Morne-à-l’Eau

(16 440 Mornaliens, 6 450 ha) est une commune de la Guadeloupe, dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre (CA du Nord Grande Terre), 13 km au NNE de celle-ci. Elle se nomma Case aux Lamentins, puis Bordeaux-Bourg jusqu’au début du 20e siècle. Le bourg est proche de la côte occidentale de la Grande Terre, au bord de la plaine de Grippon. Un canal de 8 km, dit canal des Rotours, conduit à la mer; de dix mètres de large, il fut aménagé par un industriel; mais, déclassé par les rails Decauville puis mal entretenu, il a contribué aux dégâts des graves inondations de novembre 1999. La curiosité touristique de la ville est le surprenant cimetière, dont les tombes sont décorées de carreaux blancs et noirs formant damiers ou dominos. Des restes d’ancienne sucrerie se voient à la Pointe à Retz, un peu au nord.

Vers l’est, la canne à sucre règne encore; mais la sucrerie Blanchet sur la route du Moule, depuis longtemps fermée, a laissé place à un crématorium. À l’ouest, la mangrove tapisse tout le fond d’une grande baie dont l’entrée a fixé le site de Petit-Canal au nord, de Vieux-Bourg au sud. Vieux-Bourg est un gros village de pêcheurs, dépendant de Morne-à-l’Eau, et relié à la ville par une route de 4 km (D107) entièrement bordée de maisons. Le territoire communal s’achève à l’ouest de Vieux-Bourg par la pointe et l’îlet Macou, et l’anse et la plage Babin. L’îlet Macou est un lieu de pêche aux coquillages et a une plage, ainsi qu’un pèlerinage aux marins disparus; doté d’une chapelle. Au sud de Vieux-Bourg, des maisons accompagnent la D106 vers le sud, par les îlets de Labuthie et Chevalier.

Le territoire communal mord au sud sur les Grands-Fonds, et compte de nombreux hameaux dispersés au milieu des cultures de canne et de légumes, comme Bosrédon, Brion, Gensolin, Bourbon, Chazeau ou Jabrun. À l’est du bourg, la commune s’étend dans la plaine de Grippon, drainée par la ravine des Coudes; elle est cultivée, mais vide d’habitat en dehors du hameau de Beaumont sur la route du Moule. Une longue file de maisons la longe toutefois, au pied du talus des Grands-Fonds, du bourg vers l’ESE le long de l’ancienne route (D101) que double la N5, par les quartiers d’Espérance et Lasserre. Au contraire, le talus plus discret qui limite la plaine au nord n’a pas fixé d’habitat.

La commune compte un collège et deux lycées publics, un musée du Pitta Coqs (combats de coqs); une spécialité de crabes de terre est l’objet de fêtes annuelles. L’agriculture porte sur 2 000 ha dont 560 de canne, 130 de légumes; la commune enregistre 5 000 bovins, 1 800 porcins et 15 000 volailles. Les principales entreprises sont une carrosserie JRC (20 sal.), la boulangerie Carrefour du Pain (20 sal.), l’organisation de spectacles Corail Music (20 sal.), La Poste (60 sal.), les plantes aromatiques et médicinales Meristem (25 sal.).

La population était en augmentation modérée: elle avait environ 15 000 habitants dans les années 1960 et 1970; mais elle a officiellement baissé de 800 hab. entre 1999 et 2023. Le chômage est assez élevé (33%, 2 300 chômeurs); 2 700 emplois sont enregistrés dans la commune; la moitié sont occupés par des résidants; mais les deux tiers des habitants ayant un emploi travaillent hors de la commune, dans l’agglomération pointoise surtout. Un quart des ménages sont imposés.

Le nouveau canton de Morne-à-l’Eau correspond à a commune.

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