Normandie

ancienne province du royaume de France. Son nom vient des «hommes du Nord» (Nord-man), ainsi que furent désignés les Vikings qui envahirent au 9e siècle l’estuaire de la Seine et quelques terres au nord de l’estuaire. Ils furent contenus un moment par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911) qui leur attribua un duché de Normandie; ils l’agrandirent au 10e siècle de l’autre côté de la Seine jusqu’au Cotentin. C’est de cette «Basse»-Normandie que le duc Guillaume le Conquérant entreprit et réussit la conquête de l’Angleterre à partir de 1066. Un royaume anglo-normand s’établit ainsi jusqu’à la conquête de la Normandie par Philippe-Auguste (1202-1204); il reprit forme par la suite à la faveur de la Guerre de Cent Ans, jusqu’à la reconquête de 1450 et l’incorporation définitive au domaine royal français en 1468. La disparition des provinces se traduisit par la création de cinq départements.

Le terme «normand» s’applique à cet ensemble territorial, dont les principaux caractères tiennent à un climat relativement humide et doux, à la situation à distance modérée de Paris, et entre Paris et le littoral d’une mer très fréquentée. La Normandie n’a guère de forme vraiment spécifique d’activités ou de paysages, mais elle en fait une association originale: elle partage avec d’autre parties de l’Ouest des bocages, des pommiers et du cidre, comme avec des campagnes du Bassin Parisien de grasses campagnes céréalières à limons et grandes fermes, elle est à la fois du massif ancien armoricain et du bassin sédimentaire parisien, du littoral et de l’intérieur, elle abonde en manoirs et maisons à colombage mais n’en a pas l’exclusivité. Une AOC porte le nom de la province: le pommeau de Normandie (1991).

Nombre de légendes et de facilités courent sur le «caractère normand», mais on voit mal les points communs entre des coureurs des mers et des paysans herbagers des bocages de l’intérieur, entre ceux-ci et les gros agriculteurs céréaliers du pays de Caux, comme avec les ouvrières de Flers ou d’Argentan et les ingénieurs des complexes nucléaires du Cotentin. Reste que l’idée de Normandie, pour vague qu’elle soit, est bien aussi attachante qu’une idée de Picardie ou de Champagne, serait-ce pour se différencier d’un Paris que pourtant les natifs de Normandie ont aussi abondamment peuplé que les Bretons.

La Normandie est aujourd’hui à la fois une idée floue et un territoire précis, qui correspond à l’addition de deux anciennes régions administratives constituées autour de leurs deux ensembles métropolitains, Rouen-Le Havre pour la Haute-Normandie (Haute parce que s’y trouvait l’ancienne capitale provinciale Rouen), Caen pour la Basse-Normandie.


Normandie

ancienne province du royaume de France. Son nom vient des «hommes du Nord» (Nord-man), ainsi que furent désignés les Vikings qui envahirent au 9e siècle l’estuaire de la Seine et quelques terres au nord de l’estuaire. Ils furent contenus un moment par le traité de Saint-Clair-sur-Epte (911) qui leur attribua un duché de Normandie, avec pour capitale Rouen; ils l’agrandirent au 10e siècle de l’autre côté de la Seine jusqu’au Cotentin. C’est de là que le duc Guillaume le Conquérant entreprit et réussit la conquête de l’Angleterre à partir de 1066. Un royaume anglo-normand s’établit ainsi des deux côtés de la Seine, jusqu’à la conquête de l’ensemble de la Normandie par Philippe-Auguste (1202-1204); il reprit forme par la suite à la faveur de la Guerre de Cent Ans, jusqu’à la reconquête de 1450 et l’incorporation définitive au domaine royal français en 1468. La disparition des provinces se traduisit par la création de cinq départements.

Le terme «normand» s’applique à cet ensemble territorial, dont les principaux caractères tiennent à un climat relativement humide et doux, à la situation à distance modérée de Paris, et entre Paris et le littoral d’une mer très fréquentée. La Normandie n’a guère de forme vraiment spécifique d’activités ou de paysages, mais elle en fait une association originale: elle partage avec d’autres parties de l’Ouest des bocages, des pommiers et du cidre, comme avec des campagnes du Bassin Parisien de gras pays agricoles céréaliers à limons et grandes fermes; elle est à la fois du massif ancien armoricain et du bassin sédimentaire parisien, du littoral et de l’intérieur, elle abonde en manoirs et maisons à colombage mais n’en a pas l’exclusivité. Une AOC porte le nom de la province: le pommeau de Normandie (1991).

Nombre de légendes et de facilités courent sur le «caractère normand», mais on voit mal les points communs entre des coureurs des mers et des paysans herbagers des bocages de l’intérieur, entre ceux-ci et les gros agriculteurs céréaliers du pays de Caux, comme avec les ouvrières de Flers ou d’Argentan et les ingénieurs des complexes nucléaires du Cotentin ou de la Côte d’Albâtre. Reste que l’idée de Normandie, pour vague qu’elle soit, est bien aussi attachante qu’une idée de Picardie ou de Champagne, serait-ce pour se différencier d’un Paris que pourtant les natifs de Normandie ont aussi abondamment peuplé que les Bretons.

La Normandie est aujourd’hui à la fois une idée floue et un territoire précis, qui correspond à l’addition de deux anciennes régions administratives constituées autour de leurs deux ensembles métropolitains, Rouen-Le Havre pour la Haute-Normandie, Caen pour la Basse-Normandie. Cet ensemble de cinq départements compte 3 340 000 habitants et s’étend sur 29 900 km2, avec une densité de population inférieure à la moyenne nationale et une démographie quasi-stable. La région n’est que 9e en France sur 15 pour son produit brut, 10e par la valeur ajoutée, 9e aussi pour la valeur ajoutée agricole, mais 5e pour la valeur ajoutée industrielle.

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