Papeete

26 500 hab. dont 450 à part, 1 740 ha, commune de Polynésie française dans la subdivision des Îles-du-Vent, et chef-lieu du Territoire, sur la côte nord-ouest de Tahiti Nui. La ville n’occupe guère plus de 3 km sur le littoral, mais le territoire communal va loin au sud dans la montagne, sur 12 km, jusqu’au mont Diadème (Te Tara o Maiao, 1 323 m), le long de l’étroite vallée de la Fautaua, qu’un sentier remonte jusqu’aux hautes cascades. La ville, dont le nom signifierait «bassin d’eau», a été lancée en 1824 par les missionnaires de la LMS (London Missionnary School). Le maire de Papeete, depuis 1995, est Michel Buillard, du mouvement Tahoeraa de G. Flosse, fonctionnaire, également député à l’Assemblée nationale au titre de l’UMP. Le centre-ville a un plan quadrillé et s’organise en fonction du port, dont le dessin est compliqué par un long motu sur le récif et une ancienne île (Fare Ute et Motu Uta) au milieu de la baie.

La ville est équipée d’un tribunal et d’une cour d’appel, d’un lycée public, un collège public, deux collèges catholiques, un protestant et un adventiste; l’université est à Punaauia, tandis que le centre hospitalier (450 lits) bénéficie de locaux nouveaux ouverts en 2009 à Taaone dans la commune de Pirae, où était déjà le centre psychiatrique. Les principales structures hospitalières étaient jusque-là à Papeete (quartier de Mamao, au sud du centre-ville, 310 lits) et Pirae (Jean Prince, 40 lits); l’hôpital enregistre 160 000 entrées et consultations par an, dont 20 000 hospitalisations et 110 000 journées, 38 000 urgences, 2 000 naissances; plus 10 000 consultations dans les îles. Papeete a également deux cliniques (v. ci-dessous) et deux instituts médico-éducatifs.

Le centre-ville concentre les activités au bord de la baie; le parc Bougainville y voisine avec les administrations du Territoire. La ville dispose d’un marché public refait en 1987, de centres commerciaux (Vaima) et galeries; elle offre un musée de la Perle (R. Wan), une maison de la culture et un centre artisanal à l’ouest, un centre nautique au nord-est; les grandes fêtes du Heiva s’y tiennent en juillet. Beaucoup d’ateliers et de petites usines sont à Papeete, et deux zones industrielles s’étirent dans les vallées de la Fautaua (Titoro) et de la Tipaerui. L’Huilerie de Tahiti a un quasi-monopole de préparation du monoï à partir du coprah.

Le port autonome de Papeete a pris sa dimension moderne avec l’arrivée du CEP en Polynésie; un nouveau quai à paquebots s’y est ajouté en 2004, en raison de l’expansion des croisières; il manipule 1,6 Mt de marchandises par an, dont 30 000 conteneurs; des paquebots assurent un trafic inter-îles (750 000 passagers par an), de nombreux navires de croisière fréquentent les quais; le port de plaisance a reçu près de 700 bateaux, la plupart au titre du trafic international. Le port de pêche enregistre 5 800 t de poissons. L’activité totale du port sur une année est de l’ordre de 10 000 mouvements de navires (hors la base navale), dont 8 000 pour le trafic inter-îles, 1 000 pour la pêche, 520 pour la plaisance internationale et 120 pour la plaisance interinsulaire, et 280 cargos, pétroliers et méthaniers en trafic international. La base navale de Fare Ute dispose de cinq navires,un patrouilleur et deux remorqueurs, plusieurs hélicoptères; elle emploie 180 personnes.

L’agglomération de Papeete rassemble toutes les grandes entreprises de Polynésie. En tête vient le principal groupe de transport aérien, avec Air Tahiti (1 400 sal.), Air Tahiti Nui (850 sal.), la chaîne hotelière FHP (450 sal.), Tahiti Nui Travel (130 sal.), Air Moorea (65 sal.); il a des dirigeants communs avec les Brasseries de Tahiti (400 sal.) et leur filiale d’emballages plastiques Plastisud (90 sal.), cet ensemble représentant donc au moins 3 400 salariés.

Autour du port et de l’aéroport s’affairent la Setil (société mixte de gestion de l’aéroport, 230 sal.), Newrest (220 sal., qui a repris Sodexho Catering) et assure le ravitaillement alimentaire de la flotte, le Port autonome de Papeete (130 sal.), la compagnie de navigation Wing Chang (120 sal.), l’atelier d’entretien de la TAT (100 sal.), les Travaux Maritimes de Polynésie (100 sal.), l’acconage Cotada (95 sal.), la Compagnie française maritime Taporu (65 sal.), Morgan Vernex (60 sal.).

Les deux cliniques principales de Papeete, Paofai (104 lits) et Cardella (79 lits), emploient respectivement 200 et 180 personnes, le centre de rééducation de Punaauia Te Tiare 70 sal. (72 lits). Les services bancaires sont assurés par Socredo (500 sal. et 26 agences), la Banque de Polynésie (290 sal., groupe de la Société Générale) et la Banque de Tahiti (290 sal., groupe des Caisses d’Épargne) mais une partie de leurs salariés sont dispersés sur le territoire. Il en est de même pour l’hôtellerie, dont les principaux groupes sont comme Intercontinental Beachcomber (580 sal.), Accor-Sofitel (330 sal.), Le Méridien (160 sal.), Nara (150 sal.), SPVV (Club Méditerranée, 150 sal.), Radisson-Lafayette (140 sal.), etc., dont une bonne part des hôtels sont à Moorea et dans les îles Sous le Vent.

Les hypermarchés Carrefour affichent 450 salariés, auxquels s’ajoutent l’Hyper U de Pirae (125 sal.), Cash & Carry (55 sal.), deux magasins Champion (55 sal. chacun) et Brico Dépôt (50 sal.), plus le négoce alimentaire Sipac (70 sal.). Des garages et importateurs d’automobiles sont présents avec Sodiva (Renault, Fiat, etc., 160 sal.) et Sopadep (Peugeot, 150 sal.). Les autres grandes entreprises sont dans les travaux publics et le bâtiment, comme Boyer (420 sal.), Fiumarella (210 sal.), GL Constructions (160 sal.), Pugibet (120 sal.), Multipose (110 sal.), Interoute (100 sal.), AGP (85 sal.), Polynésie Goudronnage (85 sal.), Le Caill (60 sal.), et dans les services à l’immobilier comme Électricité de Tahiti (280 sal.) et sa filiale de production Electra (100 sal.), Tahiti Vigiles (270 sal.), Endel (90 sal.), TSP (nettoyage urbain, 110 sal.).

À un moindre degré se signalent des entreprises de télécommunications comme le centre d’appels Tikiphone (90 sal.), Aline (90 sal.). Hors des Brasseries, l’industrie n’apparaît guère à ces niveaux que par la menuiserie Stam (70 sal.), une Charcuterie du Pacifique (65 sal.), une fabrique de produits de papeterie d’hygiène (Tikitea, 80 sal.) sur la zone industrielle de Punaruu.