Morne-à-l’Eau

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Morne-à-l’Eau: le célèbre cimetière à damiers (© RVRB).
Morne-à-l’Eau: le célèbre cimetière à damiers (© RVRB).

17 000 hab. (Mornaliens) dont 260 à part, 6 450 ha, commune de la Guadeloupe, divisée en 2 cantons, dans l’arrondissement de Pointe-à-Pitre, 13 km au NNE de celle-ci. Elle se nomma Case aux Lamentins, puis Bordeaux-Bourg jusqu’au début du 20e siècle. Le bourg est proche de la côte occidentale de Grande-Terre, au bord de la plaine de Grippon. Un canal de 8 km, dit canal des Rotours, conduit à la mer; de dix mètres de large, il fut aménagé par un industriel; mais, déclassé par les rails Decauville puis mal entretenu, il a contribué aux dégâts des graves inondations de novembre 1999. La curiosité touristique est le surprenant cimetière, dont les tombes sont décorées de carreaux blancs et noirs formant damiers ou dominos; des restes d’ancienne sucrerie se voient à la Pointe à Retz, un peu au nord.

Vers l’est, la canne à sucre règne encore; mais la sucrerie Blanchet sur la route du Moule, depuis longtemps fermée, a laissé place à un crématorium. À l’ouest, la mangrove tapisse tout le fond d’une grande baie dont l’entrée a fixé le site de Petit-Canal au nord, de Vieux-Bourg au sud. Vieux-Bourg est un gros village de pêcheurs, dépendant de Morne-à-l’Eau, et relié à la ville par une route de 4 km entièrement bordée de maisons. Le territoire communal s’achève à l’ouest de Vieux-Bourg par la pointe et l’îlot Macou, et l’anse et la plage Babin. L’îlot Macou est un lieu de pêche aux coquillages et a une plage, ainsi qu’un pèlerinage aux marins disparus doté d’une chapelle. Au sud de Vieux-Bourg, des maisons accompagnent la D 106 vers le sud, par les îlets de Labuthie et Chevalier.

Le territoire communal mord au sud sur les Grands Fonds, et compte de nombreux hameaux dispersés au milieu des cultures de canne et de légumes, comme Bosredon, Brion, Gensolin, Bourbon, Chazeau ou Jabrun. À l’est du bourg, la commune s’étend dans la plaine de Grippon, drainée par la ravine des Coudes; elle est cultivée, mais vide d’habitat en dehors du hameau de Beaumont sur la route du Moule. Une longue file de maisons la longe toutefois, au pied du talus des Grands Fonds, du bourg vers l’ESE le long de l’ancienne route (D 101) que double la N 5, par les quartiers d’Espérance et Lasserre. Au contraire, le talus plus discret qui limite la plaine au nord n’a pas fixé d’habitat.

La commune compte un collège et deux lycées publics, un musée du Pitta Coqs (combats de coqs); une spécialité de crabes de terre est l’objet de fêtes annuelles. L’agriculture porte sur 2 000 ha dont 560 de canne, 130 de légumes; la commune enregistre 5 000 bovins, 1 800 porcins et 15 000 volailles.

La population était en augmentation modérée: elle avait environ 15 000 habitants dans les années 1960 et 1970; mais elle semble avoir perdu 270 hab. de 1999 à 2006. Le chômage est assez élevé (33%, 2 300 chômeurs); 2 700 emplois sont enregistrés dans la commune; la moitié sont occupés par des résidants; mais les deux tiers des habitants ayant un emploi travaillent hors de la commune, dans l’agglomération pointoise surtout. Les revenus moyens ne sont pas très élevés: 12 000 € par ménage, dont un quart sont imposés. Le maire est Jean-Claude Lombion, communiste (Mouvement populaire mornalien). Élie Domota, qui s’est fait connaître en 2009 comme animateur du mouvement Kont Pwofitasyon (contre la surexploitation) et secrétaire général du syndicat UGTG, est directeur adjoint du pôle Emploi de la commune.