24 600 hab. (Oyonnaxiens) dont 470 à part, 3 599 ha dont 1 223 de bois, chef-lieu de canton du département de l’Ain dans l’arrondissement de Nantua, 16 km au NNE de Nantua à 540 m. La ville fut jadis un centre de fabrication de peignes, d’abord en buis puis en corne et en écaille: le travail venait en complément de la vie agricole en hiver, et les produits étaient colportés au loin. En 1890, l’artisanat s’est mué en industrie avec l’apparition simultanée du celluloïd et des moteurs électriques alimentés par la chute voisine du Saut de Charmine sur l’Oignin. De là, Oyonnax est passée au travail des matières plastiques, devenant la capitale française de la plasturgie et essaimant alentour. La mode a fait promouvoir une «Plastic Vallée» au nom bilingue contestable, mais les efforts de coopération sont réels et soutiennent une École supérieure de plasturgie et un Pôle européen de plasturgie, qui sert de «centre de compétences» depuis 1989 et emploie directement 50 personnes. L’ensemble représente plus de 600 entreprises de plasturgie, de toutes tailles, et huit communes associées; il affiche un chiffre d’affaires cumulé de 2,4 milliards d’euros et 15 600 salariés, dans un périmètre où vivent 56 000 habitants. Il a subi une dure crise de 2000 à 2003, mais semble s’être relativement stabilisé. La Chambre de commerce promeut depuis 1990 un «pôle européen de la plasturgie (PEP) et Oyonnax pilote depuis 2005 un «pôle de compétitivité» dit Plastipolis, associant les régions Rhône-Alpes et Franche-Comté (33 000 salariés). À Oyonnax même, travaillent les entreprises Georges David (250 sal.), MBF Plastiques (160 sal.), Smoby ex-Berchet (180 sal., jouets), Grosfillex (160 sal., meubles d’extérieur), PRP (Productions et réalisations plastiques, groupe G Pack, 140 sal.), GPI Gergonne (130 sal.), Gilac (65 sal.), Seriplast (100), Falquet (jouets, 80 sal.), Airess (Ilsa, 95 sal., lunettes), Zanini (80, enjoliveurs de roues, espagnol), Grosfilley (lunettes, 50 sal.), Qualiform (flacons et pots pour cosmétiques, 60 sal.), Marmillon (50 sal.), Infiplast (45 sal.), Chapelu (40 sal.), Codiplas (35 sal., emballages), Les Plastiques décorés (30 sal.), René Maire (30 sal.), Sobem (30 sal.), Vinmer (30 sal.), Tecmaplast (30 sal.), Vernicolor (25 sal., traitement de surfaces), Bouiller (25 sal.), Optisun (25 sal.), Métal et Plastique (25 sal., lunettes et peignes), Modern Optique (lunettes, 20 sal.), Siebenmann (20 sal., peignes), Novap (20 sal.), Tournier-Billon (20 sal.). En revanche, le groupe Plastic Omnium s’est redéployé à Lyon et dans le nouveau Parc de la Plaine de l’Ain à Saint-Vulbas; les concurrences étrangères, notamment de la Chine et de la Roumanie, font craindre des réductions d’emploi. Dans les domaines complémentaires apparaissent les emballages de carton Emin Leydier (170 sal.) et Reine (groupe LGR, 130 sal.), les fabriques de moules Locatelli Acier (65 sal., groupe allemand Thyssenkrupp), Collomb (25 sal.), Mold (20 sal.) et l’ingénierie de moules Molb (30 sal.), les traitements de surfaces Aom David (25 sal.) et AMT (35 sal., sérigraphie). Oyonnax a aussi des ateliers de mécanique comme Cer (45 sal.) et S2E (30 sal.). Dans les services, figurent le nettoyage Gom (95 sal.), le gardiennage MJ Sécurité (45 sal.), un négoce de moteurs électriques (Motelec, 30 sal.); supermarché Champion (80 sal.), magasin de bricolage Brico2 (50 sal.); services à domicile Viadom (100 sal.), gestion immobilière Opac (60 sal.); transports Gefco (45 sal.), Altrans (40 sal.) et Messagerie Oyonnaxienne (35 sal.), travaux publics Val TP (45 sal.). Les deux principales centrales d’achats de matières premières et emballages pour l’industrie plastiques ont fusionné sous le nom de Ronax, qui travaille pour une quinzaine de firmes. La ville s’est épanouie dans la petite plaine drainée par l’Ange, affluent de l’Oignin coulant du NE au SO, empruntée par la voie ferrée et la route vers Saint-Claude, plus le tronçon autoroutier A 404 de 19 km branché sur l’A 40 près de Nantua. Elle est bien équipée, avec un parc des expositions (Valexpo) et un centre culturel Aragon où a été aménagé un musée du peigne et de la matière plastique; centre hospitalier public (190 lits médicaux, 400 en tout), deux collèges et un lycée publics, un collège privé, centre d’aide par le travail. La commune a absorbé en 1973 ses voisines Bouvent et Veyziat, ce qui étend son territoire vers le nord-ouest. À l’est, il monte à 1 065 m dans les plis du Jura. À l’angle SE, le lac Génin, partagé avec les communes de Charix et Échallon, attire en fin de semaine. Dans la plaine à l’ouest du centre-ville, les grands ensembles d’habitation de la Plaine et de la Forge sont considérés comme «zone urbaine sensible». La population a progressé de 1 200 à 6 000 hab. au cours du 19e s., s’est stabilisée à 10-11 000 hab. de 1920 à 1950, puis est montée à 23 000 en 1975 et se maintient à ce niveau depuis. Le maire est Jacques Gobet, UMP. La communauté de communes d’Oyonnax rassemble 8 communes et 39 900 hab. (12 132 ha), les mêmes que celles de la Plastic Vallée. L’unité urbaine Insee est donnée pour 32 000 hab., l’aire urbaine pour 42 000. Les 2 cantons, limitrophes du département du Jura, ont 37 200 hab., 9 communes, 15 421 ha dont 7 846 de bois. Dortan et Arbent au nord, Bellignat au sud sont les principaux appuis d’Oyonnax et de la Plastic Vallée. Celle-ci associe trois autres communes du canton, dans sa partie sud-occidentale sur la route de Nantua. Géovreisset (780 hab., 350 ha), 3 km à l’ouest d’Oyonnax à 650 m d’altitude, fut un haut lieu de la production de balles de ping-pong au temps du celluloïd; Plastohm y fabrique des bouchons de plastique (120 sal., groupe Bernot-Breton); jouets Buathier (30 sal.). Le nom, curieux pour un géographe et qui se retrouve à Géovreissiat 8 km au sud, dans le canton de Nantua, viendrait d’un patronyme latin Gabrissius, de gabros, chèvre… Groissiat (770 Groissiatis, 632 ha dont 323 de bois), 5 km au SO d’Oyonnax à 530 m, ajoute trois parcs industriels; ateliers de jouets Smoby ex-Berchet (100 sal.), d’articles de puériculture Beaba (35 sal.), plastiques Plastilex (30 sal.); la Sise (70 sal.) assure des équipements électriques et électroniques au service de la plasturgie; moules et modèles G. Pernoud (40 sal.), FMP (30 sal.) et Mécanique du Bourget (25 sal.); traitement de surfaces Metal UV (20 sal.), négoce de fournitures industrielles pour moules et modèles Lugand-Lypsis (75 sal.). Groissiat a gagné plus de 200 hab. de 1999 à 2004 (+28%). Martignat (1 300 Martignanais, 1 325 ha dont 730 de bois), de l’autre côté de l’Ange et un peu plus au sud à 514 m, participe également à ces industries avec les ateliers de plastiques Tecmaplast (130 sal.), Ercé (150 sal.), Pinard (70 sal., emballages), Perga (40 sal.), MBF (50 sal., emballages), ChrisFrance (40 sal.), de Rigo (lunettes, 35 sal.), Secril (30 sal.), plus l’atelier de moules et modèles Furli (30 sal.) et des négoces de fournitures industrielles (Martiplast, 25 sal.) et de matières plastiques de base (Resin Express, 25 sal.); la société de nettoyage Carrard (170 sal.) s’y est établie. Martignat n’avait encore que 480 hab. en 1954 et croît surtout depuis 1970; elle a gagné 300 hab. de 1999 à 2007 (+24%). Dans la partie orientale du canton, l’ambiance est différente; le relief est très accidenté et boisé, l’activité davantage tournée vers l’élevage et les loisirs. Le haut mont de la forêt d’Échallon (1 096 m) fait barrière entre Oyonnax et Échallon (680 hab., 2 809 ha dont 1 754 de bois), qui est à 13 km ESE de la ville, au-dessus de la vallée en gorge de la Semine, à 780 m, et a gagné 100 hab. de 1999 à 2006. Belleydoux (280 Belleydousans, 1 763 ha dont 1 127 de bois), à 850 m, est encore plus loin, à 17 km, et incluse dans le parc régional du Haut-Jura; le crêt Mathieu y monte à 1 271 m à l’est; la Semine y est encadrée par les vigoureux reliefs de la combe d’Orvaz et du cirque de la Fauconnière. La commune a eu plus de 850 hab. en 1831, puis s’est dépeuplée, mais reprend un peu depuis le creux de 1975 (200 hab.). |