Moruroa

île de la Polynésie française tout au sud-est de l’archipel des Tuamotu, dans la commune de Tureia, à 21°50’S, 138°50’O, 115 km au sud de Tureia. Son nom signifie, selon les interprétations et les fantasmes, soit le grand secret, soit la plutôt la grande nasse (moru = secret ou filet, roa = grand), et c’est apparemment à tort que les militaires avaient entendu Mururoa. Il s’agit d’un atoll allongé d’ouest en est, de 28 km sur 11, dont l’île principale, qui porte l’aérodrome et les anciennes installations du Centre d’expérimentation du Pacifique (CEP), nom pudique de l’organisation des essais français de l’arme nucléaire, est à l’extrémité orientale. L’atoll fut découvert en 1792, et a eu quelques habitants polynésiens au 19e siècle; il devint propriété domaniale en 1881, des sociétés obtenant la concession de l’exploitation des cocotiers.

C’est en juillet 1962 qu’il fut choisi pour les essais atomiques, dont le premier tir a eu lieu le 2 juillet 1966; son équipement avait demandé le concours de plus de 100 navires de transport et de guerre de 1964 à 1966; ensuite, la présence d’un groupe militaire aéronaval de 3 500 hommes (Force Alfa) et une quarantaine de navires. Il a subi 36 essais aériens, 106 souterrains, à environ 1 200 m de profondeur. Sur l’île, reste en fonction un système automatique de mesure sismique et de radiations; l’atoll a été abandonné dès 1996, mais un petit détachement militaire y assure une permanence.