 339 ha dont 1 227 de bois), dont le village est à 8 km au sud du Béage à 1 030 m, et 27 km au NNO de Montpezat; son territoire est traversé par la Loire et orné de deux lacs de barrage, l’un de 45 ha sur la Loire et son affluent de gauche le Vernason augmenté du Mazan (la Palisse) et l’autre de 16 ha, plus proche du village, sur son affluent de droite le Tauron (Moulin de Peyron), qui font partie du système de Montpezat-Issarlès. La commune accueille un parc éolien Eole-Res dit du Plateau Ardéchois, comportant huit mâts (6,8 MW). La population communale dépassait nettement les 1 600 hab. entre 1850 et 1870 et n’a cessé de chuter, perdant même encore 20 hab. de 1999 à 2004.

Usclades-et-Rieutord (100 hab., 1 246 ha dont 348 de bois), dont le nom évoque à la fois des brûlis (usclades) et le coude d’une rivière (rieutord), est à 6 km ESE de Cros-de-Géorand, à 1 270 m. La Loire y fait son premier grand coude après être descendue du Gerbier de Jonc. Au sud, la commune partage avec trois voisines le suc de Bauzon (1 471 m), un beau cône égueulé. La commune résulte d’une fusion de 1795, mais n’a fixé son nom sous sa forme actuelle qu’en 1956.

À 19 km au NO du chef-lieu, Saint-Cirgues-en-Montagne (300 Saint-Cirguois, 2 178 ha dont 850 de bois), au confluent du Vernason et du Mazan à 1 044 m, conserve un collège privé. La commune a eu 1 200 hab. en 1906 et a perdu encore 30 hab. de 1999 à 2005; elle est le siège de la communauté de communes des Sources de la Loire, qui associe 8 communes et 1 500 hab.

Mazan-l’Abbaye (160 Mazanais, 4 479 ha dont 2 126 de bois) est à 19 km ONO du chef-lieu, à 1 125 m; le village est né d’une abbaye dans la petite vallée du Mazan, et reste entouré par la vaste forêt domaniale de Mazan, qui a eu longtemps la réputation d’un repaire de brigands - non loin de la fameuse auberge de Peyrebeille. Son nom a été complété en 1954. Contrairement à ses voisines, Mazan a gagné des habitants entre 1999 et 2006 (+35 hab.), pour la première fois depuis 1876 où elle dépassait 2 000 hab.; mais il est vrai qu’elle a perdu le territoire d’Issarlès en 1899. Elle avait 1 000 hab. en 1906; elle a 130 résidences secondaires pour 60 résidences principales.

Le Roux (43 Rossignols, 1 643 ha), village de fond de vallon à 830 m, à 9 km à l’ouest de Montpezat, est connu pour son tunnel routier de 3 500 m à travers la ligne de partage des eaux entre Atlantique et Méditerranée, débouchant au nord dans la vallée du Mazan; il n’est parcouru que par la petite D 180, mais il avait été percé à partir de 1915 pour une voie ferrée qui n’a jamais été posée. Le Roux a eu plus de 600 hab. au 19e s., et compte trois fois plus de résidences secondaires (66) que de résidences principales (19); mais sa population baisse encore (35 hab. en 2004).